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Fondements théoriques de l'ajustement structurel

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Par   •  5 Février 2017  •  Dissertation  •  2 841 Mots (12 Pages)  •  1 164 Vues

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Introduction

Le thème soumis à notre analyse est relatif à l’article de philippe Hugon intitulé « les incidences sociales des politiques d’ajustement » publié en 1989 dans la revue Tiers-monde. cette étude s’attache à analyser les fondements théoriques des politiques d’ajustement structurel qui ont été mises en œuvre dans de nombreux pays du tiers-monde sous l’égide de la Banque mondiale et du FMI.

La décennie 80-90 a été marquée par la mise en œuvre des programmes d’ajustement structurel (PAS) dans plus de 50 économies du tiers-monde. Ces politiques s’inscrivent dans un réel changement de paradigme sous la bannière des institutions de Bretton-woods. D’obédience néoclassique, les recommandations prônées par le FMI et la Banque Mondiale ont contribuées à une profonde transformation de la structure des économies bénéficiaires du programme.

Jusqu’à la fin des années 70 les stratégies de développement à l’œuvre dans ces économies étaient dominées par l’approche néomarxiste. Ce courant soutient la thèse selon laquelle le sous-développement est un processus historique inséparablement lié à la structure de l’économie mondiale en économie dominante et en économie dominée. Elle considère que les structures de développement doivent être conçues en fonction de l’objectif de la construction de base autonome de croissance et de l’objectif d’extension des marchés extérieurs et des marchés domestiques.

Les distorsions engendrées par ces recommandations vont conduire à sa remise en cause tant théorique qu’effective aux débuts des années 80. Ces critiques conduisent à la réhabilitation de l’économie néoclassique en vue d’expliquer les déficits extérieurs, l’inflation persistant, les déficits publiques et de prôner les politiques fondées sur la réduction des interventions publiques  et l’extension des espaces de marché.

Au regard de ce qui précède il convient donc de se poser les questions suivantes :

Quelles sont les causes et les différentes formes de déséquilibres de balance des paiements qui ont suscitées la mise en œuvre des PAS ? Quelles sont les fondements théoriques qui ont été mobilisés par les institutions de Breton-woods en vue de l’analyse de ces déséquilibres ? et quelles sont leurs implications positives et normatives ?

Dans l’optique de répondre à la problématique posée supra, il sera question d’explicité dans un premier temps les présuppositions et les implications du schéma de Philippe Hugon. Toile de fond qui nous permettra de présenter les fondements théoriques qui ont motivés les stratégies adoptées par les institutions.

I. causes et formes des déséquilibres

La fin des années 70 est marquée par une conjoncture économique difficile pour la plus part des pays du tiers-monde. Ces économies font en effet face à d’énorme problème de dette (dette passant de 70 à 560 milliards de dollars pour l’ensemble des pays du tiers-monde) et à un déséquilibre profond de leur balance de paiement.

Les institutions de Bretton-woods pointent du doigt les politiques publiques à l’œuvre dans ces économies comme étant à l’origine des déséquilibres internes et externes. En effet, la politique monétaire et budgétaire dans ces pays, étaient combinées dans le cadre de stratégie de développement. Le diagnostic du FMI et de la Banque Mondiale met en évidence l’idée selon laquelle ces mesures politiques s’accompagnent de déséquilibres internes et externe profond et entraine un endettement excessif et une inflation à rythme élevé. Ainsi, les institutions jumelles soulignent l’échec de ces stratégies de développement du fait des déséquilibres macroéconomiques et des distorsions dans la concurrence du marché qu’elles engendrent.

On peut résumer ces déséquilibres interne et externe en partant de l’équilibre comptable suivant :

                                           (1)[pic 1]

                                       (2) [pic 2]

Avec S=I représentatif de l’égalité caractéristique de l’équilibre sur le marché des biens et des produits.

En remplaçant y par son terme on a :

[pic 3]

Par le processus de soustraction et d’addition on en déduit l’équilibre intérieur et extérieur sur le marché des biens et des produits :

[pic 4]

S-I = traduit l’excès de l’investissement sur l’épargne.

Ce déséquilibre peut être appréhendé à travers le comportement des autorités monétaires dans les économies du sud. En effet, le banquier central créait de la monnaie en fonction des politiques de développement. Dans ce contexte, l’encadrement du crédit jouait un rôle prépondérant.

