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Protectionnisme américain : Quelles conséquences potentielles pour les firmes et les consommateurs ?

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Par   •  8 Octobre 2019  •  Étude de cas  •  3 183 Mots (13 Pages)  •  451 Vues

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Protectionnisme américain :

Quelles conséquences potentielles pour les firmes et les consommateurs ?  

Louis ALBERT



Sommaire

1.        Donald Trump et sa politique "Make America great again" depuis son élection        4

2.        Conséquences pour les firmes américaines et les consommateurs        7


Introduction

Tout d’abord, le protectionnisme est une politique économique interventionniste menée par un ou un groupe d’État visant à protéger ses producteurs contre la concurrence des producteurs étrangers. Les différents objectifs peuvent être le maintien de l’emploi dans certains secteurs d’activité, la diminution du déficit commercial où la diminution commerciale ou bien balance commerciale est la différence, en termes de valeurs monétaire, entre les exportations et les importations de biens ou de biens et services dépendant du pays dans une économie sur une période donnée. De plus, le protectionnisme défend aussi le niveau de vie en faisant attention à la quantité et qualité qu’une personne ou population peut s’approprier.

Ensuite, les mesures protectionnistes consistent essentiellement à freiner les importations, encourager les exportations, privilégier les entreprises nationales dans les appels d’offres de marché publics ou encore empêcher les investisseurs étrangers de prendre le contrôle d’entreprises nationales.

Des institutions internationales comme le GATT (Accord Général sur les tarifs douaniers et le commerce) et l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) ont été créées pour abaisser les barrières protectionnistes et en limiter autant que possible l’usage.


  1. Donald Trump et sa politique "Make America great again" depuis son élection

Donald Trump, ou Donald John Trump, est le 45e président des États-Unis, qui a été élu le 20 janvier 2017, faisant suite à la présidence de Barack Obama. Il se présente comme un président républicain conservateur, c’est-à-dire qu’il partage des valeurs traditionnelles de l’avortement, de famille ou encore de l’autorité. De plus, les conservateurs constituent un spectre politique étendu, où l’on retrouve une variété de points de vue et de personnalités qui se sont ajustées aux nécessités politiques du moment et du pays. Ainsi, depuis la période de l’entre-deux guerres, les crises économiques sont souvent marquées par une augmentation des barrières commerciales, et celle de de 2007-2008 n’a pas fait exception. Cependant, la réaction protectionniste a été plus faible qu’attendue, soulignant le succès de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce). La campagne présidentielle américaine et la récente élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis a malgré tout maintenu le protectionnisme économique en tête des débats internationaux. Alors que les politiques commerciales presque aussi agressive que celle annoncée pendant sa campagne. [pic 1]

Quelques jours après être officiellement devenu président, Donald Trump a annoncé le retrait des États-Unis du partenariat Transpacifique (c’est un traité multilatéral de libre échange signé en février 2016 par douze économies d’Amérique et Asie). De plus, il a également imposé des droits de douanes supplémentaires sur les panneaux solaires et les lave-linges. Ainsi, cet élan protectionniste s’est renforcé en Mars 2018 avec l’imposition de droits de douanes supplémentaires sur les importations d’acier (25%) et d’aluminium (10%).

De surcroît, nous savons que le protectionnisme américain est un pilier fort de la politique « Make America Great Again ». En effet, le principal objectif du protectionnisme américain est la réduction du déficit commercial américain : il s’élève à plus de 550 milliards de dollars, ce qui en fait le plus gros déficit commercial mondial. En unissant une grande partie de son action sur cet objectif, beaucoup ont affirmé que Trump était un mercantiliste, c’est-à-dire qu’il fait partie du mercantilisme qui est dit « courant de pensée économique », ce courant considère que la richesse d’un pays est basée sur sa quantité métaux précieux détenue et particulièrement l’or. Ainsi, le mercantilisme a pour objectif d’avantager l’industrie propre au pays ainsi que le commerce vers l’extérieur dans le but d’accroître « l’excédent commercial » : donc cela traduit une politique économique offensive ayant pour but d'accumuler le plus gros surplus commercial. Mais la volonté américaine de réduire le déficit commercial ne repose pas sur ce désir d'accumulation. La politique protectionniste de Trump vient du fait qu'il juge ce déficit comme étant la représentation des disfonctionnements et des injustices économiques que subissent les États-Unis dans la mondialisation actuelle. Selon lui, réduire le déficit commercial, c'est donc protéger l'économie américaine de partenaires commerciaux déloyaux.

