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Echange et pouvoir : philosophie de la chefferie indienne

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Par   •  18 Janvier 2020  •  Synthèse  •  1 650 Mots (7 Pages)  •  1 020 Vues

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Cet extrait de « Echange et pouvoir : philosophie de la chefferie indienne » de 1962 de Pierre Clastres reprend une partie de son analyse de la structure du pouvoir dans les sociétés D’Amérique du Sud. Pierre Clastres est un anthropologue et ethnologue français du XXème siècle, particulièrement connu pour ses travaux d'anthropologie politique, cette science comparative des modes d’organisation politique. Elle regroupe la description et l’analyse des systèmes politiques (structures, processus, représentation) propres aux sociétés primitives ou archaïques. Clastres s'est passionné tout au long de sa vie pour les sociétés primitives d'Amérique du Sud. Il a en effet cherché à démontrer que ces sociétés archaïques, malgré une organisation du pouvoir différente de nos sociétés occidentales, ne doivent pas être considérées comme antérieures ou "en retard" du fait qu'elles ne possèdent pas d'Etat. Selon lui les anthropologues, voient ces société soit au stade inférieurs, moins avancer ou d’autres encore leur portent un regard culturaliste, alors que ces sociétés ne sont en rien comparables au nôtre. Clastres les considère comme certes différentes, mais pas en manque de développement et veut les penser de manière plus large pour pouvoir parler de ces sociétés et des différentes formes pouvoir qu’on y trouve.

Ces recherches ont en effet montré une forme d’organisation différente, sans état et ou pour la plupart, le chef n’a aucun pouvoir décisionnel sur la tribu.

Ce texte est un ouvrage scientifique basé sur des recherches et observations sur le terrain, la comparaison avec d’autres tribus de continent, espacées sur de nombreuses années qui lui ont permis d’avoir cette démarche scientifique.

Toutefois, des nombreux scientifiques ont contesté son travail comme J.W Lapierre dans son ouvrage « Vivre sans état » où il critique notamment la généralisation faite par Clastres, il remet en cause la coercition dans ces société ou encore leur idéalisation. Par cela, ce texte a un aspect de discours philosophique car par moments, l’auteur prend un ton plus argumentatif en essayant de nous convaincre de sa théorie de base.

Pierre Clastres commence par nous présenter deux théories opposées : celle de l’absence totale dans les sociétés « de toute forme réelle d’organisation politique » avec une absence apparente d’un organe de pouvoir et celle de sociétés ayant dépassées « l’anarchie politique » menant à l’institution politique va devenir un excès de pouvoir et se transformera en « despotisme ou en tyrannie ». Pour Clastres ses deux idées sont basées sur notre vision occidentale du pouvoir, une vision très ethnocentriste. Pour lui, cela découle du fait de la perception de notre modèle politique de l'Etat occidental comme étant le bon, voir le meilleur et que tout autre modèle serait forcément mauvais. Selon lui, cette comparaison créer un « obstacle épistémologique à la constitution d’une anthropologie politique ». Ce manque d’ouverture d’esprit, et d’acceptation d’autres modèles est un obstacle pour l’anthropologie politique.

L’auteur évoque ensuite une observation, que lui et d’autres anthropologues ont pu faire : celle de l’absence presque complète de l’autorité du chef indien dans les tribus. Tribus sans classes sociales et ou les fonctions politiques sont très faiblement différenciées. Il note néanmoins l’existence de tribus dans d’autres régions où cette autorité est plus marquée.

Suite à cela vient une question : « qu’est-ce que donc ce pouvoir privé de ses moyens d’exercer ? ». Est-ce vraiment une forme de pouvoir mais sans autorité ? Une autorité « impuissante » ? Pour Clastres le lien, la relation que nous faisons entre pouvoir et coercition est un obstacle à notre compréhension de ces sociétés dont l’organisation est différente.

Clastres va par la suite reprendre et expliquer les trois qualités principales d’un chef, qualités déjà citées par R.Lowie dans un texte de 1948. Ces trois qualités indispensables sont : le chef doit être un « faiseur de paix », il doit être « généreux de ses biens » et il doit « être un bon orateur ». Il est nécessaire, toutefois, de préciser que ces traits sont différents en temps de guerre ou en temps de paix. En temps de guerre les chefs de certaines tribus se voient attribuer un pouvoir considérable. La précision faite par Clastres est donc importante pour éviter une généralisation. Nous allons donc reprendre les trois qualités de bases d’un chef indien.

Toute d’abord, la nécessité d’apporter et de garantir la paix. Le chef ne sanctionne pas, il pacifie en se fiant « aux seules vertus de son prestige, de son équité et de sa parole ». Le chef doit donc sans intervenir de manière physique ou par la sanction réconcilier les parties. On remarque ainsi une distinction entre pouvoir et coercition. Le chef n’a aucun pouvoir si ce n’est celui de la persuasion et d’être un bon orateur, il n’a en aucun cas le droit de punir.

La seconde caractéristique est la générosité. Le chef doit en effet constamment offrir à son peuple des biens. Mais s’il doit donner tant des biens, il doit également être capable de les produire, le chef n’est donc pas quelqu’un qui ne travaille pas mais au contraire celui qui travaille le plus pour satisfaire son peuple. Les rôles semblent inversés ou du moins plus idéalistes : le « dirigeant » sert son peuple et le comble et non l’inverse. Clastres affirment que pour les amérindiens, "avarice et pouvoir ne sont pas compatibles: pour être chef il faut être généreux". Le chef est alors souvent celui qui possède le moins de biens et qui porte les ornements les moins sophistiqués, il apparaît donc comme le plus démuni.

La dernière qualité est celle d’être un bon orateur. Le chef a également pour rôle de convaincre et de rappeler les valeurs et règles de la société à tous. Même si la plupart e la tribu ne prête pas vraiment attention à ces discours, cette qualité constitue une forme de pouvoir politique et permet au chef de conserver sa légitimité.

Clastres

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