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Merleau Ponty

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cune prise, il a ses racines dans le sol du monde dont il reçoit son sens. Ce monde n'est pas multiplié par la multiplicité des voyants, par la diversité de nos perceptions qui « comptent au monde », cet ensemble organisé est clos mais il est aussi représentatif de tout le reste. Cette in dissociation va de pair avec ma capacité à me mouvoir dans le « visible », autrement dit c'est parce que je suis en et dans ce monde, et qu'ainsi il soit visible par d'autres, que mon corps se meut. Le fait que j' »en soi », donne une dimension entre mon individualité qui se saisit dans le temps et l'espace et l'universalité de l'essence. L'être est désigné par la vision, c'est ce même être qui n'est que Monde, mais aussi ce qui donne son sens au monde, l'être en nous et nous en l'être.

C'est parce que nous sommes de part en part rapport « au monde », que la seule manière de nous en apercevoir est que « la vision soit suspendue au mouvement », ainsi la vision est indissociable du mouvement, elle ne tient qu'au mouvement et n'est jamais tout à fait. En rendant compte de ce suspens, on découvre l'essence de la vision, ainsi on nous révèle ce qu'elle est en tant qu'elle est pour nous. Cette essence n'est pas séparable de la vision, elle est ce que veulent dire les choses, en d'autres termes elle est l'expérience même du visible. Cette réduction est pourtant impossible car l'essence même de la vison est inséparable de sa facticité, de son « jaillissement » dans le mouvement.

Cette essence de la vision ne peut être extraite telle quelle car justement elle est déformée par le mouvement, « on ne voit que ce qu'on regarde », sans lui on ne saisirait pas les choses du monde car c'est lui qui nous y amène. Ainsi donc, bien qu'inconsciemment, l'acte voyant nécessite une action de la machine nerveuse sinon il ne pourrait prendre forme.

Question rhétorique : La vision trouve sa plénitude dans le mouvement, et le mouvement part de la vision, cette entrelacs de relations est primordial pour l'existence de ces deux notions. Sans mouvement des yeux, on ne pourrait saisir les choses , il n'y aurait « rien à voir ». Ce mouvement n'étant pas « réflexe », l'expérience perceptive peut s'accomplir toujours dans le mouvement, ce dernier fonde en même temps l'inadéquation de la réception par « esquisses », en un sens la vision ne peut être exhaustif « d'une seule traite », on « manque » toujours quelque chose dans l'espace, le mouvement des yeux « brouille » les choses, et l’inachèvement nécessaire de la perception car je « reste toujours du même côté de mon corps », je ne peux me voir voyant. Si ce mouvement était « aveugle » il serait non-mouvement, en ceci que la vision précède le mouvement, elle existe avant lui, et on y trouve son origine. Cela ne se fait que parce que la vision possède cette « clairvoyance », « ses antennes » qui lui permet d'anticiper sur les choses spatialisées, en ceci que le mouvement n'a pas de dimension spatiale. Cette clairvoyance, le mouvement la tient de la vision même.

« Mes déplacements » sont ces mouvement par lesquels je suis toujours déjà là-bas en même temps qu'ici, ceux du corps par lequel je participe à la chair du monde en tant qu'unité « voyant-visble » et qui fait que je sois indissociable de ce monde, et que ce monde soit indissociable de mon être. C'est ce qui fait que mon monde soit en adéquation avec mon être, en d'autres termes que mon dedans reflète mon dehors. Et c'est pourquoi ils « figurent dans un coin de mon paysage ». Ce paysage est interprété comme l'expérience sensible du sujet en échange avec ce qui l'entoure, il correspond ainsi au sentir en ceci que le sujet sentant s'éprouve dans le monde dont il fait partie. Concrètement, le sujet n'est pas alors en distance, dans la (dis)position de celui qui regarde en retrait, dans une relation de face à face. Corrélativement, le paysage n'est pas déjà représenté ou considéré comme un tableau- ou point de vue-, il met plutôt l'accent sur un mode d'être au monde, il permet d'éviter les conceptions abstraites sans liens avec le sol et les sens, il nous fait repenser les interactions entre l'homme et son milieu. Il accomplit une liaison déjà présente en nous dès la naissance du moi qui suis en train de percevoir et de ce qui est perçu par moi. Il est inscrit dans un spectre de possibilité du voyant qui fait « la carte du visble », étalement infini du champ de perception car on a jamais finit de voir.

