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Birmanie

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du pays, en raison des opérations militaires se comptent par centaine de millier et la situation sanitaire est catastrophique. Si moins de 1% du PNB est consacré à la santé et à l’éducation, la défense représente 40% du budget de l’Etat.

II) Les aspects condamnables de la dictature birmane

A) Les karens : un génocide à huit clos

Le peuple Karen comporte sept millions d’habitants. Il a sa propre langue, sa propre culture, sa propre histoire, au point que l’on peut quasiment parler de nation Karen. Cette nation Karen, est un petit peuple relativement isolé, a cause des campagnes de répression birmane, majoritairement composé de petits paysans, qui aspirent a une vie simple, en harmonie avec les autres ethnies birmanes.

Néanmoins, cette liberté, les Karens ne la possèdent point. Historiquement colonisé par les Birmans, eux-mêmes sous la coupe des Britanniques, puis des Japonais en 1942, la Birmanie retrouve son indépendance en 1948, le 4 janvier. Les Karens souhaitaient alors faire valoir pacifiquement leur droit a l’autodétermination, principe fondamental prévue par la charte de l’ONU, mais les Britanniques, puis les Birmans, rejetèrent cette option. C’est ainsi que le peuple Karen pris les armes pour se libérer du joug Birman.

L’Union Nationale Karen (KNU) combat aujourd’hui la junte Birmane. Sans recourir au terrorisme. Sans prendre part non plus au trafic de drogue omniprésent dans la région. Malheureusement, la junte Birmane ne se prive pas de ce genre de méthodes. Ainsi, la junte persécute les karens de différentes manières :

-la destruction systématique des villages Karens par le feu, le pillage des récoltes,

- les exécutions sommaires de sympathisants présumés ou réels du KNU,

- l’esclavage et les travaux forcés accomplis par les Karens pour la junte birmane,

- le déplacement de populations Karens, et les marches forcées,

- les viols répétés de femmes Karens,

- la destruction d’écoles et d’institutions Karens.

Toutes ces méthodes peuvent être qualifiées de crimes de guerres, de crimes contre l’Humanité, et de génocide. Le peuple Karen meurt a petit feu. Aujourd’hui, les Karens ont désertés en partie leurs villages, et vivent dans la jungle presque sans eau et nourriture, ou dans des camps en Thaïlande. Le peuple Karen meurt dans l’indifférence la plus totale

B) Des violations systématiques des droits de l’homme et du travail

Très peu médiatisée en Occident, la situation politique et sociale en Birmanie est effrayante, et le non-respect des droits de l’homme flagrant : travail et déplacements forcés, torture, exécutions et emprisonnements sommaires ont été largement documentés et font partie du lot quotidien, malgré la très grande difficulté pour les organisations internationales et associations humanitaires de travailler sur place, du fait de la mauvaise volonté de la junte. Le nombre de prisonniers politiques est ainsi estimé à plus de 1100 personnes, dont plusieurs centaines pour simple activisme politique, ainsi que des parlementaires élus. Un rapport de l’Association d’Aide aux Prisonniers Politiques birmans publié en décembre 2005 décrit des conditions de détention inhumaines dans les geôles du régime, et considère la torture comme une « politique d’état ».

Le nombre de travailleurs forcés (hommes, femmes et enfants) s’élèverait à environ 800 000 personnes dans tout le pays, employés sans rémunération et dans des conditions effrayantes sur des chantiers dirigés par les militaires (routes, barrages, voies ferrées, ponts, casernes, exploitation minière ou forestière, etc.).

Les agressions sexuelles commises par des militaires sur des femmes et des fillettes civiles sont également une pratique courante dont les cas sont innombrables, notamment parmi les minorités ethniques de l’Est du pays (Karen, Shan, Môn).

C) Une liberté d’expression inexistante, des droits civils bafoués

L’ONG Reporters sans frontières (RSF) classe le pays parmi les plus répressifs en matière de liberté de la presse : « La Birmanie est l’un des rares pays au monde où la presse publique et privée doit se plier à une censure préalable implacable », ou encore « la junte au pouvoir est extrêmement répressive envers la liberté d’expression »... En plus de la cinquantaine de journalistes étrangers interdits de séjour sur le sol birman, un journaliste local, U Win Tin, est quant à lui détenu à Rangoon depuis 1989. RSF a également listé le Général Than Shwe (leader du SPDC et n°1 du pays) parmi les 33 “prédateurs de la liberté de la presse” dans le monde, le décrivant comme « paranoïaque ». Il a ainsi fait condamner en mars 2006 deux journalistes à trois années de prison, simplement pour avoir pris des photographies de la nouvelle capitale Pyinmana.

