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Devoir 2 tourisme médical

Dissertation : Devoir 2 tourisme médical. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  11 Mars 2019  •  Dissertation  •  2 190 Mots (9 Pages)  •  853 Vues

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Devoir 2

Institutions et réseaux

Question 1 :

Présentez le marché français du tourisme médical.

Le tourisme médical consiste à se faire soigner dans un pays autre que celui où l’on réside, par économie ou pour bénéficier de traitements qui ne sont disponibles qu’à l’étranger. Les soins donnés à des patients étrangers représentent un marché mondial de plus de 60 milliards de dollars. Pour autant le marché du tourisme français semble amplement sous développé.

En effet, alors que le nombre de patients qui ont voyagé pour se faire soigner a plus que doublé entre 2007 et 2012, passant de 7,5 millions à 16 millions, l’Hexagone peine à intégrer ce marché mondial. Aujourd’hui la demande est en plein essor et elle augmente de 20% par an. Ceux qui y ont recours ont des motivations variées; une meilleure qualité de soins, un accès à une médecine de pointe, des spécialistes renommés, une attente réduite pour une intervention ou un moindre coût des soins. S’il existe déjà des patients frontaliers qui recherchent des soins de qualité à proximité de leur lieu de vie, soit 1% de la population vivant en Europe selon la Commission Européenne, il est à noter que, dans les hôpitaux parisiens, 40% des patients étrangers viennent d’Europe. Ils représentent ainsi 1,2 % du nombre total de la patientèle. On peut dire qu’Internet influence cette augmentation. En utilisant la Toile, toute personne peut découvrir les possibilités qui s’offrent à elle pour accéder aux soins dont elle a besoin et, qu’elle ne trouvera pas forcément dans son pays. Sans compter que les réseaux sociaux renforcent les échanges entre patients et développent les avis sur les pays soigneurs, sur leurs infrastructures et sur les médecins. L’opinion publique est plus accessible grâce au Web et elle agit sur la demande du marché du tourisme médical. C’est ainsi que les attentes de riches patients étrangers, tels que les clients du Moyen-Orient, sont assouvies dans les hôpitaux privés français ; ils veulent bien entendu, des soins de qualité mais également, en parallèle, un service hôtelier haut de gamme.

Cependant face à cette demande, l’accueil de patients étrangers, reste une pratique peu développée en France. Sur ce marché, l’Hexagone est en retard. L’offre française en matière de santé apparaît clairement comme un potentiel touristique et économique sous-utilisé. Pour l’instant, hormis quelques exceptions, aucune disposition particulière n’est prise pour développer ce marché. Différentes raisons expliquent ce retard : il existe des problèmes linguistiques, une méconnaissance de la culture originelle du patient, des difficultés administratives ou encore, une mauvaise qualité de l’hôtellerie, voire des repas. De ce fait, notre pays n’est pas une destination thérapeutique très prisée malgré une compétence médicale reconnue. L’offre actuelle ne propose pas de service spécifique et le système de santé est le même pour tous

Les personnes aux revenus précaires, si besoin est, et sous certaines conditions peuvent recevoir l’Aide Médicale de l’Etat. Cela ne détourne pas le fait que tous les patients sont accueillis de la même manière. Il n’existe pas de moyens supplémentaires déployés dans les hôpitaux publics français concernant les malades étrangers venant se faire soigner dans l’Hexagone. Effectivement, l’Etat se trouve confronté au caractère universel de notre système de santé, avec le principe de l’égalité des soins. Culturellement, la France a du mal à considérer un patient comme un client; la santé y est considérée comme un bien non commercial. Pourtant, payant eux-mêmes leurs soins ou par l’intermédiaire de leur assurance maladie, les patients étrangers sont des clients qui ont besoin de services particuliers pour faciliter leur séjour. Ils trouvent en France des tarifs qui sont compétitifs par rapport aux pays offrant une qualité de soins similaire, comme les Etats-Unis. De plus, le temps d’attente pour l’accès aux soins est assez court. Mais face aux difficultés budgétaires du domaine de la santé, l’Etat français commence à s’intéresser à cette éventuelle activité commerciale. Une première étape a été franchie avec la Directive du 28 février 2011, relative aux soins transfrontaliers, qui permet aux personnes vivants au sein de l’Union Européenne, de se faire rembourser les frais des soins qu’ils auront pu obtenir en dehors de leur pays de résidence. Cependant, cette même Directive limite le tourisme médical transfrontalier en imposant certaines conditions qui, si elles ne sont pas respectées, peuvent aboutir à un refus de remboursement partiel ou total des soins. Ainsi l’éventualité de risques pour le patient, un doute sur les qualifications du médecin, la possibilité de se faire soigner dans son propre pays assez rapidement sont des raisons de non-remboursement. Cette Directive établit des Centres de renseignements pour les patients Européens demandeurs de soins à l’étranger. En ce qui concerne les patients non Européens, les tarifs de la Sécurité Sociale sont majorés de 30% à l’AP-HP et plus dans le privé. Et déjà, certains établissements non-publics proposent des soins de qualité mais aussi une hôtellerie haute gamme avec des repas très améliorés et des chambres individuelles plus spacieuses, prenant en charge à la fois les procédures administratives et le domaine touristique. Ils sont parfois en lien avec des sociétés spécifiques qui savent mettre en valeurs les attraits de notre beau pays.

