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Discussion à Visée Philosophique à l'École Élémentaire

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amais être à court d’idées ! Tout ce qui nous entoure est sujet à philosopher : la vie, l’amour, la différence, le beau etc…

Définition et enjeux de la discussion à visée philosophique

Afin de mieux cerner ce qu’est cette pratique, tentons d’en donner une définition. Le terme de discuter ne pose pas problème : examiner avec soin une question. Par contre les termes « à visée philosophique » sont à précisés.

Tout d’abord pour qu’une discussion soit philosophique, il faut que l’enjeu de cette discussion pose un problème fondamental pour lequel il n’y a pas de réponse unique à priori. Pour clore cette définition, il faut expliquer les termes « à visée ». Cette forme de discussion est appelée « à visée philosophique » tout simplement parce que les enseignants n’ayant pas suivi de formation philosophique ne peuvent pas (soyons réalistes) mener des discussions purement philosophiques. Ils visent un aspect philosophique mais ne peuvent pas, par manque de connaissances et de technique, parler de philosophie. En effet, après un « sondage » auprès de nos collègues enseignants il est très nettement apparu que cette pratique était rarissime. Nos collègues nous ont avancé divers arguments dont les plus répandus sont le manque de temps, le manque d’expérience face à cette pratique et le manque d’intérêt de la discussion à visée philosophique… Les professeurs des écoles n’ayant en général pas de formation philosophique, ils se sentent démunis face à cet enseignement encore hors du commun.

Cette pratique peut être justifiée à travers les programmes bien que rien n’ai été institutionnalisé. La référence aux programmes se fait dans la transversalité car la dvp répond à diverses intentions civiques ou liées à la maîtrise de la langue.

Des outils pour la pratique de la discussion à visée philosophique

Dès lors, nous avons décidé de nous interroger sur les outils que les professeurs des écoles, novices en matière de philosophie, pourraient avoir à leur disposition afin de se lancer et de pratiquer la discussion à visée philosophique dans leur classe. Il nous paraissait regrettable qu’une activité si enrichissante tant pour les élèves que pour le maître reste inexploitée seulement par manque d’outils ou d’expérience.

La question de l’outil adéquat afin d’aborder la discussion à visée philosophique avec les enfants était donc posée. Très vite nous nous sommes rendu compte que les outils qui étaient manquants ne concernaient pas comme on pourrait le croire des aspects matériels ou d’organisation mais bien la façon dont le maître peut introduire cette discussion avec ses élèves. Les enseignants ne savent pas quel sujet aborder et ont peur de ne pas intéresser les enfants avec des sujets apparemment trop abstraits pour eux. Nous avons donc envisagé une solution par rapport à notre conception de l’enseignement.

Nous pensons que le plaisir et l’aspect ludique sont des éléments primordiaux dont il faut tenir compte si l’on souhaite motiver et intéresser les enfants lors de leur mise en activité. Et nous savons tous combien les enfants sont friands d’histoires et comment ils peuvent parfois s’identifier aux personnages… L’album dès lors est apparu comme une évidence ! Il est un médiateur privilégié entre l’enfant et l’adulte et entre l’enfant et le monde. Il assure un apprentissage en transmettant par un langage compréhensible de tous des valeurs sociales et culturelles. De plus, la littérature de jeunesse est depuis quelques années en plein essor et elle regorge de thèmes pouvant être traités avec les enfants lors d’une discussion à visée philosophique. De plus les illustrations sont attrayantes et souvent riches de sens pour l’enfant.

Au fil de nos recherches, nous nous sommes rendu comptes que des personnes avaient déjà pris l’album comme support à la dvp. En l’occurrence Matthew Lipman s’est servi des romans philosophiques qu’il avait crées.

Il ne nous restait plus qu’a pratiquer la dvp en classe avec des albums pour support afin de savoir si l’album peut être une aide à la discussion à visée philosophique ?

Après avoir exposé nos expériences personnelles lors de nos stages filés, nous conclurons en envisageant ou pas l’album comme une aide à la discussion à visée philosophique.