C'est en effet sur cette question de protection de l'économie américaine, et plus particulièrement la protection de l'emploi américain, qu'a reposé la campagne de Donald Trump, comme les slogans « Make America great again » et « America first » en témoignent. Ces augmentations de droits de douane sont permises par le « Trade Expansion Act » (section 232) de 1962 selon lequel le président américain peut imposer des droits de douane sur un produit si cette importation met en danger la sécurité nationale. Le slogan « Make America Great Again » signifie clairement « Rendre sa grandeur à l’Amérique », ce slogan a été en premier utilisé par Ronald Reagan, qui était le 40e président des États-Unis, qui était initialement un membre du parti Démocrate mais au final s’oriente vers le parti Républicain. Le Slogan America First est quant à lui le slogan qui fait directement référence au slogan prononcé par le président américain Woodrow Wilson lors de sa réélection en 1916. Par « sécurité nationale » on peut comprendre la santé économique du pays : Donald Trump a ainsi annoncé une loi pour la fin de la délocalisation, s'alliant à son contrat avec l'électeur américain.

Sur les papiers, augmenter les droits de douanes permet à un pays de de protéger ses entreprises de la concurrence étrangère : en montant le prix des produits importés, les droits de douane sont censés détourner la consommation nationale vers les biens nationaux, relançant ainsi la production des entreprises locales. La relance de l’économie qui s’en suit doit profiter à l’emploi national, car les entreprises nationales, qui font plus de profits, et n’ont plus besoins de recourir aux licenciements et à la délocalisation.

Très tôt, Donald Trump a rendu très clair son intention de viser les économies qui gagnaient des avantages commerciaux « injustes » et qui selon lui, menaçaient l’économie américaine. Cette définition du concept vient directement des articles de l’Organisation Mondiale Commerce (OMC) et du fond monétaire international (FMI), selon lesquels un pays peut se défendre contre un autre si ce dernier utilise des politiques peu conventionnelles pour gagner un avantage commercial. Parmi ces politiques, c’était la manipulation monétaire qui était mise pour cible : en intervenant sur le marché des changes, une banque centrale peut déprécier sa monnaie, ce qui va améliorer sa compétitivité-prix. [pic 2]

Ainsi, le pays qui été ciblé pour manipulation monétaire, est la Chine. En effet, pendant plusieurs décennies, la Chine a été accusée de manipuler sa monnaie, c'est-à-dire de maintenir un taux de change artificiellement bas à coups d'intervention sur le marché́ des changes. Ses détracteurs expliquaient ainsi pourquoi la Chine gagnait tant de parts de marché, grâce à ses produits à bas prix, dont l'exportation était facilitée grâce à une monnaie faible.

Puis la Chine est entrée dans l'OMC (2001), et a entamé une phase de libéralisation économique. A partir de 2005, elle a notamment indexé le cours de sa monnaie sur un panier de cinq autres monnaies (le dollar Américain, l'Euro, la livre Sterling, le Yen, et le Wong). Le renminbi s'est ainsi progressivement apprécié, faisant taire les critiques sur le cours de cette monnaie, même si le régime de change reste administré. Ceci explique pourquoi le Congrès Américain, chargé de définir quel pays pourrait être qualifié de manipulateur, n'a jamais désigné quiconque. [pic 3]

Cependant, si le premier pilier qui est le protectionnisme de Donal Trump tombe à l'eau, le deuxième, lui, tient toujours. Le développement économique soudain de la Chine et sa transition vers l'économie de marché ne se sont pas fait sans problème pour les économies développées. C'est ce que les économistes ont appelé le « choc chinois » : l'entrée de la Chine dans la mondialisation économique en 2001 a profondément affecté les économies avancées. En prenant le point de vue des États-Unis, l'augmentation soudaine de la part des produits chinois dans les importations américaines (ce qu'on appelle le taux de pénétration) est parallèle à une baisse de la part de l'emploi manufacturier aux États-Unis, comme le montre la Figure 1. Plusieurs économistes ont montré que l'arrivée massive des produits chinois sur le marché a entrainé aux États-Unis une augmentation du chômage, une diminution du taux d'emploi, et une baisse des salaires dans les secteurs en compétition avec ces mêmes produits : les consommateurs ont substitué des produits chinois aux produits américains, entraînant ainsi la dépression du secteur manufacturier.

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