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Europhile Ou Eurosceptique

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it une Union monétaire qu’entre 5 pays : l’Allemagne, la France, et les 3 pays du Benelux, or la France ne voulait pas laisser de côté l’Italie. En conséquence, nous avons finalement créé une Union monétaire potentiellement ouverte à tous les pays de l’Union européenne, c’est-à dire les 12 de 1992, mais aussi tous les pays qui allaient y entrer (les anciens pays de l’Est comme la Pologne ou la Roumanie).L’Union monétaire allait maintenant regrouper des pays à économie forte, mais aussi des pays à économie faible.

De plus, la deuxième erreur fut de laisser deux pays à économie forte rester dans l’Union européenne, avec tous les droits politiques notamment leur droit de Veto, sans adhérer à l’Union monétaire : la Grande-Bretagne et le Danemark. Il y avait là une source évidente de déséquilibre.

Enfin et surtout, nous avons accepté que les Etats créent une monnaie commune, mais sans règles communes ni gouvernement économique européen. Nous avons accepté la concurrence fiscale et sociale entre les Etats. Ainsi l’Irlande a pu développer son économie grâce à une concurrence fiscale faite aux autres Etats membres en ayant un taux d’impôts sur les sociétés de 12,5 %, contre 33 % d’impôts en France. De plus nous avons les 10 pays entrants de 2004 qui font une concurrence sociale aux anciens pays européens, avec un coût du travail beaucoup moins élevé. Ce sont donc les Etats membres les moins protecteurs qui ont fini par attirer la production et les investissements, un problème pour les premiers membres de cette Union monétaire.

En voulant créer une grande Europe de la paix, nous avons en fait créé une Europe fondée sur la concurrence fiscale et sociale entre Etats-membres, et cette grave erreur de départ a ensuite été reprise dans le traité de Lisbonne de 2007. En effet ces deux traités de Maastricht et de Lisbonne ont accepté la création d’une monnaie commune sans règles budgétaires communes, et sans gouvernement économique de la zone euro. Nous sommes loin de la concurrence voulue par le marché unique de 1986, qui était effectivement une concurrence par les prix des biens et des services, et la création de normes uniques permettant à un industriel européen de pouvoir vendre ses produits sur l’ensemble du territoire européen. En effet avec l’acceptation de la concurrence fiscale et sociale entre pays disposant de la même monnaie, nous avons créé au sein de l’Europe les raisons de la crise majeure qu’elle connaît aujourd’hui. La création d’une monnaie unique aurait en effet nécessité au préalable au minimum une « unification » des politiques économique et budgétaire dans les Etats membre, et la création d’un budget européen. Mais cette décision n’a pas été prise.

Maintenant nous assistons à une des plus grandes crises connue de l’histoire, source de mon euroscepticisme.

Sans cette coordination des politiques européennes (il y a des concurrences fiscales et sociales), la compétition entre Etats a conduit à renforcer les écarts entre les pays membres. En effet peu de pays, à part les pays du Nord (Benelux et Allemagne) se sont en effet engagés dans une politique de réduction de leur dette et de renforcement de leur productivité industrielle. La crise de la zone euro ce n’est pas seulement une crise de la dette des Etats, mais aussi l’effet des politiques divergentes menées par les Etats européens et des modèles économiques différents qu’ils ont pu suivre en l’absence de politiques européennes communes : modèles industriel et productif au Nord ; modèle axé sur la consommation, au Sud(notamment en France).

Comment ne pas être eurosceptique lorsque l’on voit que les Etats membres n’ont mis en place aucune règle pour empêcher les dettes nationales d’exploser, et les déficits de se creuser. Certes, la banque centrale européenne a joué son rôle de gardienne de l’inflation. Mais l’écart de compétitivité entre la France et son principal partenaire, l’Allemagne, et l’appréciation de l’euro dans les années 2003-2004, a conduit à une désindustrialisation accélérée de notre pays, conduisant à 3 millions de chômeurs dans notre pays.

Certes, l’Europe n’est pas responsable des décisions nationales qui ont été prises sur le plan économique. Mais ne comportant aucune restriction pour atténuer la concurrence fiscale et sociale entre Etats, elle comporte en elle-même l’aggravation des conséquences des décisions nationales.

Bien sûr, l’Europe a été capable de réagir depuis 2008 à la plus grande crise économique qu’ait connue le monde depuis 1929, et mis en place des outils de solidarité pour sauver de la faillite la Grèce, puis l’Irlande, puis le Portugal, et même l’Espagne et l’Italie. Mais n’ayant pas réformé au préalable son mode de décision de vote à l’unanimité, ni imposé la mise en place d’une politique commune sociale et fiscale entre ces mêmes Etats, cette crise a été affrontée avec lenteur par les pays membres,

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