Question 2 :

Expliquez pourquoi le tourisme médical est devenu pour les pouvoirs publics une priorité qui nécessite une stratégie sanitaire particulière.

La France détient plusieurs avantages convaincants pour jouer un rôle majeur sur le marché international du tourisme médical. Au-delà de son attrait touristique, elle prodigue des soins de qualité et dispose de techniques de pointe et de professionnels reconnus. De plus, les délais d’accès aux soins sont assez courts. Face à ses critères recherchés par les patients étrangers, l’Hexagone est bien classé sur le marché du tourisme médical. Pourtant, les capacités de notre pays sont encore peu valorisées, et on remarque davantage de stratégies isolées de la part des acteurs, qu’un programme de politique nationale.

Cependant, devant la forte demande d’étrangers prêts à payer plus cher que les tarifs actuels de la Sécurité Sociale et, face au déficit des hôpitaux, le gouvernement envisage de développer le tourisme médical français. En effet, en assemblant une stratégie qui allierait l’accueil encadré de patients non-résidents et la vente de services, cela pourrait être pour le pays, une source de revenus et d’emplois dans les domaines de la santé, de l’hôtellerie et de la restauration. La prise en charge de patients étrangers permettrait d’engendrer un chiffre d’affaires de près de deux milliards d’euros et la création de dizaines de milliers d’emplois. Au-delà des hôpitaux, le tourisme médical génère d’autres recettes pour d’autres métiers : les taxis, les hôtels, les restaurants et même les musées et les boutiques... car les patients viennent rarement seuls en France et il faut bien occuper ceux qui les accompagnent.

Mais l’application de tarifs spécifiques aux patients étrangers et, la préservation des valeurs du système de soins français qui confère un principe d’égalité dans l’accès aux soins et la qualité des traitements, sont difficilement compatibles. La simple idée d’évoquer un circuit privilégié pour ce type de patients engendre de vives inquiétudes. Le secteur public n’est pas destiné à faire du commerce ; il est censé rester à but non lucratif. On redoute un système de soins à deux vitesses. Grace à leur richesse, ces patients pourraient bénéficier de soins de meilleure qualité au détriment des Français. Cette méfiance expliquerait ainsi le retard de la France dans ce secteur, car on peut rappeler que nos services hospitaliers sont déjà en grande difficulté pour accueillir, dans des conditions acceptables les patients. Et, pour développer ce tourisme, les hôpitaux doivent avoir des lits disponibles et ne pas augmenter les délais de prise en charge. En même temps ils doivent aussi continuer à accueillir les patients d’origines modestes venant de pays pauvres où certains traitements ne sont pas disponibles. De même, pour faire face à la concurrence et pour garantir des soins de qualité, l’offre ne doit pas se limiter à l’acte technique. Les hôpitaux, avec éventuellement l’aide de sociétés externes, doivent pouvoir organiser la préparation du séjour en gérant les documents administratifs tels les visas, mais aussi en s’occupant des transports comme la réservation de billets ou de taxis. Les établissements médicaux doivent pouvoir également suivre les patients avant et après l’acte médical en développant notamment des services de traduction, car les professionnels ne sont pas formés aux langues étrangères.

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