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Frankenstein

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XXIV..................................................................................... 240 RÉCIT DE WALTON (SUITE)..............................................250 À propos de cette édition électronique................................ 268

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PRÉFACE

Le fait sur lequel est fondé ce récit imaginaire a été considéré par le Dr Darwin et par quelques auteurs physiologistes allemands comme n’appartenant nullement au domaine de l’impossible. Je ne voudrai pas que l’on me suspecte le moins du monde d’accorder à une telle hypothèse une adhésion sans restrictions ; néanmoins en échafaudant ma narration sur ce point de départ, je considère ne pas avoir créé un enchaînement de faits terrifiants relevant foncièrement du surnaturel. L’événement dans lequel l’histoire puise son intérêt ne présente pas les désavantages qui s’attachent aux simples récits traitant de fantômes ou de magie. Il s’est imposé à moi par la nouveauté des situations auxquelles il pouvait donner lieu, car, bien que constituant physiquement une impossibilité, il offrait à l’imagination l’occasion de cerner les passions humaines avec plus de compréhension et d’autorité que l’on pourrait le faire en se contentant de relater des faits strictement vraisemblables. Je me suis donc efforcée de conserver leur vérité aux principes élémentaires de la nature humaine, tout en n’hésitant pas à innover dans le domaine des combinaisons auxquelles ils pouvaient donner lieu. Cette règle se retrouve dans L’Iliade, le poème épique de la Grèce ancienne, dans La tempête et dans Le Songe d’une Nuit d’Été, de Shakespeare, et plus particulièrement encore, dans Le Paradis Perdu, de Milton. Ce n’est donc pas faire preuve de présomption, même pour un humble romancier aspirant à distraire le lecteur ou à tirer de son art une satisfaction personnelle, que d’apporter à ses écrits un licence, ou plutôt, une

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règle dont l’emploi a fait éclore dans les plus belles pages de la poésie tant d’exquises combinaisons de sentiments humains. Le fait sur lequel repose mon histoire m’est venu à l’idée, à la suite d’une simple conversation. La rédaction en fut entreprise, en partie par amusement, et en partie parce qu’elle offrait un moyen d’exercer les ressources latentes de l’esprit. Mais, à mesure que l’ouvrage prenait corps, d’autres motifs sont venus s’ajouter aux premiers. Je ne suis aucunement indifférente à la manière dont le lecteur réagira devant l’une ou l’autre des tendances morales dont mes personnages font preuve. Cependant, ma principale préoccupation, dans ce domaine, sera d’éviter les effets énervants des romans actuels, et de montrer la douceur d’une affection familiale ainsi que l’excellence de la vertu universelle. Les opinions du héros, découlant naturellement de son caractère et de la situation dans laquelle il se trouve, ne doivent nullement être considérées comme reflétant nécessairement les miennes. De même, aucune conclusion ne devrait être tirée de ces pages, qui soit de nature à porter préjudice à une quelconque doctrine philosophique. L’auteur a puisé un intérêt accru dans la rédaction de cette histoire, du fait que celle-ci a été commencée dans le cadre majestueux où se déroule la plus grande partie de l’action, et cela en compagnie d’amis qu’il lui serait impossible de ne pas regretter. J’ai, en effet, passé l’été de 1816 dans les environs de Genève. La saison fut froide et pluvieuse, cette année-là, aussi nous réunissions-nous chaque soir autour d’un grand feu de bois, nous complaisant parfois à nous conter mutuellement des histoires allemandes de revenants, que nous avions glanées, ici et là. Ces récits nous donnèrent l’idée d’en inventer à notre tour, dans le seul but de nous distraire.

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Deux amis — dont l’un eût, assurément, écrit une histoire infiniment plus apte à séduire le public que tout ce que je pourrais jamais espérer imaginer — ces deux amis et moi décidâmes donc d’écrire chacun un conte basé sur une manifestation d’ordre surnaturel. Mais le temps se rétablit soudain, et mes amis me quittèrent pour entreprendre un voyage à travers les Alpes. Les sites splendides qui s’offrirent à eux leur firent bientôt perdre jusqu’au souvenir de leurs évocations spectrales. Le récit que voici est, par conséquent, le seul qui ait été mené jusqu’à son achèvement. Marlow, septembre 1817.