Comme il suffit que « je voie [la chose] pour savoir la rejoindre et l'atteindre », tout ce qui est visible dans le monde est « à MA portée », cependant rien ne me dit que je puisse avoir une conscience immédiate de ce que je perçois, donc en réalité les choses visibles sont à « la portée de mon regard », d'une certaine immédiateté de la perception, qui est une saisie partielle et indirecte des choses, qui prouve une part d'invisible dans le visible. A partir de là, je me crée « une carte du 'je peux' » qui signifie en faite qu'une partie du monde visible m'est obscur, ou plus exactement ne m'est pas entièrement percevable.

« La carte du visible » et « la carte du je peux » sont chacune de leur côté complète, mais ne se sont en rien complémentaire l'une à l'autre, mais elles ne peuvent se séparer nettement l'une de l'autre, en quelque sorte elles se « débordent ».

« ce monde visible » et celui de « projets moteurs » ou mouvements constituent un seul et même Être. L’Être se fait connaître instantanément, sans idée, car il est accouplé avec immédiateté ,par sa vision et dans son mouvement, au monde. Le propre du monde visible est d'avoir une doublure invisible au sens strict, qui le rend présent à nos yeux, en effet le néant n'a aucune propriété, donc là où il y a de la différence il y a de l’Être. Ce monde visible où tant de relations s'inscrivent, relations que je ne suis pas et que je ne pourrai peut être jamais connaître, renvoie à sa doublure d'invisible et l'unité de l'univers vient de la prégnance de cet inter monde. « Ces parties totales » renvoient du fini à l'infini.

« Cette extraordinaire empiétement » nous signale que la réalité ultime n'est pas une somme de choses ou d'individus spatio-temporels, ayant chacun une détermination complète et une identité distincte dans un espace et un temps, mais qu'il est bien une unité de l’Être, il est empiétement de tout sur tout, c'est un être de promiscuité. Cette promiscuité constitue l'essence même de l’Être.

La vision ne peut pas être « une opération de pensée » car elle habite un lieu du corps

Voir c'est avoir accès à l’Être, c'est s'ouvrir aux choses. La vision hante le visible, elle n'est pas une pensée mais une énigme qui se donne dans la promiscuité entre le voyant et le visible. Il ne suffit pas de penser pour voir, car le corps est la matrice de tout espace existant. La vision s'exerce en acte, je la vis du dedans. L'image est comme un miroir qui fait naître un monde dans lequel je suis englobé. Je vois comme j'imagine : ce visible qui n'est pas moi restitue aussi un monde invisible. La vision ne met donc pas « devant l'esprit un tableau ou UNE représentation du monde » en ceci que la vision ne peut être source d’exhaustivité, le tableau rend compte des traces du regard, regard qui se fait furtif et non réfléchi.

Immanence : ce qui est existant à l'intérieur même de l'étre, ce qui résulte d ela nature même de l'être et non pas d'une action extérieure ( inhérent )

idéalité : qui est conçu par l'esprit, qui a le caractère d'une idée. Qui existe seulement en tant qu'idée conception de la pensée spéculation et non dans le réel.

« L'opération pensée » est un acte fini, la vision quant à elle n'est jamais finie, toujours en train de se faire, le monde visible n'est pas un pur objet de pensée mais plutôt l'ensemble de notre expérience. La vision est un jaillissement immotivé du monde dont rien ne peut rendre raison, il n'y a pas de pensée qui surmonte le fait du monde, l'existence de ce monde perçu n'est pas un fait pur de la pensée.

Ce monde ne peut pas être qu'existant à l'intérieur même de mon être, ni même à l'intérieur de son propre être car sa constitution se fait sur la base d'expérience sensible et sur celle de l'existence d'un être « voyant-visible », il ne peut résulter de la nature même de l'être, car il est constitué par les autres corps que je perçois, qui sont visibles par moi, de plus dans un rapport de réciprocité, cela est encore plus vrai en ceci que mon corps bien que voyant, est lui même visible par les autres êtres, il est lui même « morceau de monde » car qu'il fait partie du monde. Il ne peut non plus être monde de l'idéalité car il n'est pas le caractère d'une idée mais bien d'une vision qui reconstitue les mouvements de mon corps, qui fondent eux mêmes mon assise dans le monde. C'est bien parce que l'on voit le monde que l'on se dirige vers le monde et que l'on essaye de l'atteindre, si je fais un mouvement c'est parce que mon œil a perçu

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