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Citoyenneté

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consentement à la fois collectif et individuel. Elle fait de la tradition une sorte de convention collective acceptée par la majorité des membres, un cadre de référence qui permet à un peuple de se définir ou de se distinguer d’un autre.

La fonctionnalité d’une tradition se révèle dans son dynamisme et dans sa capacité d’intégrer de nouvelles structures ou des éléments d’emprunt susceptibles d’améliorer (parfois même de désagréger) certaines conditions d’existence des membres de la communauté. Ainsi, la tradition ne se présente pas essentiellement comme une institution figée, conservatrice, rétrograde et insensible aux changements, mais comme un sous-système mouvant et dynamique faisant partie de la vie elle-même. Elle ne se confond donc pas avec le passé qu’elle transcende et ne s’oppose pas au modernisme. En somme, la tradition est une composante de l’histoire. Elle porte en elle, malgré certaines résistances au changement, les germes subtiles de la modification, de la transformation qui font que les peuples doivent à tout moment ajuster au temps leurs idées, leur manière d’être et de faire.

2- L’éducation traditionnelle

L’action éducative est quelque peu plus explicite : on défend, on gronde, on stimule, on encourage, on explique, on sensibilise l’enfant à un idéal de conduite accepté par le groupe. Les agissements des adultes, leurs altitudes mentales, les pensées qu’ils expriment devant lui marquent profondément la personnalité de l’enfant et font qu’il devienne entièrement ce que son entourage veut bien qu’il soit.

L’enfant est soumis à un système de répression pour les fautes graves et d’encouragement pour le bien. L’apprentissage est pragmatique et se caractérise par une participation plus active de l’enfant aux différentes activités de la famille et du groupe. Les méthodes d’éducation sont essentiellement attrayantes, naturelles et non contraignantes : la plupart des connaissances sont acquises dans les jeux et distractions tels que les contes, les devinettes, les légendes, les chansons, etc.

Entre 7 et 10 ans, il y a un début de séparation des sexes : le garçon vit à côté de son père et l’assiste dans les travaux de champ, de chasse ou de pêche, la fille vit à côté de sa mère et l’aide dans les divers travaux de ménage, de champ, etc. Le rôle des parents ici se résume donc à guider l’enfant dans sa prise de contact avec les réalités de la vie et dans l’accomplissement des activités productives de la famille.

Entre 10 et 15 ans, la séparation des sexes est de plus en plus nette : les garçons commencent à être intégrés dans l’intimité des hommes et les filles dans l’intimité des femmes. Ils participent aux diverses activités du groupe et sont ainsi préparés progressivement à l’autonomie, à la responsabilité. Le complexe de dépendance fait que l’individu s’attache foncièrement au groupe et s’y soumet totalement.

3- Acquisition des valeurs

Elles sont essentiellement de deux ordres : celles liées à la nature de l’éducation traditionnelle (c’est-à-dire, aux principes, aux méthodes et aux techniques de l’éducation traditionnelle) et celles relatives au contenu transmis par l’éducation.

Parmi les valeurs liées à la nature de l’éducation, nous pouvons citer sa liaison très intime avec la vie, son caractère complet et polyvalent, ses méthodes pragmatiques et naturelles, sa cohérence interne, sa progression graduelle et sa continuité, son enseignement attrayant et amusant et, enfin, son caractère démocratique. Ces principes éducatifs aujourd’hui vantés par la littérature pédagogique occidentale ne sont pas nouveaux ni étrangers à l’éducation traditionnelle. A ce titre, nos ancêtres (africains) ont été de grands pédagogues car ils ont su trouver les méthodes et les techniques les plus amusantes, mais les plus efficaces aussi, pour transmettre les connaissances diverses aux jeunes et faciliter ainsi leur apprentissage. Des techniques telles que les contes, les légendes, les devinettes, les proverbes, les maximes et les jeux devraient être exploitées à fond par nos psycho-pédagogues (africains) pour ériger la base d’une pédagogie authentiquement africaine, pédagogie qui serait une contribution de l’Afrique à la vaste expérience provoquée actuellement dans le monde par les méthodes dites « nouvelles ». Quant aux valeurs transmises par l’éducation traditionnelle, nous avons distingué :

- la suprématie de la collectivité sur l’individu : La communauté prime sur l’individu et ne lui reconnaît pas le droit à la propriété privée. L’individu ne peut donc prétendre disposer de ses biens comme bon lui semble, mais doit par solidarité, partager entre les membres de la famille, du clan. On peut dès lors partir du présupposé que si le bien individuel était considéré comme collectif, le bien collectif l’était encore davantage. Ceci peut être considéré comme valeur dans la mesure où non seulement l’individu respectait le bien collectif, mais veillait au bien-être social et à la promotion collective de sa communauté.

