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Conflit Culturel

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s, en quelque sorte, l’énergie sous-jacente du conflit, c'est-à-dire l’intensité rationnelle, la pression que l’opposition amène entre les deux protagonistes. Le conflit crée une tension entre les individus ou les groupes. La violence peut être alors le résultat du conflit, comme décharge ou éclatement dudit conflit, c'est-à-dire débordement excessif d’agressivité vis-à-vis d’autrui ou d’un objet.

b) Le conflit culturel :

Le choc interculturel est la conséquence possible d’une rencontre interculturelle. Selon Larousse, un choc est « une rencontre, un heurt entre des corps ». Un peu plus loin, en éclairant ces termes par les notions « d’affrontement, de confrontation, d’émotion violente et brusque, de blessure morale », cette définition indique que c’est à partir d’une certaine intensité qu’on peut parler de choc.

Le temps ainsi que les lieux de repli dont nous disposons pour nous adapter progressivement aux conditions de cet environnement nouveau auront pour vertu d’amplifier ou au contraire de réduire l’intensité du choc interculturel.

2. Conflits culturels et leurs particularités

Il existe cinq domaines qui conduisent les sujets à vivre des tensions dans la rencontre d’une autre culture :

• Chocs relatifs à la perception de l’espace et du temps.

• Chocs liés à la structure familiale : type de famille, système de parenté, rôles masculin et féminin, modalités de communication entre les générations et modes de contrôle social et socialisation des enfants.

• Chocs dus à la sociabilité : hospitalité, dons, échanges, codes de bienséance.

• Chocs relatifs à la demande d’aide.

• Chocs relatifs aux rites et croyances religieuses.

Evidemment, dans le cadre des relations professionnelles, tous ces aspects ne sont pas forcément à l’œuvre, néanmoins, certains sont immédiatement opérants, comme la perception du temps et de l’espace ou le code de bienséance. Nous allons illustrer ce cas de figure par un exemple concret :

Un constructeur américain et une compagnie aérienne chinoise contractent pour la première fois des tractations commerciales. Ainsi, pour finaliser les éléments de ce contrat avec leurs interlocuteurs chinois, l’équipe commerciale est partie à Pékin en réservant un billet aller-retour. Les négociations se déroulèrent normalement et aboutirent finalement à un accord. L’équipe américaine satisfaite repartit à Seattle. A l’aéroport, quelle ne fut la surprise des commerciaux américains de voir arriver en salle d’embarquement la délégation chinoise au grand complet. Le chef de la délégation s’adressa au responsable de l’équipe commerciale en lui signalant qu’ils n’étaient pas d’accord avec la clause relative aux indemnités de retard. Pris par le temps, le responsable signa le document, trop heureux de pouvoir finaliser cet accord et de ramener la vente à ses supérieurs. L’heure de l’embarquement arrivait, il fallait faire vite. Toute l’équipe se congratula dans l’avion et prit du champagne pour fêter l’occasion, impatiente de voir l’accueil qui leur serait réservé, en effet, il s’agissait d’une vente d’une dizaine de gros porteurs.

Mais à l’atterrissage, il n’y eut pas du tout la chaleur attendue. Le manager chargé de la région Asie et en particulier de la Chine les attendait, ayant reçu le contrat par fax avant le départ de l’avion, le service juridique avait eu largement le temps de l’étudier avant l’arrivée de l’équipe commerciale.

En fait, le contrat avait été signé en imputant à la charge du constructeur tous les retards de fabrication dans le cas où le client demanderait au fil du temps des modifications sur l’avion ; Cela représentait une fortune.

Le chef de l’équipe surpris d’une telle attitude alors qu’il pensait que tout s’était déroulé sans problèmes demanda à son traducteur de lui expliquer ce qui s’était passé. Ce dernier lui dit que pour les Chinois, avoir un billet aller-retour signifiait savoir d’avance combien de temps les négociations allaient durer. Cette attitude avait été perçue comme irrespectueuse ne tenant pas compte de leur particularité culturelle, ils avaient donc fait payer aux Américains leur arrogance.

