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Cedeao

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ulti-ethnique des Etats. Sans exception, tous les Etats de l’Afrique de l’Ouest sont composés de multitude d’ethnies dont la plupart sont des ethnies historiquement rivales. A cela s’ajoute la mainmise de certaines ethnies sur le pouvoir au détriment des autres. Dans les années 70, les Chefs-d’Etat ouest africains se sont rendus compte qu’il était urgent et nécessaire d’instaurer un climat de paix et de sécurité dans la sous-région pour atteindre les objectifs qu’ils s’étaient fixés au sein de la CEDEAO. C’est ainsi que sera signé un PACTE

DE

NON-AGRESSION à Lagos, (Nigéria) en 1978. Ce pacte

EN MATIERE DE

sera suivi par le PROTOCOLE D’ASSISTANCE MUTUELLE mise en place de l’Ecomog.

DEFENSE

signé à Freetown (Sierra Leone) en 1981. Mais, la véritable révolution viendra de la

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L’Ecomog est une force ouest africaine de maintien de la paix créée dans les années 90 par des pays membres de la CEDEAO. La force est composée majoritairement de Nigérians. En août 1990, sans perspective d’intervention des Nations Unies dans la terrible guerre qui déchirait le Libéria, une partie des Etats de l’Afrique de l’ouest décidèrent de déployer l’Ecomog à Monrovia pour séparer les factions en guerre et arrêter le carnage. Les Etats ouest africains ont justifié leur interposition par le fait que ce n'était plus un conflit interne puisque des milliers de leurs propres ressortissants ont été emprisonnés au Libéria et des dizaines de milliers de réfugiés s'étaient sauvées dans les pays voisins. Il y a eu beaucoup de spéculation au sujet des motivations réelles des pays qui composaient la force. Certains ont accusé le Nigéria de soutenir le gouvernement de SAMUEL DOE ami et allié du Président nigérian BABANGIDA ; d'autres affirment que le Nigéria voulait s’imposer comme la « superpuissance » de la sous-région. D'autres croient que les motivations des Etats étaient dues à la crainte de voir une déstabilisation de la sous-région. Toujours, d'autres affirment que l'interposition était due au traitement que les hommes de CHARLES TAYLOR réservaient aux ressortissants des autres pays de l’Afrique de l’Ouest habitant au Libéria. Nous avons entrepris de faire des recherches sur le cas Ecomog parce que nous pensons que la création de la force et son intervention au Libéria est une évolution importante pour les africains dans leur volonté de se prendre en main en matière de maintien de la paix. Et pour les ouest-africains un début pour instaurer un espace de paix et de sécurité dans leur région. Plusieurs Etats africains ont rêvé voir naître un jour un système ou une capacité collective de défense africaine pour répondre aux conflits internes plutôt que de compter sur des Forces extérieures comme celles de l'ONU. L’intervention de l’Ecomog au Libéria a marqué un tournant important dans la pratique du maintien de la paix par des organismes régionaux ou sous-régionaux africains. Elle a également soulevé une vieille discussion en Afrique au sujet de la création d'une capacité continentale de réponse aux conflits et à l’instabilité. Le

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Président KWAME NKRUMAH du Ghana fut l’un des premiers à avoir soulevé l'idée d'une force africaine de maintien de la paix à la naissance de l’OUA en 1963. Depuis lors, plusieurs tentatives ont vu le jour dont la plus importante fut celle de l’OUA. En 1981, l’organisation avait émis le souhait de mettre en place une Force interafricaine pour surveiller la guerre civile au Tchad. Malheureusement, ce projet échoua. Cet échec était en partie due à une mauvaise planification, à l’absence d’un mandat précis de la Force, à l’absence d’une structure de commandement fiable, au manque de volonté politique de certains dirigeants africains, au manque de ressources financières etc. En ce qui concerne nos recherches sur le sujet, notre principal intérêt est de savoir si la création de l’Ecomog a été une bonne expérience pour la CEDEAO dans sa volonté de mettre en place un espace de paix et de sécurité en Afrique de l’Ouest ? Pour répondre à cette question, nous organiserons notre réflexion autour de deux principaux axes : dans une première partie, nous verrons ce que la CEDEAO à fait, de sa création à la naissance de l’Ecomog, pour mettre en place son espace de paix et de sécurité. dans une seconde partie, nous verrons ce que l’expérience de l’Ecomog a apporté à la CEDEAO dans sa volonté de mettre en place un espace de paix et de sécurité en Afrique de l’ouest.

