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J.c Bellay

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iration. En présentant la France comme une mère qu’il tutoie, le poète, qui indique dès le deuxième vers le caractère personnel du poème, marque son besoin de protection et prépare la deuxième comparaison, qui est celle du poète avec la brebis abandonnée. Les mots « nourri (…) du lait de ta mamelle » (v.2) amorcent le symbole soulignant la fragilité. Cette nourriture est à la fois matérielle et spirituelle ‘les arts, les lois’ (v.1).

On remarquera aussi la métaphore de la France en mère inspiratrice. En effet, elle est représentée comme la « mère des arts, des armes et des lois ». Elle représente la « Muse » du poète, ce qui amplifie la personnification de la France. Du Bellay lui en veut de ne pas le protéger alors qu’il la considère comme « la mère des arts ». Ainsi, le poète au service de sa patrie attend en retour protection et affection.

Cette relation maternelle est aussi exprimée avec une sorte de renversement : de la métaphore de la France en mère, on passe à celle du poète en agneau. « Ores » (v.3) qui signifie « maintenant » s’oppose à « longtemps » (v.2) : le poète fait une antithèse entre la protection dont il a joui en France et la solitude dont il souffre actuellement en Italie. Il était tout d’abord comparé à l’enfant de la mère, qui est la France, et il devient pour accentuer le pathétique de sa situation, un agneau, animal qui fut traditionnellement le symbole du martyr et du sacrifice. Cet appel de l’agneau se fait tout d’abord par la répétition « France, France » (v.7) qui montre le caractère suppliant et désespéré du poète.

De plus, le poète représente cet abandon par un subtil phénomène d’écho qui représente l’appel non-entendu de l’agneau. En effet, celui-ci est expliqué dans le poème mais aussi exprimé par la construction présente dans le deuxième quatrain. Ce phénomène est représenté directement par une allusion à la nymphe Echo : « Mais nul sinon Echo ne répond à ma voix » (v.8). Cet écho est aussi exprimé par une répétition dans les trois derniers vers du deuxième quatrain du verbe à l’impératif « réponds », (v.6, 7et 8) qui évoque l’urgence et la détresse. Cette répétition créée un phénomène d’écho dans le poème. De plus, l’indicatif permet d’exprimer le constat désespéré face à l’absence de toute réponse.

Ainsi, par un phénomène d’écho, Du Bellay supplie et appelle sa mère qui ne répond pas.

L’insistance sur l’aspect nourricier de la France met en lumière une relation maternelle entre elle et le poète, relation qui peut être comprise sur deux plans ; une relation entre la mère et l’enfant d’une part, et entre l’inspiratrice et le poète d’autre part.

Elle est aussi, exprimée à travers de nombreuses sonorités et images, qui démontrent un sentiment d’injustice, et un repli sur soi.

Tout d’abord, cette expression de la plainte se caractérise par une dimension en trois temps. Premièrement, le souvenir d’un passé chaleureux et résolu à travers des verbes au passé composé, temps qui a pour valeur une action accomplie : « m’as nourri » (v.2) ; « m’as pour enfant avoué » (v.5). On distingue aussi l’utilisation du présent : « je remplis de ton nom les antres et les bois » (v.4) : « j’erre parmi la plaine » (v9). Puis on remarque l’utilisation d’un futur proche, encore plus inquiétant, lié à des perspectives et un avenir incertains et angoissants : « je sens venir l’hiver » (v.10).

L’opposition entre ces différents temps est accentuée par l’utilisation de compléments circonstanciels de temps : « tu m’as nourri longtemps » (v.2) et « Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle » (v.3). On distingue ici une opposition entre le passé et le présent par des verbes « m’as nourri » et « appelle », mais aussi par les deux adverbes « longtemps » et « maintenant ». Ainsi, on peut voir tout au long du poème, une forte présence de l’opposition entre le passé, le présent et le futur, d’où se dégage une certaine plainte du poète : le regret du passé, le désespoir du temps présent et la crainte du futur.

La plainte se révèle aussi par un jeu d’images et de sonorités. Ainsi, « les loups cruels » (v.9) symbolisent les courtisans hostiles dont Du Bellay se sent entouré à Rome. On remarque aussi un vocabulaire de désespoir : « la plaine » (v.9) représente un lieu démuni de tout repère, de toute protection, et « l’hiver » (v.11) représente la saison du froid, de la maladie et de la mort. Cela nous montre que Du Bellay se sent faible et qu’il a perdu tout repère. On observe aussi une métaphore du vent et une personnification de l’hiver fait à travers l’expression « la froide haleine » (v.10). On distingue aussi un jeu des sonorités. Le sens que prennent ces deux derniers tercets est aussi accentué par les allitérations en « r » ‘’ tremblante, horreur, hérisson’’ (v.11) : Ces allitérations renforcent l’expression de la crainte. D’autre part, on remarque une interjection « Las ! »(v.12) qui représente une protestation jalouse.

Le sentiment d’injustice éprouvé par Du Bellay est très fortement énoncé. En effet, si.la France est la « mère des arts » (v.1), elle devrait protéger le poète.

De plus, en comparant les poètes à des agneaux, il s’identifie comme la brebis égarée, le pire agneau du troupeau. Il se demande ainsi ce qu’il a fait pour être accablé et abandonné alors qu’il

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