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Le Fmi, En Accord Ou Non Avec Ses Buts

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international et contribuer ainsi à l’instauration et au maintien de niveaux élevés d’emploi et de revenu réel et au développement des ressources productives de tous les États membres, objectifs premiers de la politique économique[3].

De plus, nous nous concentrerons sur le but numéro quatre et cinq, soit : «Aider à établir un système multilatéral de règlement des transactions courantes entre les États membres et à éliminer les restrictions de change qui entravent le développement du commerce mondial[4]» et :

Donner confiance aux États membres en mettant les ressources générales du Fonds temporairement à leur disposition moyennant des garanties adéquates, leur fournissant ainsi la possibilité de corriger les déséquilibres de leurs balances des paiements sans recourir à des mesures préjudiciables à la prospérité nationale ou internationale[5].

Il est à souligner que le FMI prend soin de préciser dans ses Statuts que : «Dans toutes ses politiques et décisions, le Fonds s’inspire des buts énoncés dans le présent article[6]». C’est en prenant en considération les buts que s’est fixés l’organisation que nous procèderons à l’évaluation de certaines interventions du FMI dans le monde depuis la fin des années soixante-dix.

Pour commencer, il est mentionné dans la définition du premier but du FMI que le Fonds se propose d’établir un mécanisme de consultation et de collaboration afin de régler les problèmes économiques, et ce, sur une trame de coopération. Il est évident que le sens des termes «consultation» et «collaboration» intime aux acteurs en relation d’être à l’écoute l’un de l’autre ainsi qu’à une certaine égalité entre les partis. Autrement dit, il ne s’agit pas de rapports à sens unique. Il n’en va pas de la volonté de l’un sur l’autre. En ce sens, lorsque le FMI entre dans les termes d’un accord avec les pays en difficulté financière, il devrait y avoir place à la diversité des points de vue et des dispositions à prendre, dispositions en accord avec l’économie locale. Cependant, le FMI ne semble pas avoir usé de ces notions de consultation et collaboration de manière sine qua non dans le cas de la Turquie. C’est en 1980 que ce pays du Moyen-Orient signe des accords avec le FMI. Par la suite, la Turquie sera soumise, de manière croissante, à des modifications de son système économique, ces dernières pointant évidemment vers la libéralisation des marchés. La Turquie atteindra la pleine mesure de cette libéralisation en 1990[7]. Au demeurant, on remarque que les répercussions des décisions prises par les acteurs financiers internationaux sur l’économie turque se font sentir de manière croissante entre les années 1989 et 1995. Dans cette foulée, le FMI sera à l’origine de l’imposition d’une politique de stabilité à la Turquie. Elle aura lieu en 1994[8]. Serait-ce un fait unique?

C’est au surcroit du cas de la Turquie que nous questionnerons le parcours économique d’un autre pays ayant entretenu des rapports avec le FMI. Il s’agit ici de la République de Madagascar. Comme pour la Turquie, les années 1980 sont l’occasion de voir la petite république (suite à leur demande d’aide auprès des acteurs financiers internationaux) subir davantage de pressions issues du FMI[9]. Ces pressions, encore une fois, tendaient vers la libéralisation des marchés, mais aussi politique[10]. La libéralisation des marchés semble derechef, avoir été l’antidote préconisé par le FMI en ce qui a trait au cas Malgache. D’ailleurs, elle sera incluse aux conditionnalités de financement du gouvernement de Madagascar à partir de 1987[11]. Il est à noter qu’avant l’intervention du FMI à Madagascar, la république avait un mode de production agraire et collectiviste. C’est justement à la fin des années 1980 qu’elle permute radicalement vers le capitalisme d’exportation[12].

Du reste, peut-on ajouter à la liste des pays ci-haut mentionnés, d’autres États pour qui le FMI s’est présenté comme bailleur de fonds en incluant cette notion de conditionnalité? Il semble que les États d’Amérique latines aient aussi goûté à ce genre de médecine. Ces derniers, voulant guérir les maux de leur économie, ont fait appel au Fonds :

Parce que la dette est en devises étrangères, la crise de liquidité provoque une baisse vertigineuse du change qui, en retour, rend la dette insolvable. C’est alors que le FMI intervient avec des prêts dont les montants atteignent des dizaines de milliards de dollars. Ces prêts sont assortis d’une conditionnalité draconienne[13]…

Entre autres, cette situation toucha un pays comme le Brésil. Le Brésil subit l’effondrement de son économie en 2002 et eut recours à «l’assistance» du FMI.