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PREMIERE PARTIE :

DU PNA A L’ECOMOG : UNE VOLONTE MANIFESTE DE METTRE EN PLACE UN ESPACE DE PAIX ET DE SECURITE

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CHAPITRE 1 : LA CEDEAO ET SES PROTOCOLES DE DEFENSE Qu’est ce que la CEDEAO ? Quels sont ses objectifs ? Comment est-elle structurée ? Telles sont les questions auxquelles nous essayerons de répondre dans ce chapitre dont le but est de donner une description de cette organisation sous-régionale africaine. En outre, nous traiterons dans ce chapitre les deux protocoles de défense signés au sein de la CEDEAO et qui constituent la pierre angulaire de la volonté des pays de l’Afrique de l’Ouest de mettre en place un espace de paix et de sécurité pour un développement économique effectif et viable. SECTION 1 : PRESENTATION DE LA CEDEAO PARAGRAPHE 1 : NAISSANCE ET OBJECTIFS DE LA CEDEAO La CEDEAO est un regroupement régional de quinze pays créé le 28 mai 1975 à Lagos au Nigeria. Le projet de la création de la CEDEAO remonte en 1967 lors de la conférence des Etats de l’Afrique de l’Ouest réunie à Accra. L’année suivante, en 1968, sera signé à Monrovia l’accord portant création d’un groupe régional de l’Afrique occidentale. Mais c’est en 1972, à l’initiative du Nigeria et du Togo que l’idée sera relancée et mènera à la signature du traité de Lagos 1. Les protocoles établissant la CEDEAO ont été signés à Lomé (Togo) le 5 novembre 1976. Un traité revu pour accélérer l’intégration économique et pour augmenter la coopération politique a été signé en juillet 1993. A l’origine, le traité de Lagos est signé par neuf Etats francophones, cinq anglophones et un lusophone. Un peu plus tard le Cap-Vert rejoindra ces quinze pays. La Mauritanie, membre fondateur, s'est retirée de l’organisation en 1999 ce qui fait qu’elle est composée aujourd’hui de 15 pays 2.

BELAOUANE-GHERARI Sylvie et GHERARI Habib, « Les organisations régionales africaines », La Documentation Française, Paris, 1988, p. 150 2 Les 15 pays membres de la CEDEAO sont: Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Côte d'Ivoire, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra-Leone et Togo.

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La CEDEAO est le plus vaste sous ensemble régional africain. Il renferme un marché commun de plus de 220 millions d’habitants et une superficie de 6 millions de km2. Les objectifs qui lui sont assignés par le traité de Lagos consistent à promouvoir la coopération et le développement dans tous les domaines de l’activité économique notamment l'industrie, les transports, les télécommunications, l'énergie, l'agriculture, les ressources naturelles, le commerce, les questions monétaires et financières, les questions sociales et culturelles ; « d’abolir à cette fin les restrictions quantitatives et administratives au commerce, supprimer les obstacles à la libre circulation des personnes, des services et des capitaux et créer un fond de coopération, de compensation et de développement » 3. Elle a également pour objectif de promouvoir les relations entre les États membres et contribuer au progrès et au développement du continent africain. Enfin, depuis que les Etats membres ont compris que prospérité économique durable et sécurité riment ensemble, ils ont fait de la réalisation d’un authentique et efficace système sous-régional de paix et de sécurité un objectif majeur de leur organisation. Le Traité revu de 1993 « identifie comme objectifs économiques l’aboutissement à un marché commun et à une monnaie unique ; les objectifs politiques étant la mise en oeuvre d’un parlement de l’Afrique de l’ouest, un conseil économique et social, et une Cour de Justice CEDEAO pour remplacer le tribunal existant et appliquer les décisions de la communauté. Ce Traité donne formellement la responsabilité de prévenir et de régler les conflits régionaux à la Communauté » 4.

BELAOUANE-GHERARI Sylvie et GHERARI Habib, « Les organisations régionales africaines », op. cit. p. 150 4 Institut d’Etudes de Sécurité (Afrique du Sud) « Profil de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) » (Voir page Internet http://www.iss.co.za/AF/RegOrg/unity_to_union/pdfs/ecowas/2ECOWASProfileFr.pdf

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PARAGRAPHE 2 : LES STRUCTURES 5 DE L’ORGANISATION La structure de la CEDEAO est la suivante 6 : La Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement (CCEG), Le Conseil des Ministres,

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