3. Mécanismes des conflits culturels

Dans cette partie, nous allons aborder la nature des relations entre des groupes d’individus et le choc culturel qui en résulte. En effet, dans des équipes composées d’acteurs de nationalités, et donc de cultures différentes, les désaccords culturels ne manquent pas. De même, les relations entre entreprises de cultures différentes sont propices à des divergences de valeurs et de comportements qui peuvent nuire au bon développement de la firme. La culture devient dès lors un outil d’analyse à travers lequel nous regardons et jugeons l’autre. La tendance naturelle de tout individu consiste généralement à appréhender l’autre par rapport à sa propre culture, en instaurant une forme de hiérarchisation entre les cultures. Cette hiérarchie n’est autre que le fruit d’une comparaison interculturelle qui tend à renforcer la distance culturelle entre les groupes. Il est intéressant de noter que cette opposition peut se révéler très souvent supérieure à la réalité des écarts observés. Le danger réside par conséquent dans la menace des stéréotypes et autres généralisations négatives à l’encontre des autres cultures.

a) Catégorisation culturelle :

La notion de catégorisation relève du principe d’économie cognitive. En effet, face à un nombre élevé d’informations, les individus ont recours à des catégories, afin de simplifier la réalité. Par conséquent, un individu ne peut se concentrer sur les caractéristiques individuelles de chaque personne qu’il rencontre. Un tel exercice lui serait impossible et trop coûteux en terme de temps. Dans sa relation avec l’autre, l’individu va dès lors chercher à le catégoriser, c'est-à-dire le classer dans différentes classes en le jugeant sur un nombre limité de variables qu’il juge distinctives. Selon le principe de catégorisation cognitive, l’information sur le groupe va primer sur l’analyse approfondie des spécificités de chaque personne.

Cette logique de catégorisation va ainsi permettre à l’individu de mettre de l’ordre dans ce qui l’entoure, en lui permettant de s’orienter et d’agir. Il fera ainsi appel à ces préférences et à ces connaissances concernant ces différents groupes, afin de déterminer avec quelle personne du groupe il souhaite communiquer et coopérer. La catégorisation est nécessaire à l’ajustement social d’un individu. Elle permet d’aborder l’autre, non pas en tant que personne prise dans sa spécificité mais comme un membre d’une catégorie sociale donnée. Les conséquences de la catégorisation sociale sont nombreuses. Elles conduisent à percevoir les différences entre les membres de catégories différentes comme étant plus importantes qu’elles ne le sont en réalité. Inversement, elles tendent à exagérer les similarités entre membres d’un même groupe. La catégorisation a donc pour effet d’accentuer les similarités intragroupes et les différences intergroupes.

b) Comparaison et hiérarchisation des valeurs :

Etablir une comparaison entre groupes a une signification précise pour l’individu. En effet, l’individu va à cette occasion pouvoir exprimer certaines valeurs, en montrant son adhésion à l’égard du groupe auquel il est rattaché et une distance à l’encontre des autres groupes. Par conséquent, l’existence d’un groupe extérieur contribue à faire prendre conscience de son appartenance à son groupe culturel d’origine à travers une logique de comparaison. Cette comparaison intellectuelle va notamment consister à analyser les ressemblances et les différences entre groupes, en cherchant à mettre en évidence des traits de caractères pour situer l’autre différentiellement. Elle peut avoir pour effet de créer une forme de discrimination à l’égard des membres de l’autre groupe. Il est en effet parfois plus simple et naturel de se raccrocher même abusivement aux valeurs culturelles d’un groupe connu que de quitter son système de référence pour se mettre à la place de l’autre.

c) L’exagération des distances culturelles :

Il existe certaines situations interculturelles qui engendrent un processus de discrimination vis-à-vis de groupes exogènes. Ce cas de figure est représenté notamment par l’existence d’une certaine compétition accrue entre deux groupes culturels. Face à cette menace, chaque individu va avoir une tendance à se recentrer sur ses propres valeurs et chercher à défendre son groupe culturel d’origine. Le processus de différenciation devient dès lors un enjeu de pouvoir et de domination. Ce type de situations se traduit généralement par la volonté de chacun d’accroître l’autorité de son groupe culturel, en veillant à s’attribuer les réussites et inversement à reporter sur l’autre groupe les situations d’échecs, même lorsque les faits donnent raison à l’autre

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