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PREMIÈRE LETTRE

À madame Saville, en Angleterre Saint-Pétersbourg, 11 décembre 17.. Vous serez bien heureuse d'apprendre qu'aucun malheur n'a marqué le commencement d'une entreprise à propos de laquelle vous nourrissiez de funestes pressentiments. Je suis arrivé ici hier et mon premier soin est de rassurer ma sœur sur ma santé et de lui dire que je crois de plus en plus au succès de mon entreprise. Je suis déjà loin au nord de Londres. Quand je me promène dans les rues de Pétersbourg, je sens la brise froide du nord se jouer sur mon visage : cela me fortifie et me remplit de joie. Comprenez-vous une telle sensation ? Cette brise qui vient des régions vers lesquelles je m'avance me donne un avant-goût de leur climat glacial. Inspirés par ces vents prometteurs, mes rêves deviennent plus fervents, plus vivants. J'essaie en vain de me persuader que le pôle est le siège du froid et de la désolation : il se présente à mon imagination comme le pays de la beauté et du plaisir. À cet endroit, Margaret, le soleil est toujours visible, son large disque frange presque l'horizon et répand un éclat perpétuel. Là – si vous le permettez, ma sœur, je ferai confiance aux nombreux navigateurs qui m'ont précédé -, là, la neige et la glace sont bannies et, en naviguant sur une mer calme, on peut être transporté sur une terre qui surpasse en prodiges et en beauté toutes les régions dé-

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couvertes jusqu'ici dans le monde habitable. Ses trésors et ses paysages peuvent être sans exemple – et la plupart des phénomènes célestes doivent sans doute trouver leur explication en ces lieux encore intacts. Mais que ne peut-on pas espérer dans un pays qui offre une éternelle lumière ? Je pourrais y découvrir la puissance merveilleuse qui attire l'aiguille des boussoles, y entreprendre d'innombrables observations célestes qui n'attendent que ce voyage pour dévoiler leur étrangeté apparente. Je vais assouvir mon ardente curiosité en explorant une partie du monde qui n'a jamais été visitée avant moi et peut-être fouler un sol où aucun homme n'a jamais marché. Tels sont mes émois et ils suffisent pour annihiler toute crainte du danger et de la mort, pour m'encourager à partir de l'avant avec détermination, ainsi qu'un enfant qui s'embarque sur un petit bateau avec ses camarades pour découvrir la rivière qui baigne son pays natal. Mais, en supposant que toutes ces conjectures soient fausses, vous ne pouvez contester l'inestimable bénéfice que j'apporterai à l'humanité jusqu'à la dernière génération, au cas où je découvrirais, à proximité du pôle, un passage vers ces contrées que nous atteignons aujourd'hui après tant de mois, ou si je réussissais à percer le secret de la force magnétique, lequel ne peut être mis à jour, à moins que ce ne soit impossible, que par un effort comparable au mien. Ces réflexions ont dissipé l'agitation avec laquelle j'ai commencé ma lettre, et je sens mon cœur se remplir d'un enthousiasme qui m'élève jusqu'au ciel ; rien n'est plus propice à tranquilliser l'esprit qu'un projet bien solide – un projet précis sur lequel on peut fixer toute son attention. Cette expédition a été le rêve favori de mes années d'enfance. J'ai lu avec passion les récits de voyages entrepris dans le but de parvenir au nord de l'océan Pacifique, à travers les mers du pôle. Vous devez vous souvenir que la bibliothèque de l'oncle Thomas était composée d'un ensemble d'ouvrages sur l'histoire de tous les voyages de découverte. Mon éducation fut négligée.

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Pourtant, j'aimais énormément lire et j'étudiais ces ouvrages nuit et jour et au fur et à mesure que j'en prenais connaissance, je regrettais la décision que mon avait prise sur son lit de mort, alors que j'étais encore un enfant – défense avait été faite à mon oncle

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