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Deux Étés - Résumé

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, encore dérouté par les frais d'avance, généreux et inattendus. Lors de la lecture du livre, cependant, il se rend compte de la peine dans laquelle il s'est mis: "comment rendre en français la promenade ailé de la narration (...), comment faire passer cette légèreté, cette liberté, cette fantaisie de papillon butinant de monde ?" (p.52) Il se suit des blocages, de la procrastination et l'impatience des éditeurs. Comme Nabokov est toutes les années candidat au Prix Nobel, Fayard ne peut pas se permettre le luxe d'attendre la disponibilité du traducteur d’achever son travail. Lorsque le fil qui tient la relation est sur le point de se rompre, Gilles avoue son désespoir à un voisin (la dame née Saint-Exupéry) et c'est alors que l'île entière se mobilise pour lui aider tant par la solidarité que par la "haine de Paris". Des petits comité de traduction sont crées et Ada est divisé par chapitres, pour que chaque comité puisse aider comment il le sait (Il ya même un photographe argentin qui s’offre à syntoniser, lorsque l'ionosphère le permet, aux voix des radioamateurs du monde entier pour compter sur leur aide).

L'auteur utilise des jeux de mots extraits des traductions déjà largement acceptés, pour analyser d’un autre regard, par exemple, la logique des idéogrammes chinoises, ou sur les premières lignes d'Anna Kareninna ou la vision des enfants sur le titre d’un autre romance de Tolstoï, Guerre et Paix « il faut choisir » (p.78).


C'est une belle vraie histoire, racontée par Erik Orsenna vingt ans plus tard, avec une délicatesse extraordinaire et un ton nostalgique, mais toujours juste. Pendent ces deux étés d'engagement collectif en faveur de la littérature, Orsenna a été chargé des passages plus audacieux du chef-d’œuvre de Nabokovien. La vraie histoire a connu un dénouement moins heureux que sa version romanesque. Insatisfait du résultat du travail de Chahine et ses complices, le Fayard a livré le matériel a Jean-Bernard Blandenier, qui a terminé le difficile voyage d’Ada jusqu'à la langue française. Même si Arthème a gardé le nom de Chahine comme un des traducteurs de l’œuvre.

Erik Orsenna-

Erik Orsenna, de son véritable nom Erik Arnoult, est un romancier et académicien français, né le 22 mars 1947 à Paris. Son pseudonyme, Orsenna, est tiré d'un roman de Julien Gracq : c'est le nom de la vieille ville du Rivage des Syrtes. Après des études de philosophie, de sciences politiques, et surtout d'économie, il devient chercheur et enseignant, dans le domaine de la finance international. Il devient conseiller au ministère de la coopération, en 1981 auprès de Jean-Pierre Cot, s'occupant des matières premières et des négociations multilatérales. Après avoir été conseiller culturel de François Mitterrand, il est nommé maître des requêtes au Conseil d’État en décembre 1985, puis Conseiller d’État en juillet 2000. Il a reçu le Prix Goncourt en 1988 pour L'Exposition coloniale. Il est élu membre de l’Académie française au 17e fauteuil le 28 mai 1998. Parallèlement à des activités administratives, il a donc écrit sept romans, dont La Vie comme à Lausanne, prix Roger Nimier 1978, et L'Exposition coloniale, prix Goncourt 1988.

En plus de l'écriture, les voyages, la mer et la musique tiennent une place essentielle dans sa vie et dans ces livres. Il aime de passion toutes les grammaires, et pour cette raison il a écrit “La Grammaire est une chanson douce” et “ Chevaliers du Subjonctif.” Dans ces œuvres, l'Auteur nous amène dans un voyage à travers la langue et la culture française et francophone, en intégrant Orsenna dans une lignée d'auteurs qui en utilisant plusieurs stratégies discursives ont intégré le discours grammatical dans leurs livres, ce qu'on a appelé méta grammaires.

Son œuvre a plusieurs d’autres livres en commençant par “Euro-émissions : nouvelles perspectives bancaires internationales avec Jean-Paul Lemaire”, en 1972, sous le nom de Erik Arnoult en passant pour “Deux Étés”, en 1997, “Voyage aux pays du Coton, Petit précis de mondialisation,” en 2006 en finissant avec “ Princesse Histamine” en 2010.