Au surplus, on peut dire que la Macédoine a fait les «frais» des conditionnalités du FMI dans l’octroi de son prêt en juin 2005. Elle dut s’astreindre à suivre la politique économique du FMI afin de recevoir son financement[14]. Pour faire un bond dans le temps, il ne nous reste plus qu’à constater l’expérience grecque[15] et l’imposition d’un plan d’austérité afin de démonter que les notions de coopération, de consultation et de collaboration sont encore un modus operandi boiteux chez le FMI. Sans faire de mauvais jeux de mots, il semble y avoir «imposition», de la part du FMI, et que ce soit le prix à payer en matière de «santé économique» aujourd’hui encore.

Au surcroît, mais cette fois-ci en positionnant notre regard vers l’interne pour exposer un certain manque de collaboration du FMI au niveau international, il s’en trouve allant jusqu’à considérer la représentation de l’organisation comme étant contraire à l’idée de coopération. Selon certains, Le FMI souffre d’une tare, à l’intérieur de ses murs et à laquelle l’organisation devrait porter attention :

Il importe en effet de garantir une certaine diversité des origines nationales pour assurer une pluralité des points de vue et des analyses, dans des institutions fréquemment perçues comme monolithiques. De ce point de vue, si les pays en développement disposent globalement d’une représentation supérieure au poids de leurs quotes-parts, la majorité du personnel originaire de ces pays occupe des postes peu qualifiés ou de cadres moyens[16]...

L’ouverture des postes consultatifs et décisionnelles aux membres des pays les moins nantis et les plus susceptibles d’avoir recours au FMI, pourrait être davantage perçu comme étant une franche preuve d’ouverture et de collaboration de la part de l’institution financière.

Pour enchaîner avec le domaine de l’emploi, nous porterons notre attention sur le but ii de l’article I des Statuts du FMI. Celui-ci émet la balise qui suggère au Fonds de :

Faciliter l’expansion et l’accroissement harmonieux du commerce international et contribuer ainsi à l’instauration et au maintien de niveaux élevés d’emploi et de revenu réel et au développement des ressources productives de tous les États membres, objectifs premiers de la politique économique[17].

Afin de constater le comportement particulier du FMI devant ce but, fixé en 1944 (et qui est identifié comme étant son objectif premier), revisitons le parcours que nous avons suivi précédemment. Nous avions débuté avec la Turquie pour la question de la coopération, de la consultation et de la collaboration. Il est proposé de faire de même ici. Donc, en ce qui concerne la Turquie, quels ont été les effets des mesures imposées par le FMI dans cet État? On ne peut que constater un échec de l’intervention du FMI, si tant est qu’il eût voulu instaurer et maintenir un niveau élevé d’emploi et de revenu réel. En effet, la politique de stabilité, imposée par le Fonds et que nous avons énoncée précédemment, ne semble pas avoir rejoint cet objectif. À partir de 1994 : «on assiste à des licenciements massifs et à l’accentuation de la pauvreté[18]. De plus, si nous regardons plus attentivement ce qui a trait à la fonction publique, les chiffres sont peu élogieux suite à l’intervention du Fonds. En effet, il appert que la masse salariale de la fonction publique a subi une réduction de 22%, soit presque le quart de son ensemble[19]. En constatant ces données, on ne peut que se demander qu’est-ce que «maintenir un niveau élevé de revenu réel» signifie pour le FMI. En ce sens, il semblerait qu’effectivement l’emploi n’ait pas été choyé par la politique de stabilisation mise en place par le Fonds en Turquie.

Pour ce qui est de Madagascar, la politique de libéralisation du FMI n’a pu favoriser que quelques personnes dans un domaine clef de l’économie relié à cette libéralisation. Il s’agit du domaine de l’exportation. En effet, ce sont les élites urbaines entretenant des liens étroits avec le pouvoir qui ont su en profiter. Après trois ans de nouvelles politiques économiques, soit en 1990, seulement 13 licences d’exportation ont été accordées. Les bienfaits de cette mesure sont passés bien loin de la main d’œuvre qui, elle, affichait un niveau de pauvreté stable[20].

Si nous portons notre attention sur l’Amérique latine, le constat saute aux yeux. Il peut être difficile de maintenir des niveaux élevés d’emploi et de revenu réel en sachant ce que les conditions du FMI provoquent sur l’économie de ces pays :

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