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Histoire De La Belgique

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il engendre une diminution du nombre de travailleurs). De ce fait, un grand mouvement ouvrier va se développer : le Parti Ouvrier Belge (1885) entre au parlement en 1894 et devient très vite une force ; il devient le porte-parole des ouvriers et va maintenir son poids tout au long de l’histoire (le Parti Socialiste est toujours le premier parti en Wallonie). Par conséquent, toute une série d’institutions de concertation vont être mises en place.

3) linguistiques : la question linguistique ne se pose pas directement en 1830 car la Belgique est un état francophone. L’élite parle le français tandis que les pauvres s’expriment dans toute un série de dialectes. Il faudra du temps avant que la langue flamande ne s’étende dans le pays. Une unification de la langue devra d’abord avoir lieu. Ensuite, il faudra se battre contre un état francophone qui refuse le bilinguisme. Ceci aura comme conséquence la création de territoires distincts : les communautés et les régions. Les francophones ont tenté d’empêcher le développement de la langue flamande, après quoi ils devront quitter l’université de Louvain. Les questions communautaires vont peu à peu prendre le dessus sur le clivage linguistique. Dès la fin des années ’60, les partis se battant pour l’intérêt d’une communauté vont prendre beaucoup d’importance. La question linguistique sera l’enjeu politique majeur de la fin du XXème siècle.

Les origines de l’État belge

Le territoire que recouvre actuellement la Belgique a connu un grand nombre de dominations pendant son histoire. Pour comprendre ce qui se passe en 1830, il faut remonter à la fin de la période autrichienne.

La fin de la période autrichienne

A la fin du XVIIIème siècle, les régions qui formeront la Belgique sont sous la domination de deux puissances distinctes :

1) les Pays-Bas autrichiens : ils se composent des Flandres, du Brabant, Namur et du Luxembourg

2) la principauté de Liège : elle possède un statut de neutralité même si, en théorie, elle fait toujours partie du Saint Empire germanique.

Figure 1. Les Pays-Bas autrichiens en 1786, coupés en deux par la Principauté de Liège

(Source : University of Texas (http://www.lib.utexas.edu/maps/)

Au lendemain de la Révolution française, ces deux entités sont secouées par des troubles révolutionnaires de nature très différente :

La révolution brabançonne

L’empereur Joseph II veut établir un contrôle sur les activités de l’Église et veut également entreprendre des réformes administratives accentuant la centralisation du pouvoir à Vienne. Il fait disparaître les duchés qui composent les territoires de nos régions ce qui suscite une vive opposition. La révolution brabançonne est donc réactionnaire par rapport aux réformes modernistes du souverain « éclairé ». Les patriotes créent les États Belgique Unis au sein de laquelle chaque entité territoriale jouit d’une grande autonomie.

Il existe cependant des dissensions internes entre deux courants :

1) les statistes : ils sont conservateurs et veulent restaurer les privilèges de l’Église ainsi que des États provinciaux

2) les vonckistes : il s’agit de libéraux qui critiquent les privilèges de l’Ancien Régime et le pouvoir du haut clergé

Fin 1790, le régime autrichien est rétabli et les réformes de Joseph II sont abandonnées.

La révolution liégeoise :

Il s’agit d’une révolution beaucoup plus progressiste dirigée contre le prince-évêque. Elle est très inspirée de la Révolution française, plus radicale, populaire et anticléricale. Les troupes autrichiennes, après avoir mis un terme à la Révolution brabançonne mettront également fin à cette révolution. Le retour du prince-évêque est suivi d’une sévère répression.

Le régime français

Après la bataille de Fleurus (juin 1794), les armées françaises vont amener avec elles des réformes :

1) sur le plan économique et social : les corporations sont supprimées. C’était pourtant l’organisation de métiers qui avait géré tout l’Ancien Régime. Comme il fallait en faire partie pour exercer un métier, la corporation avait donc un contrôle très étroit et n’était pas toujours disposée à l’innovation. La dîme et le régime seigneurial sont supprimés ainsi que les douanes intérieures. La disparition de ces dernières va faciliter le commerce.

