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tte sans Sancho […] » (p.99). L’intervalle entre les questions et les réponses donne un sentiment de vraissemblance au récit, car dans la réalité nous ne trouvons pas les réponses à nos questions si facilement et auparavant nous analysons ce qu’il se passe en émettant des hypothèses, tout comme dans cet ouvrage. C’est pourquoi nous pouvons dire que le thème de l’indétermination est vraissemblable, car l’histoire du roman paraît logique et nous semble vrai, nous pouvons nous identifier à certains moments dans le livre. Cependant, revenons à l’indétermination de l’intrigue : « il ne tiendrait qu’à moi de vous faire attendre […] en le séparant de son maître et en leur faisant courir à chacun tous les hasards qu’il me plairait » (p.37). Pour comprendre l’intrigue de ce livre, il a fallut atteindre la page 316 où le conteur nous donne un aperçu du but de leur voyage: « Les voilà s’acheminant vers l’endroit où l’on nourrissait depuis dix ans, aux dépens du maître de Jacques, l’enfant du chevalier de Saint-Ouin. », celui-ci reste tout de même imprécis, mais il nous apporte un nouveau fait sur le chemin emprunté par nos deux protagonistes.

Le lecteur se pose des questions, essaiera d’y répondre par des incertitudes, mais le seul à pouvoir combler ce désir est l’auteur. Cependant, celui-ci ne sait où l’histoire va l’amener, car il n’a pas fait de plan préétablit auparavant. L’indétermination se trouve donc sous plusieurs formes : comme thème dans le roman, comme questions auprès du lecteur et comme jeu pour l’écrivain. De plus, la fin du roman nous laisse sur une indétermination, car c’est au lecteur d’imaginer la suite. L’auteur donne champ libre à notre imagination et à nos hypothèses : « reprenez son récit où il l’a laissé, et continuez-le à votre fantaisie […] » (pp. 325-326). Il pousse à bout le thème de l’indétermination en le saturant.

Le livre Jacques le fataliste et son maître dévoile une esthétique post-moderne, une nouveauté pour le XVIIIème siècle. L’esthétique du récit intervient énormément dans la conduite du récit : « J’aurais bien su appeler quelqu’un à son secours, ce quelqu’un là aurait été un soldat de sa compagnie : mais cela aurait pué le Cleveland à infecter .» (p.71). Le narrateur va se placer comme un des protagoniste de l’histoire. Tout au long du roman, nous pouvons voir les jeux de transmition de parole entre le narrataire, le narrateur et le référant. « La voilà remontée, et je vous préviens, lecteur, qu’il n’est plus en mon pouvoir de la renvoyer » (pp. 157-158), cette citation nous montre exactement ce qu’est la rupture de l’illusion référentielle : le narrateur sollicite notre avis, nous fait part de ces doutes et de ces hypothèses, puis il retourne à ces personnage, il nous oublie et se laisse oublier, pour, tout à coup réapparaître et, de nouveau, parler avec nous. C’est un jeu subtil entre le réel et l’imaginaire dont Diderot exécute très bien, car le roman reste vraissemblant même avec ces interventions. Cependant, ces interruptions prolongent l’attente du lecteur qui reste insatisfait : « Mais si vous m’interrompez, lecteur, et si je m’interromps moi-même à tout coup, que deviendront les amours de Jacques ? » (p.72). L’histoire des amours de Jacques est constamment remise à plus tard par le narrateur, ce qui offusque le lecteur et qui le laisse insatisfait, car il est impatient et il veut connaître la fin de l’histoire de ces amours. Même, si parfois il se laisse emporter par d’autres variétés de conte, comme quand Jacques explique « la fable de la Gaine et du Coutelet » (p.152), le maître de Jacques est toujours présent pour nous rappeler qu’il faut parler des amours de Jacques, comme à la page 126 : « En attendant, reprend l’histoire de tes amours. ».

Diderot utilise l’esthétique postmoderne comme jeu en nous manipulant. Il nous laisse sur notre fin et nous reprend au vif du sujet. Entre temps, le lecteur se pose d’innombrables questions et il se rend impatient. Cependant, les questions que le lecteur se pose ne trouve jamais de réponse, car même si l’auteur y répond, à la fin du livre le narrateur nous explique qu’il n’est pas sûr de la fiabilité des mémoires qu’il a en sa possession : « D’après des mémoires que j’ai de bonnes raisons de tenir pour suspect […] ». Le narrateur croit que le texte est vrai mais il met en doute la fin, ce qui nous ramène à des interrogations et à des hypothèses sur la réflexion de ce roman.

Dans Jacques le fataliste et son maître, nous pouvons remarquer qu’il y a une contradiction

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