0. A) COMMENT LE TRADUCTEUR EST-IL PRESENTÉ ?

Premièrement, l'auteur se serve de métaphores extraites de l'ambiance de l'île pour décrire l'activité de la traduction et le traducteur. Ainsi, le traducteur est comparé à un passeur, c'est à dire, à quelqu'un qui fait des traversées ou qui conduit des gens clandestinement à travers des frontières (“Moi dont le travail est celui d'un passeur, quel spectacle plus inspirant que cette ronde éternelle des bateaux d'un point à l'autre de l'archipel ?”- p. 16). Il est aussi associé aux corsaires:

“Quel est le travail du corsaire ? Quand un bateau étranger lui plaît, il l'arraisonne. Jette l`équipage à la mer et le remplace par des amis. Puis hisse les couleurs nationales au sommet du plus haut mât. Ainsi fait le traducteur. Il capture un livre, en change tout le langage et le baptise français. Vous n'avez jamais pensé que les livres étaient le bateaux et les mots leur équipage ?”(p. 26).

C'est curieux de noter que, dans ces deux cas-là, l'idée de délit est présente, en signalant que, pour traduire, il faut aller au-delà des règles, il faut en fait les casser. On observe que l'auteur attribue une grande importance aux traducteurs: ils sont dépeints comme des responsables pour le succès des auteurs. Ayant les écrivains le besoin de “rayonner sur l'Univers" pour avoir la chance d'être consacrés, les traducteurs sont considérés les “agents du rayonnement” (p. 44).

C'est cette même importance qui amène Nabokov à prêter aux traducteurs une “attention méticuleuse” (p. 44) et qui les conduit à la condition de victimes du narcissisme et du criticisme de cet auteur (p. 46). C'est pour se débarrasser de ce genre de tracas que Gilles, le personnage du traducteur de Deux Étés, a l'habitude de ne traduire que les auteurs morts, qui ont comme qualités “le stoïcisme et la patience“ et qui ne protestent jamais (p. 27).

Gille est décrit comme quelqu'un pas ambitieux (“pour vivre, lui suffisaient les quelques francs envoyés par ses neveux (...)”- p. 54), qui vit dans son propre rythme et qui ne veut pas être dérangé dans sa commodité. Les temps et les délais de délivrance de son travail ne lui intéressent pas: pris par “des mauvaises habitudes de confort“, “il travaillait quand l'envie le visitait : rarement “ (p. 27) et “Il n'était pas dans sa nature de presser l'allure” (p. 53).

Ces caractéristiques, il les partages avec les traducteurs en général, “les Lents”, selon la vision des éditeurs:

“Ces Lents constituaient une ethnie à part dans la société, une peuplade obstinée comme nulle autre dans ces costumes, et magnifiquement inventive dans l'explication, toujours incontestable, du Retard” (p. 110).

Pourtant, devant la tâche colossale de traduire Ada, l'Ardeur, Gilles est atteint par la maladie du traducteur, décrit comme un accablement qui résiste, malgré son remords et ses efforts (p. 53/54) e qui est généré tant par la pression de l'éditeur, que par les difficultés que les images de Nabokov offrent à la traduction:

“Comment faire passer cette légèreté, cette liberté, cette fantaisie de papillon butinant le monde ? ( p. 52).

“ (…) comme si l'on pouvait traduire Nabokov, l'ami tellement proche des papillons qu'ils en avait emprunté les grâces imprévisibles, comme si l'on pouvait s'affronter à cette tâche inhumaine en hiver, époque vide du moindre lépidoptère, comme tout le monde le sait, sauf les éditeurs” (p. 66).

La traduction de Ada, l'Ardeur, peut finalement être achevée grâce à l'aide des iliens et des radios amateurs. Malgré cette solidarité, les traducteurs sont représentés comme des orphelins, image même de l'abandon.

“Soudain, dans un mouvement un peu plus froid de l'air, elle [Mme. née Saint- Exupéry] nous quittait : 'Travaillez bien'. Nous nous taisions. Elle avait emporté les mots avec elle. C'était leur de rentrer chacun chez soi dans le noir. Une troupe d'orphelins vite dispersés dans la lande, guidés par la seule lumière tremblotant d'une lampe de poche” (p. 132).

La figure de l'orphelin fait voire que, en dépit de quelque possibilité de interaction, le traducteur travaille dans la solitude: les décisions à adopter et les choix à faire sont seulement à lui et à personne d'autre.

Finalement, après que la traduction de Ada a pu être achevée grâce à l'aide des radio amateurs du monde entier, les traducteurs sont comparés aux radios, dans le rôle de intermédiaires du dialogue et de la paix entre les êtres humains: “Les traducteurs et les radios ne sont-ils pas les irremplaçables truchements du dialogue entre humains, terreau de la paix perpétuelle ?” (p. 146).

B) COMMENT LA TRADUCTION EST-ELLE PRESENTÉE?

En la comparant à une chirurgie, l'auteur présent la traduction comme une activité complexe, délicate

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