2) sur le plan administratif : la principauté de Liège est intégrée dans les nouveaux départements français et on ne tient plus compte de sa structure. Le pays est divisé en 9 départements correspondant environ à nos régions. L’administration est aussi uniformisée : tous les territoires appliquent une règle commune ce qui n’était pas le cas auparavant. Le pouvoir est centralisé à Paris ce qui va rester dans nos mentalités. Enfin, en 1830, l’Église perdra une grande partie de son pouvoir : l’État met la main sur ses propriétés, les biens de l’Église sont nationalisés, …

3) sur le plan juridique : les organes judiciaires sont uniformisés. La même justice est appliquée dans toutes les régions. Des codes (civil, commercial…) qui resteront en vigueur après la fin de l’occupation sont introduits.

4) sur le plan linguistique : la langue française est imposée sur tout le territoire. Les dialectes sont combattus ce qui engendre une francisation des élites. Elle demeurera plus tard même pendant l’occupation hollandaise.

Nos régions constituent un territoire conquis qui est exploité. Comme l’économie française est très désorganisée à cette époque, les dernières années du XVIIIème siècle sont également mauvaises pour nos régions.

Par contre, au début du XIXème, nos territoires deviennent la région la plus prospère de l’Empire avec l’industrialisation et l’exploitation des charbonnages. Ils profitent également du grand marché français : les produits sont alors facilement vendus dans l’ensemble de l’Empire. Les Français vont aussi moderniser nos infrastructures routières et fluviales. De plus, en 1806, la France cesse toute relation économique avec les Anglais qui étaient nos plus gros concurrents. Cela facilite la diffusion et l’expansion de nos produits. Ce succès économique a une conséquence au niveau social : la bourgeoisie est en pleine expansion et le prolétariat industriel de plus en plus pauvre se développe.

Enfin, si la population dans son ensemble accepte le régime français, elle ne lui est pas particulièrement attachée.

Le royaume des Pays-Bas (1815-1830)

Après le départ de Napoléon, les puissances européennes se réunissent à Vienne et décident de redessiner la carte de l’Europe. Des nations très conservatrices vont apparaître.

Figure 2. Une séance des plénipotentiaires des huit puissances signataire du Traité. On peut reconnaitre: à gauche, debout et de profil, le duc de Wellington (Royaume-Uni); au premier plan, debout devant un fauteuil, Metternich (Autriche); au premier plan, assis les jambes croisées, Castlereagh (Royaume-Uni); derrière la table, un papier à la main, Nesselrode (Russie); à droite, assis le bras droit posé sur la table, Talleyrand (France)

Les Pays-Bas actuels et les 9 départements « belges » créés sous le régime français vont former le Royaume des Pays-Bas. A sa tête Guillaume Ier est chargé d’une mission particulière : amalgamer les deux parties de son royaume. Ceci constitue une tâche difficile car depuis le XVIème siècle, ces territoires ont connu des destins très différents. En effet, les points de divergence sont nombreux comme par exemple la langue, la religion ou encore l’économie.

En 1813, Guillaume Ier revient d’Angleterre où il était exilé pendant 20 ans à la suite du rejet de Napoléon. Il a donc vécu dans le pays de la Révolution industrielle et de l’économie libérale. Au Congrès de Vienne, il accepte la réunion des Pays-Bas et à la volonté de faire des Pays-Bas, une deuxième Angleterre pour y relancer l’économie.

Dès 1814, Guillaume Ier a mis en place une Constitution appelée la Loi fondamentale (en néerlandais : Grondwet). Il va la réaménager à l’arrivée des provinces du sud.

Elle garantit :

* la liberté de conscience,

* l’égalité des religions,

* l’exclusion du clergé des assemblées représentatives,

* la police des cultes et l’enseignement sont placés sous l’autorité du souverain.

Elle instaure par conséquent une monarchie constitutionnelle. Cependant, le pouvoir exécutif est aux mains du souverain tandis que le pouvoir législatif n’a qu’un pouvoir limité. Celui-ci est « détenu » par les États généraux qui sont composés de deux chambres : la première est nommée par le Roi tandis que la deuxième est élue indirectement. La plupart des lois sont proposées par le

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