- La solidarité responsable. La solidarité doit être prise ici en tant que notion comportant des devoirs réciproques entre les membres et qui donnait droit par exemple à la nourriture gratuite, à un gîte, à une aide désintéressée, à une protection spontanée ou qui obligeait au travail en commun, au partage des peines ou de la joie par la communauté, etc. Le voyageur ou l’étranger n’avait pas besoin de s’encombrer de charges inutiles : à chaque village où il se présentait il était l’hôte du chef et recevait ainsi gracieusement l’aide des autres (nourriture, gîte, protection, etc.). Les vieillards, les malades (y compris les malades mentaux), les handicapés physiques, les aveugles, les veuves et les orphelins n’étaient jamais abandonnés à eux-mêmes ni réduits à la mendicité comme aujourd’hui.

- Le respect dû aux aînés, aux vieillards et aux invalides. Ce respect est basé sur la hiérarchie des âges qui définit en paliers la place que chacun, en fonction de son âge, doit occuper dans le groupe. Chacun se tenait à son rang et devait du respect à l’endroit de tous ceux qui se situaient à un palier supérieur au sien. On ne pouvait pas concevoir par exemple que, lors d’une manifestation ou d’une cérémonie, un jeune soit assis sur un siège pendant que le vieux se tient debout ou qu’un jeune regarde passivement un vieillard transporter un gros morceau de bois ou une charge trop lourde sans qu’il lui vienne en aide.

- L’esprit de lois. L’Africain se conformait aux traditions, aux mœurs, à la réglementation sociale de son groupe. Il n’y avait pas de prison ni tout l’appareil judiciaire mis en place par les colonisateurs pourtant il régnait dans le groupe un climat d’ordre et de justice estimable. Le vol était presqu’inexistant : une simple écorce d’arbre ou un assemblage de feuillage servait de porte dans le but d’empêcher les animaux domestiques de pénétrer dans la maison ; il n’y avait pas de cadenas, pas de serrures, pas de portes en fer, pas d’antivols ni tous les autres dispositifs ingénieux que nous voyons aujourd’hui et qui ne réussissent pas à contenir les voleurs ni à endiguer le mal devenu un véritable fléau social.

L’esprit de lois qui était dans l’âme de l’Africain est une valeur dans la mesure où l’individu connaissait les limites de nos droits et devoirs, il avait de sa vie et de sa société une idée claire et précise : chacun avait sa foi pour surveiller sa conscience.

- A toutes ces valeurs précitées il convient d’ajouter évidemment celles qui ont trait aux qualités morales : le courage, l’honnêteté, l’obéissance, la politesse, le sens de la responsabilité, l’intégrité, etc.

II- LE STATUT

1- Acquisition

Elle est marquée surtout par des rites initiatiques. Ici l’action éducative est plus consciente. L’adolescent est éprouvé et endurci pour la vie dure qui l’attend ; il doit ainsi se plier sous « l’autorité de fer » qui s’impose à lui. Il apprend un ou plusieurs métiers et, petit à petit, les adultes lui confient les secrets de la famille, du clan, de l’ethnie. A travers les épreuves, les jeux et les cérémonies initiatiques se créent des liens d’amitié et de solidarité aussi bien avec les pairs, les initiés et les aînés qu’avec les autres membres du groupe. Le résultat le plus important de l’initiation est que le jeune qui en sort est homme complet ; il a de sa vie et de sa société une idée nette et cohérente, il sait ce que les autres attendent de lui et ce qu’il peut attendre d’eux. A ce moment il devient un citoyen, c'est-à-dire qu’il fait partie entière du groupe.

2- Principe d’égalité

L’égalité entre les membres semble être soutenue par deux principes. Le premier principe est celui de l’égalité mentale restrictive qui, tout en reconnaissant à l’aîné plus de force vitale et la possession de plus de connaissances que le puîné, repose sur la croyance que tous les individus sont semblables et possèdent les mêmes capacités mentales et que celles-ci se développent au fur et à mesure que l’individu avance en âge. Ce principe semble vouloir rechercher l’équilibre entre les moins doués et les plus doués en préconisant en quelque sorte la modération à ces derniers. Aussi, l’individu

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