I. La discussion à visée philosophique au cycle 1

En sortant de l’école maternelle, l’enfant doit être capable selon les I.O. de “ participer à un échange collectif en acceptant d’écouter autrui, en attendant son tour de parole et en restant dans le propos de l’échange ” ainsi que de “ jouer son rôle dans une activité ” . Dans le respect des I.O., j’ai ainsi choisi de mettre en place des discussions à visée philosophique (D.V.P) au cycle 1. Mon but était de travailler l’oral avec pour support des questions entraînant une discussion que je qualifie de philosophique dans le sens où elle nécessite un cheminement réflexif avant d’arriver à une réponse. Pour ce faire, il fallait choisir des questions touchant des enfants de cet âge, c’est-à-dire les concernant directement dans leur quotidien afin qu’ils aient quelque chose à dire. Je voulais également que les élèves respectent la parole de l’autre, non seulement en attendant leur tour mais aussi en tenant compte de ce que leurs camarades disaient. Ainsi, les élèves apprenaient non seulement à exprimer leur opinion d’une façon compréhensive et claire, mais aussi à respecter leurs pairs. Les élèves apprenaient également à exprimer et à structurer leurs pensées.

Afin de savoir si l’album pouvait être une aide pour la D.V.P, j’ai mis en place ce type de discussion dans deux classes de moyenne section.

Dans une première partie, je vais décrire le contexte de travail. Puis, j’analyserai et comparerai les différentes discussions menées et enfin j’exposerai les problèmes rencontrés et proposerai des remédiations.

1. Le contexte de travail

Le contexte comprend les classes dans lesquelles ont été menées les D.V.P mais aussi les outils utilisés ainsi que la démarche suivie.

A. Les classes supports

J’ai choisi de mettre en place des discussions à visée philosophique au cycle 1, en moyenne section. J’ai commencé lors de mon deuxième stage en responsabilité dans une classe de P.S et M.S (c. f les trois premiers débats) et j’ai continué lors d’un stage filé en M.S.( c. f. le quatrième débat) à l’école J. Brel à Draguignan . La première classe était à l’école A. Daudet, à Puget-sur-Argens et était composée de 11 moyens et 12 petits. Cette classe était habituée à des séances d’oral avec un bâton de parole. A l’école J. Brel, j’ai eu un groupe de neuf élèves également habitués à discuter mais sans bâton de parole.

B. Les outils utilisés

J’ai utilisé un “ bâton de parole ” afin de désigner l’élève qui avait la parole. Un de mes rôles a ainsi été de donner cet objet désignant l’élève qui avait la parole ou de demander de lever la main avant de parler pour les discussions où je n’ai pas utilisé de bâton. Celui-ci est en fait une aide pour les premières discussions mais les élèves de M.S avec qui j’ai travaillé respectaient déjà les règles d’une discussion. C’est à dire qu’ils ne parlaient pas tous en même temps, s’écoutaient et ne se coupaient pas la parole. Le bâton intervenait plutôt comme un attrait ludique dans les échanges oraux. Cela donnait également une place importante à celui qui s’exprimait. Se sentant ainsi valorisés, tous les élèves prenaient la parole. Je pense qu’il est donc un outil motivant lors des premières discussions.

Notre problématique étant de savoir si l’album était une aide pour la discussion à visée philosophique, j’ai choisi de mettre en place des discussions avec différents points de départ afin de pouvoir les comparer : l’album, l’affiche, un pantin et pas de support.

L’album que j’ai choisi traitait d’un sujet familier pour des élèves de M.S : l’amitié. Il s’agissait de « Loulou » de G. solotareff..

Le deuxième support que j’ai choisi était Pipo le clown, un grand pantin appartenant à la classe.

Pour la troisième discussion, j’ai choisi d’utiliser une affiche montrant deux personnages. L’un était à genoux devant l’autre, il y avait des cœurs et il était écrit « qu’est ce qu’être amoureux ? »

Enfin, pour la dernière discussion, je n’ai utilisé aucun support.

C. Le déroulement des discussions à visée philosophique

( Avec l’album (c. f. annexe 1) :

Cette discussion a eu lieu pendant mon stage filé. Les élèves m’avaient vue une première fois lors d’une matinée d’observation afin qu’ils me connaissent. Je suis venue une deuxième fois lire l’album à la classe

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