L’encadrement du crédit consiste en la fixation par l’Etat à travers la banque centrale d’un montant de crédit à distribuer selon les principes permettant de différencier entre les emprunteurs compte tenu des objectifs de développement. L’encouragement du crédit aux entreprises était de mise. Ainsi, l’Etat allouait lui-même les crédits. Cette politique était assortie de taux d’intérêt différencié et certaines banques avaient des taux d’intérêt très bas (taux d’intérêt bonifié).  Par ailleurs, la banque centrale avait en charge le financement direct des dépenses publics par le biais d’avance à des taux d’intérêt faibles voir nul (Dénis Cogneau, 1992).

La faiblesse de l’épargne est due aux taux d’intérêt qui étaient très faibles de sorte que l’offre de celle-ci atteignait des niveaux insuffisants. L’investissement était stimulé du fait de la faiblesse des taux d’intérêt. C’est ce qui explique l’excès de l’investissement sur l’épargne et partant de la genèse de déséquilibre.

T-G = représentatif du Déficit Public

Cette forme de déséquilibre est quant à elle imputable au comportement des autorités de politique publique. En effet, l’Etat usait du levier de la politique budgétaire dans l’optique d’assurer l’emploi global à travers la promotion des dépenses publiques et le soutien à l’investissement privée. Le soutien à l’emploi privé était assuré par la stimulation de l’investissement dans certaines branches prioritaires mais également par l’octroi de subvention et la baisse d’impôt. Il s’agit de la politique orienté par la stimulation de la demande.

Ces politiques se sont matérialisées dans la réalisation de grands projets d’industrialisation lourde et une orientation tournée vers le marché domestique par substitution à l’importation (Kesler Veronique, 1990). Cet état de fait est également souligné par Bamba N’galadjo et al (1992) dans le cas de la Côte d’ivoire ou l’Etat à user de son budget pour assoir un tissus industriel (les SODE) afin de stimuler la croissance du pays. Les échecs rencontrés par ces politiques de développement ont conduit à accroitre les dépenses de l’Etat au-delà des recettes et partant à approfondir le déficit public.

X-M = exprime le Déficit Extérieur  

Le déficit extérieur est de loin le déséquilibre qui a impacté la balance des paiements des pays du sud (SY Demba et SY Hamat, 2013). Ce déséquilibre résulte d’un manque a gagné de l’Etat en raison d’un excès des importations par rapport aux exportations.

Les politiques d’industrialisation par substitution aux importations sont pointées comme le premier facteur à l’origine du déficit extérieur. En effet, la stratégie de développement économique de ces pays consistait habituellement à utiliser les influx monétaires résultants des exportations de matières premières pour importer des biens de productions qui serviraient à développer les industries locales. Au fur et à mesure que ces industries ont crû, la balance des paiements de ces pays s’est mise à se détériorer puisque les importations excédaient les exportations. Ces pays se sont donc mis à emprunter pour financer leurs importations, devenant ainsi très vulnérables aux prix des matières de base sur les marchés internationaux.

Par ailleurs, Au niveau de l’agriculture, le gouvernement achetait les récoltes à bas prix et les revendait avec profit sur les marchés internationaux, ce qui lui permettait de financer ses dépenses croissantes sur le dos des fermiers. En augmentant de plus en plus leur marge de profit, ces gouvernements décourageaient la production agricole, ce qui était encore plus néfaste pour la balance des paiements via le canal des exportations. En outre, on assistait à des distorsions dans l’économie en raison de l’administration des prix sur les marchés et qui ne reflétaient pas le niveau de prix international (notion de vérité des prix).

Comme le soutient John Maynard Keynes (1936) : «... Les hommes d'action qui se croient parfaitement affranchis des influences doctrinales sont d'ordinaire les esclaves de quelque économiste passé ». Cela pour montrer le caractère performatif des théories économiques. Ainsi, pour la mise en œuvre des programmes d’ajustement structurel, les institutions de Bretton-Woods ont mobilisées comme cadre d’analyse l’approche monétaire de la balance des paiements de J.J. Polak (1957) et l’analyse en termes d’absorption de S. Alexander (1952). Ces modèles économique ont été utilisé tant pour expliquer le déséquilibre macroéconomique que pour spécifier les mesures de stabilisation et d’ajustement structurel dans les économies touchées.

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