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e n'ai eu à peine que le temps de m'étonner »

.

Texte 2. Stendhal Le Rouge et le Noir (1830), « L'hypocrisie sociale dénoncée par Julien »

« Messieurs les jurés,

«L'horreur du mépris, que je croyais pouvoir braver au moment de la mort, me fait prendre la parole. Messieurs, je n'ai point l'honneur d'appartenir à votre classe, vous voyez en moi un paysan qui s'est révolté contre la bassesse de sa fortune.

«Je ne vous demande aucune grâce, continua Julien en affermissant sa voix. Je ne me fais point illusion, la mort m'attend : elle sera juste. J'ai pu attenter aux jours de la femme la plus digne de tous les respects, de tous les hommages. Mme de Rénal avait été pour moi comme une mère. Mon crime est atroce et il fut prémédité. J'ai donc mérité la mort, messieurs les jurés. Mais quand je serais moins coupable, je vois des hommes qui, sans s'arrêter à ce que ma jeunesse peut mériter de pitié, voudront punir en moi et décourager à jamais cette classe de jeunes gens qui, nés dans une classe inférieure et en quelque sorte opprimés par la pauvreté, ont le bonheur de se procurer une bonne éducation, et l'audace de se mêler à ce que l'orgueil des gens riches appelle la société.

« Voilà mon crime, messieurs, et il sera puni avec d'autant plus de sévérité, que, dans le fait, je ne suis point jugé par mes pairs. Je ne vois point sur les bancs des jurés quelque paysan enrichi, mais uniquement des bourgeois indignés... »

Texte 3. Honoré de Balzac Le Père Goriot (1834), « Sélection naturelle »

Vautrin dénonce les travers de la société

Voilà un carrefour de la vie, jeune homme, choisissez. Vous avez déjà choisi : vous êtes allé chez votre cousine Beauséant, et vous y avez flairé le luxe. Vous êtes allé chez madame de Restaud, la fille de Goriot, et vous y avez flairé la Parisienne. Ce jour-là vous êtes revenu avec un mot écrit sur votre front, et que j'ai bien su lire : Parvenir ! parvenir à tout prix. Bravo, ai-je dit, voilà un gaillard qui me va. Il vous a fallu de l'argent. Où en prendre ? Vous avez saigné vos sœurs. Vos quinze cents francs arrachés, Dieu sait comme ! dans un pays où on trouve plus de châtaignes que de pièces de cent sous, vont filer comme des soldats à la maraude. Après, que ferez-vous ? Vous travaillerez ? Le travail, compris comme vous le comprenez en ce moment, donne les vieux jours, un appartement chez maman Vauquer, à des gars de la force d'un Poiret. Une rapide fortune est le problème que se proposent de résoudre en ce moment cinquante mille jeunes gens qui se trouvent tous dans votre position. Vous êtes une unité de ce nombre-là. Jugez des efforts que vous avez à faire et de l'acharnement du combat. Il vous faut vous manger les uns les autres comme des araignées dans un pot, attendu qu'il n'y a pas cinquante mille bonnes places. Savez-vous comment on fait son chemin ici ? Par l'éclat du génie ou par l'adresse de la corruption. Il faut entrer dans cette masse d'hommes comme un boulet de canon, ou s'y glisser comme une peste. L'honnêteté ne sert à rien. »

Texte 4. Gustave Flaubert L'éducation sentimentale (1869), « La révolution de 1848 »

Ils avaient fait trois pas dehors, quand un peloton de gardes municipaux en capotes s'avança vers eux, et qui, retirant leurs bonnets de police, et découvrant à la fois leur crânes un peu chauves, saluèrent le peuple très bas. À ce témoignage de respect, les vainqueurs déguenillés se rengorgèrent. Hussonnet et Frédéric ne furent pas, non plus, sans en éprouver un certain plaisir.

Une ardeur les animait. Ils s'en retournèrent au Palais-Royal. Devant la rue Fromanteau, des cadavres de soldats étaient entassés sur de la paille. Ils passèrent auprès impassiblement, étant même fiers de sentir qu'ils faisaient bonne contenance.

Le palais regorgeait de monde. Dans la cour intérieure, sept bûchers flambaient. On lançait par les fenêtres des pianos, des commodes et des pendules. Des pompes à incendie crachaient de l'eau jusqu'aux toits. Des chenapans tâchaient de couper des tuyaux avec leurs sabres. Frédéric engagea un polytechnicien à s'interposer. Le polytechnicien ne comprit pas, semblait imbécile, d'ailleurs. Tout autour, dans les deux galeries, la populace, maitresse des caves, se livrait à une horrible godaille. Le vin coulait en ruisseaux mouillait les pieds, les voyous buvaient dans les culs de bouteille, et vociféraient en titubant.

« Sortons de là, dit Hussonnet, ce peuple me dégoûte. »

Tout le long de la galerie d’Orléans, des blessés gisaient par terre sur des matelas, ayant pour couverture des rideaux de pourpre ; et de petites bourgeoises du quartier leur apportaient des bouillons, du linge.

« N’importe, dit Frédéric, moi, je trouve le peuple sublime »

Texte 5. Emile Zola Germinal (1885), « Lecture de Darwin »

Etienne Lantier, lui,

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