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Synthèse Géopolitique - Farc

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et politique de la Colombie afin de mettre en lumière les différents éléments ayant conduit à la situation actuelle puis nous étudierons le mode de fonctionnement des FARC pour enfin nous attarder sur les liens qu’entretiennent les narcotrafiquants avec cette guérilla.

I-Contexte historique et politique :

En Colombie, l’assassinat en 1948 d’Eliecer Gaitan, leader libéral qui a tenté de mobiliser les classes populaires contre l’oligarchie, marque le début d’une guerre civile, la Violencia, qui fera 300 000 morts (soit 2% de la population). Face à la violence conservatrice, des guérillas libérales et communistes font leur apparition.

Les groupes armés libéraux déposent les armes en 1957 et une trêve est conclue avec les conservateurs, qui décident alors procéder à une alternance systématique aux plus hauts postes de l'État (présidence et cabinets ministériels) pour une durée de seize ans, dans le cadre du pacte du Front national, espérant ainsi enrayer la violence politique. Le Parti communiste colombien préconise une politique d’autodéfense des masses face aux milices des propriétaires fonciers et à l’armée de la classe politique jugée corrompue. Des zones d’autodéfense paysannes - dont la mythique « République indépendante de Marquatalia » - se développent, durement réprimées par l’armée qu’assistent les Etats-Unis.

S’appuyant sur les rescapés de ces premières guérillas, le Xe Congrès du PCC propose de restructurer un appareil armé révolutionnaire en formant en 1964 les FARC (forces armées révolutionnaires de Colombie). Sous l’impulsion de Jacobo Arenas et surtout Manuel Marulanda (Tirofijo), celles-ci s’implantent dans huit provinces du pays. En 1966, le mouvement est rebaptisé Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée du peuple (FARC-EP).

Mais cette époque voit également la création d’autres guérillas telles que l’ELN fondée en 1965, qui se déclare castriste et rassemble aussi bien des hommes d'Église que des paysans et des universitaires ainsi que l'EPL, fondée en 1967, et étant pour sa part d'inspiration maoïste. Fondé en 1970 pour protester contre la fraude électorale (qui a affecté le scrutin présidentiel du 19 avril 1970), le Mouvement du 19, plus couramment appelé M-19, un groupe issu de la bourgeoisie urbaine qui recrute parmi les classes moyennes et dans les milieux universitaires, se lance dans une guérilla urbaine, marquée par des actions médiatiques comme l'enlèvement de l'ambassadeur des États-Unis ou la prise de l'ambassade de la République dominicaine.

L’armée se montre incapable de réduire les guérilleros. En 1980, ces derniers réussissent à prendre en otage des diplomates étrangers, à l'ambassade de la République dominicaine, pendant soixante et un jours.

L'amnistie de quelque 400 guérilleros par le président conservateur Belisario Betancur, élu en 1982, et son orientation vers un régime de libéralisation (et en particulier la trêve conclue, en mai 1984, entre le gouvernement et les rebelles) ne suffit pas à ramener la paix civile. Les affrontements reprennent en 1985. En novembre, les guérilleros du M-19 s'emparent du palais de justice de Bogotá, prenant des dizaines de personnes en otage. L'armée intervient, et de très violents combats éclatent : 100 personnes, dont le président de la Cour suprême et dix juges, sont tuées.

En novembre 1985, les FARC-EP lancent un nouveau et large mouvement, l’Union patriotique (UP), lequel participe avec succès aux élections de 1986 : 350 conseillers municipaux, 23 députés et 6 sénateurs sont élus au Congrès. Une vague d’assassinats sans précédent fauche 4 000 dirigeants, cadres et militants de l’UP (et du Parti communiste).

Le M-19 cesse les hostilités en 1989 et se constitue en parti : l’Alliance démocratique. Il sera suivi par le parti révolutionnaire des travailleurs en 1991. En revanche, les négociations avec les FARC, l’ELN et les groupes dissidents de l’EPL n’aboutissent pas, d’autant plus que la guerre est relancée par le président libéral César Gaviria (1990-1994).

La guérilla lance en septembre 1996 une violente offensive pour soutenir les petits producteurs de coca du sud, tout en réclamant une réforme agraire n’a fait qu’accélérer leur expansion géographique et légitimer la guérilla.

Dès son arrivée au pouvoir en 1998, le président Pastrana décidait de négocier avec la guérilla la plus puissante, les FARC-EP, et rencontrait personnellement leur chef, Manuel Marulanda.

