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Dissertation Théâtre

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présentations. Nous pouvons donc comprendre que l’interprétation du personnage de Tartuffe est très diversifiée. En effet, Molière permit de le faire exister en lui imaginant un discours et une action mais il est maintenant libre aux metteurs en scène d’adapter leur Tartuffe à leur époque. Ainsi, il y en a eu des Tartuffe ! Gros, gras et moches conformes à l’idée de Molière comme dans la pièce de chez Benno Besson. Ce metteur en scène devait vouloir montrer Tartuffe comme un hypocrite avant tout et également comme un faux-dévot, bien en chair, et ne vivant pas modestement. Contrairement à cette première mise en scène, celle au TNS voulu montrer de Tartuffe un homme maigre, mais à la fois à l’ère du temps, dragueur, et pas trop moche, un homme qui pourrait se fondre parmi les autres. Et si Braunschweig avait voulu prouver que l’hypocrisie était présente partout et que la fraude était dure à déceler ? Le genre du théâtre, de par ces acteurs est encore avantagé. En effet, dans toute pièce, les protagonistes sont mis en avant, ainsi que leurs plus gros défauts. Dans Le mariage de Figaro de Beaumarchais, pièce également censurée, les comédiens ont un rôle très important permettant de ridiculiser les situations et les personnages eux-mêmes. Par exemple, dans l'acte I on peut voit tous les jeux comiques des personnages en particulier dans les scènes 7 et 8. En effet, Chérubin, terrifié par l'arrivée du Comte s'est caché derrière un fauteuil. Suzanne s'approche de ce fauteuil pour dissimuler davantage Chérubin aux yeux du Comte. Mais voici qu'arrive Bazile. Le Comte qui ne veut pas être vu se précipite à son tour derrière le fauteuil ce qui oblige Chérubin à tourner autour puis à se blottir dessus. Suzanne le recouvre d'une robe de la Comtesse. Situation typique de comédie où des personnages se dissimulent dans des cachettes inattendues. Ceci dénonçant un manque d’honnêteté de chacun, une certaine preuve de lâcheté également. Si bon nombre de metteurs en scène misent sur le ridicule, le burlesque et le comique de leur personnage, leur dénonciation n’en est donc que plus convaincante. Elle attire l’œil du spectateur se trouvant face à lui et peut lui faire passer un message plus facilement.

Faire passer un message plus facilement. Là est encore le problème que peut rencontrer un censeur avec le théâtre. En effet, le théâtre peut être étudié sous une double face. Il n’est tout d’abord pas seulement lu, comme dit précédemment, mais il est joué. De plus, il n’existe pas seulement grâce à des paroles ou des discours, il sous-entend souvent un message, une idée à dénoncer derrière une forme plus comique ou moins sérieuse. Revenons sur Le mariage de Figaro : Beaumarchais n’a pas seulement voulu dénoncer certains vices des personnages, il a également stigmatisé la société en leur faisant un procès. L’humour, certes alors dur et décalé, essaie de cacher ces dénonciations : pour cet auteur du 18ème siècle, le rire est une réelle arme. En effet, analysons de plus près Antonio, ce personnage de basse société. Souvent nous retrouvons dans ces répliques des mots mal choisis voire inexistants : en s’adressant à Marceline, il lui dit par exemple « Qu’ont-ils donc à balbucifier ? » en parlant de la délibération des juges. Cette étrange invention prouve donc un certain complexe d’infériorité poussant Antonio à vouloir paraître plus intelligent et éduqué qu’il ne l’est. De ce complexe d’infériorité, Beaumarchais peut alors d’ores et déjà dénoncer les différences entre les classes sociales. Contrairement aux autres genres littéraires telle que la poésie, du fait qu’il soit joué, le théâtre permet de faire passer un message important et dénonciateur en le mettant sous forme comique, burlesque. Ainsi, le spectateur s’amuse et est captivé par la scène en réalité pleine de dénonciation, de messages et d’idées. La poésie quant à elle ne pourra énoncer que clairement l’idée sans la contourner pour qu’elle soit comprise car elle pourra seulement être lue. Si les auteurs utilisent le comique, leur dénonciation n’en est pas moins convaincante. Molière, Beaumarchais et bien d’autres permirent de dénoncer de grands sujets politiques, sociaux de leur époque, bon nombres de messages furent passés auprès de la population grâce à un contact direct avec leur public.

Le plus souvent, le théâtre ne raconte pas seulement une histoire. Regardé ou lu, une pièce dénonce des faits, des idées, des problèmes politiques ou sociaux propres à l’époque. Si à l’époque romaine le but était d’instruire la population et de lui apporter une culture tout en leur disant ce qui était bien ou mal aujourd’hui et quelques siècles auparavant, l’objectif n’a pas tellement changé. Raconter des histoires pour faire passer un message est encore d’actualité et ce message est souvent un thème très controversé et débattu. Beaucoup de grands thèmes sont similaires dans les pièces de théâtre, qui plus est censurées, dont certains reviennent sans cesse. Nous allons en étudier un d’entre eux. En effet, entre la misère, la guerre, l’hypocrisie, l’égocentrisme, l’injustice (etc.) la religion, est un des sujets les plus dénoncés au théâtre. Il est vrai qu’avant le XXème siècle, la religion et la politique étaient souvent liées. Et qui dit pouvoir dit censure. Il s’agissait là d’un problème social persévérant tout au long de l’histoire de la condamnation de Socrate à boire un poison pour avoir dit ne pas associer les astres à une quelconque divinité jusqu’aux attentats islamiques d’aujourd’hui en passant par la nuit de la St Barthélémy avec la bataille des protestants contre les catholiques. Prenons pour exemple Le Tartuffe de Molière. Tartuffe est un faux-dévot, et Molière pu donc, même si il persévéra à le nier, dénoncer l’honnêteté de l’Eglise. En effet, lors de la scène 5 de l’acte IV, Elmire appelle Tartuffe et le fait tomber dans son piège : elle lui fait croire qu’elle est en fait tombé sous son charme. On imagine alors très bien Tartuffe déplacer la croix alors présente dans la pièce comme si il avait décidé « pour ce moment », d’oublier la religion. Nous retrouvons d’ailleurs cette action dans la mise en scène de Braunshweig au TNS. De plus, une des répliques de Tartuffe explique bien que la religion ne dicte pas sa vie : « Le ciel défend, de vrai, certains contentements, mais on trouve avec lui des accommodements ». Il y a également une didascalie avec inscrit « C’est un scélérat qui parle » pour bien rappeler au lecteur qu’il ne s’agit pas là de l’attitude que le dévot devrait avoir. En une seule scène, la religion est ici dénoncée et ceci explique entre autre, pourquoi l’Eglise demanda la censure de cette pièce.

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