De plus, récemment la junte a imposé que les partis politiques qui souhaitent publier des informations ou leurs programmes soient contraints de les faire valider par le Bureau de la censure dans les 90 jours qui suivent leur inscription auprès de la Commission électorale. Cette annonce du sur la publication des tracts, journaux, livres ou autres publications relatives à l’élection prévoit des peines allant jusqu’à sept ans de prison pour la diffusion d’informations critiques à l’encontre du gouvernement ou qui troublent la "tranquillité".

Par ailleurs, la junte semble avoir renforcé son contrôle sur Internet en prévision des élections. La centralisation de la gestion du réseau dans la Yadanabon Cyber City permettrait aux autorités de mieux surveiller les communications électroniques, notamment grâce à l’aide de la Chine. Certains fournisseurs d’accès birmans ont acquis des équipements de surveillance auprès de la filiale chinoise de l’entreprise franco-américaine Alcatel-Lucent.

La Birmanie qui figure au 171e rang sur 175 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse publié en 2009 par Reporters sans frontières n’a d’ailleurs signé que cinq des quinze grandes conventions internationales relatives aux droits de l’homme et du travail, ce qui la situe encore une fois parmi les plus mauvais élèves au monde

D) La Birmanie, une narcodictature

Beaucoup plus officieusement, la Birmanie est aussi le premier producteur de métamphétamines d’Asie du Sud-est et le second plus gros producteur d’opium au monde après l’Afghanistan, au cœur du fameux Triangle d’Or qui s’étend sur l’Est du pays (Etat Shan notamment), le Nord de la Thaïlande et le Laos. L’opium, traditionnellement fumé ou utilisé comme base chimique de l’héroïne, y est cultivé à grande échelle depuis des siècles par les minorités ethniques orientales (notamment les Shan), avec l’accord implicite des autorités locales et nationales qui en profitent très largement.

Quant à la politique gouvernementale de lutte contre la culture du pavot, selon de nombreuses sources elle n’est qu’une « mascarade », dont le but non-avoué est surtout d’affaiblir les minorités ethniques de l’Est du pays, et de justifier de l’intensification de l’exploitation forestière dans ces zones. Les saisies et opérations militaires régulièrement médiatisées par la junte seraient surtout des opérations de relations publiques destinées à tenter de prouver sa bonne volonté à la communauté internationale.

Des estimations considèrent la drogue comme seconde source de revenus pour la junte et secteur essentiel de l’économie birmane pour l’empêcher de s’effondrer définitivement. Ce seraient ainsi plusieurs de dizaines de tonnes d’héroïne produite en Birmanie qui passeraient illégalement en Inde, en Thaïlande et surtout en Chine chaque année avant d’inonder les marchés internationaux, impliquant au passage un grand nombre d’acteurs économiques et financiers du pays. Plusieurs banques seraient ainsi très lourdement impliquées dans le blanchiment d’argent sale avec l’accord des autorités.

Les conséquences de ce trafic sont loin d’être négligeables sur le plan sanitaire et géopolitique. La toxicomanie à l’héroïne par voie intraveineuse concerne en effet de plus en plus de Birmans (de 400 000 à 500 000 selon les Nations unies), pour lesquels la drogue représente une échappatoire à un quotidien sombre et/ou des conditions de travail extrêmement rudes.

E) Le contrôle total de l’économie et des investissements étrangers par la junte

L’état de l’économie birmane s’est pas amélioré depuis la fin du 20ème siècle, dans le contexte de la mondialisation, et malgré la politique soi-disant « libre-échangiste » (mais en réalité très contrôlée) annoncée par le parti de la junte en 1988 (State Law and Order Restoration Council), par la suite annulée lorsque ce dernier fut remplacé par le State Peace and Development Council en 1997. Certaines marchandises sont ainsi interdites à l’exportation depuis 1998, tandis que d’autres, considérées comme « prioritaires », doivent être obligatoirement

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