Les négociations de paix entre le gouvernement et les FARC connaissent une alternance continue d'interruptions et de reprises due à la guérilla qui reproche au gouvernement de ne pas lutter de façon efficace contre les milices paramilitaires d'extrême droite, regroupées depuis 1997 au sein des Autodéfenses unies de Colombie (AUC). La signature du traité de Los Pozos en février 2001 entre le président Pastrana et le chef historique des FARC, Manuel Marulanda Velez n'y change rien. Dans le même temps, l'autre grande organisation de guérilla, l'ELN, engage également des pourparlers de paix, sous l'égide d'une délégation de " pays amis ", composée de diplomates de dix pays, dont la France. Mais, là encore, suspensions et reprises se succèdent sans véritables avancées et l'ELN suspend les négociations en août 2001. Face à cette situation, Andrés Pastrana présente aux États-Unis une demande d'aide militaire pour lutter contre le trafic de drogue (qui sert notamment à financer les guérillas et les paramilitaires). Les Américains lui accordent 1,6 milliard de dollars en janvier 2000 dans le cadre du « Plan Colombie ».

L'élection présidentielle de mai 2002 se déroule dans un contexte marqué par la rupture du processus de paix. Andrés Pastrana a constaté l'échec des pourparlers de paix avec la guérilla et autorisé l'armée à reprendre le contrôle de la zone démilitarisée. Dans le même temps, les FARC, l'ELN et les groupes paramilitaires ont été désignés par les États-Unis comme des groupes terroristes dans la liste qu'ils ont dressée à la suite des attentats du 11 septembre 2001. Les électeurs colombiens, lassés par la violence continue, sont particulièrement sensibles au discours ferme du candidat libéral indépendant Alvaro Uribe, qui entend restaurer l'autorité de l'État. Il est élu dès le premier tour du scrutin présidentiel avec 53% des voix.

Mais l'investiture du nouveau président au mois d'août se fait sur fond d'attentats contre le palais présidentiel à Bogota (21 morts), les FARC entendant marquer d'emblée leur volonté de ne pas céder.

Dans les faits, la situation du pays s’améliore lentement. En 2004, le taux d’homicides est ainsi en baisse de 42%, le chômage est en légère régression et le taux de croissance du PIB s’élève à 4%, tandis que se met en place la démobilisation de 20 000 paramilitaires des Milices d’autodéfense unies de Colombie (AUC).

Le 20 juin 2010, lors du deuxième tour des élections, le conservateur, Juan Manuel Santos est élu président de la Colombie, avec 69% des voix. Il a promis de faire preuve de "dureté et fermeté" contre la guérilla.

II-Organisation :

Les FARC sont dirigées par un secrétariat («Secrétariat de l'État-major central»), issu de L'État-major central de l'organisation, composé d'une trentaine de membres. Le secrétariat est lui composé de sept membres en titulaires, qui peuvent être placés à la tête de l'un des sept «Blocs» géographique regroupant plusieurs fronts. Le secrétariat compte également deux suppléants. À partir de la mort de Jorge Briceño Suárez le 23 septembre 2010, sa composition est la suivante :

* Guillermo Leon Saéz, alias Alfonso Cano, commandant en chef des FARC, chef du Commandement conjoint de la région centrale

* Luciano Marín Arango, alias Iván Márquez, commandant du Bloc Caraïbes et du Bloc du nord-ouest (aujourd'hui appelé Bloc Iván Ríos)

* Rodrigo Londoño Echeverri, alias Timoleón Jiménez, Timochenko, commandant du Bloc du Moyen Magdalena

* Jaime Parra (ou Wilson Valderrama Cano), alias Mauricio Jaramillo, El Médico, commandant du Bloc oriental (appelé Bloc Commandant Jorge Briceño depuis la mort deJorge Briceño Suárez)

* Miltón de Jesús Toncel Redondo, alias Joaquín Gómez, Usuriaga, commandant du Bloc Sud

* Jorge Torres Victoria, alias Pablo Catatumbo, commandant du Bloc occidental

* Félix Antonio Muñoz Lascarro, alias Pastor Alape

* Bertulfo Álvarez (membre suppléant)

Les blocs sont eux-mêmes divisés en fronts, unités d'environ 200 combattants. Chaque bloc compte en théorie au minimum 5 fronts, les FARC comptaient environ 60 fronts en 2002 dont 22 pour le seul bloc oriental. Les fronts peuvent eux-mêmes être subdivisés en unités plus petites:

* Columna (Colonne) : les fronts les plus grands sont découpés en colonnes d'une centaine de combattants.

* Compaña (Compagnie) : unité de combat à l'échelle de laquelle les combats sont les plus courants.

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