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Fatima Zahrae Hadrouji

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................................10 1.1. 1.2.

Programme Solidarité Eau

1. Contexte

Depuis 3 ans, une douzaine d’équipes équipes multidisciplinaires, pluri-sectorielles et Nord/Sud, ont investigués la problématique de la gestion de l’assainissement urbain dans les zones rurales africaines.

1.1.

Les enjeux

Dans les pays en développement, les pratiques en matière de gestion des déchets liquides et solides contredisent plus encore que dans les pays industrialisés les principes de prudence écologique et de développement durable. Ces pratiques ont des impacts désastreux, à court et long termes, pour l’état sanitaire et la santé des populations, les sols, les ressources, etc. La situation est particulièrement critique dans les villes où les densités élevées de population entraînent des concentrations de déchets qui compliquent encore la situation. Les besoins en assainissement ne sont que très rarement couverts de manière satisfaisante. L’urbanisation se poursuit, débordant les capacités des autorités urbaines qui ne parviennent pas à la gérer et la maîtriser. Mais dans ces pays des changements radicaux sont aussi à l’œuvre. Des solutions endogènes et novatrices apparaissent et fructifient, avec souvent très peu de moyens et en dépit des multiples obstacles rencontrés. Il n'en demeure pas moins que la recherche de solutions a besoin d’être soutenue pour en accélérer le développement et la diffusion.

1.2.

Le programme

Sur la base de ce constat, et fort de l’expérience et des résultats très encourageants d’un précédent programme de recherche-actions sur l‘« eau potable dans les quartiers périurbains et les petits centres d’Afrique subsaharienne », le ministère des Affaires étrangères a décidé d’engager un nouveau programme sur la gestion durable des déchets solides et de l’assainissement des eaux usées et des excreta en milieu urbain. Le programme se donne pour objectifs de : – évaluer l’efficacité et la cohérence des systèmes en place, tant du point de vue technique que socioéconomique, gestionnaire, environnemental, – identifier les problèmes auxquels se heurtent les décideurs, opérateurs et bailleurs de fonds, – travailler à leur résolution, afin de : – élaborer des méthodologies d’intervention renouvelées pour la mise en oeuvre de solutions durables aux plans socioculturel, technico-économique, environnemental, sanitaire, institutionnel et juridique, – développer les échanges autour de ces méthodologies, – promouvoir ces méthodologies auprès des décideurs, des opérateurs et des bailleurs de fonds. Le programme a mis en oeuvre deux types d’actions pour approfondir et développer la thématique déchets solides et assainissement : – des actions de recherche pour approfondir les connaissances, – des actions pilotes pour tester en vraie grandeur de nouvelles voies et hypothèses.

2. Présentation de points de vue

2.1. L’assainissement et l’histoire de l’urbanisation accélérée de l’Afrique

Emile Tanawa, ENSP Yaoundé Dans les grandes villes des pays du Sud et plus particulièrement d’Afrique de l’Ouest, on observe un accroissement des villes qui se traduit sur deux niveaux : - une croissance démographique (de l’ordre de 5 pour cent), - un développement spatial (de l’ordre de 8 pour cent). Ce phénomène de double croissance se traduit par l’intégration des zones rurales aux villes.

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Programme Solidarité Eau

La ville peut être présentée comme constituée d’un noyau entouré d’un développement tentaculaire. Ce développement est initié par les populations nouvellement arrivantes qui suivent la règle du « On s’installe et les services de base suivront peut-être... » La problématique de l’assainissement dans les villes africaines relève donc de la confrontation entre la ville de type « rural » et une volonté d’assainissement « à l’occidentale », avec la vision erronée de l’équation : coût élevé = gage d’efficacité. On relève ainsi différents constats d’échecs sur les systèmes standardisés, sur lesquels sont diagnostiqués des dysfonctionnements. Les raisons relèvent : - d’un déphasage de ces systèmes par rapport au mode d’urbanisation, - d’un manque d’organisation des acteurs qui se traduit par une inefficacité dans l’action, - des modes de financement inappropriés Les besoins pour un développement pertinent du secteur sont de trois ordres : - l’innovation technique pour diversifier les systèmes collectifs d’assainissement, - L’innovation financière, pour faire émerger de nouvelles formes de cofinancement des investissements et de fonctionnement (avec la mobilisation du financement des ménages dans une logique collective et des efforts pour créer un véritable marche de l’assainissement), - L’innovation sociale, pour appuyer de nouvelles formes de mobilisation en situant l’usager au centre de cette mobilisation, (public / privé, planification stratégique concertée...). L’enjeu sur la thématique de l’assainissement, et qui s’inspire des premières conclusions du programme de recherche, est de « déconstruire » nos approches actuelles en vue de reconstruire d’autres approches, libérées de présupposés souvent inconscients.

2.2.

L’assainissement autonome : une réponse viable

Bruno Valfrey, Hydroconseil Dans les grandes villes africaines, la plupart des ménages ne disposent pas d’un accès à un système d’assainissement collectif (cf. tableau 1). Une typologie des systèmes d’assainissement et des modes de vidange des boues peut être proposée en fonction de l’habitat, avec trois niveaux principaux en partant du centre ville vers sa périphérie (cf. schéma 1) : - le centre de la ville souvent anciennement urbanisé et constitué de quartiers résidentiels avec des revenus moyens, - viennent ensuite les habitats permanents mais avec des revenus modérés, - enfin, la périphérie de la ville est dotée d’habitats précaires (bidonvilles) avec de très faibles revenus. En fonction de la structuration de la ville, on trouvera des systèmes d’assainissement de type réseau et également des systèmes précaires de type puits, puisards (rebouchés lorsqu’ils sont pleins) et beaucoup de fosses plus ou moins sceptiques qui, lorsqu’elles sont pleines, doivent être vidées de leurs boues qui souvent ensuite évacuées en dehors de la ville.

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Taux de raccordement aux égouts des familles

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Programme Solidarité Eau

Tableau 1 : Taux de raccordement des familles aux égouts

Centre ville Immeubles, édifices Villas de familles à revenues moyens ou élevés (5 – 20 %)

Périphérie, bidonvilles Habitat permanent de familles à revenus modérés (30 – 70 %) Bidonvilles, habitant précaire (30 – 50 %)

égouts

Grandes fosses septiques (10 to 50 m3) ou grandes fosses étanches avec ou sans puisard

idem (8 to 15 m3 )

Latrine maçonnée permeable avec parfois un puisard indépendant

Simple trou avec ou sans dalle

Etablissement public ou entreprise privée

Camions vidangeurs

Vidangeurs manuels

Main d’œuvre familiale

Qui vidange ?

Unité de collecte et de traitement

Rejet contrôlé (sans traitement)

Rejet clandestin (rivières, lac,mer…)

Les boues sont enterrées sur place

Où vont les boues ?

Schéma 1 : typologie des systèmes d’assainissement et de vidange des boues Malgré cette diversité, l’assainissement autonome reste largement prépondérant, puisqu’il équipe 90 à 95% des familles. La

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