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analyse scientifique de la pensée.

L'idéologie est alors considérée comme système de pensée cohérent, indépendant des conditions historiques. Cette conception accompagne tout le XIXe siècle, en parallèle au déploiement de la pensée scientifique et à la Révolution industrielle. Ce qui guide ces penseurs, c'est la recherche d'un système global et cohérent, qui s'articule autour de l'application des sciences aux phénomènes sociaux.

Au XIXe siècle, Marx propose de cesser de considérer l'idéologie comme un système neutre et donne un éclairage critique sur le concept originel d'idéologie : il voit l'idéologie comme un système d'opinions servant les intérêts de classes sociales.

Acceptions actuelles du terme idéologie

Une définition dérivée est celle d'une doctrine politique fournissant un principe unique d'explication du réel, susceptible d'inspirer rapidement un programme d'action et constituant un ensemble cohérent d'idées acceptées sans réflexion critique. L'idéologie est une notion beaucoup plus large que celle de doctrine (qui est la dimension intellectuelle de l'idéologie), car elle fait appel à la dimension des « comportements psychologiques » et s'inscrit dans un processus collectif très important : la notion d'idéologie n'existe que dans le cadre d'une « société de masses ».

L'idéologie peut être vue sous l'angle sociologique : l'idéologie a été définie par Guy Rocher comme un « un système d'idées et de jugements, explicite et généralement organisé, qui sert à décrire, expliquer, interpréter ou justifier la situation d'un groupe ou d'une collectivité et qui, s'inspirant largement de valeurs, propose une orientation précise à l'action historique de ce groupe ou de cette collectivité ». [1]

Un autre auteur, Jean Baechler, donne cependant une définition plus fine et plus complète de l'idéologie.

Au départ, l’idéologie est l’ensemble des représentations mentales qui apparaissent dès lors que des hommes nouent entre eux des liens, des sociations.

Ces représentations forment ensuite un ensemble d’états de la conscience liés à l’action politique, autrement dit à la façon conflictuelle ou non dont les humains organisent leur vie sociale. Le noyau de ces états de conscience est non verbal, c’est-à-dire composé de pulsions affectives ; ces états idéels s’actualisent dans différents types de registre et peuvent être inférés à partir des manifestations objectives et matérielles auxquelles ils donnent lieu.

L’idéologie se trouve dans le contenu et non dans le contenant. Il n’existe pas de genre discursif qui puisse être décrété idéologique en tant que tel.

Au total, pour cet auteur, une idéologie est une formation discursive polémique, ni vraie ni fausse, efficace ou inefficace, cohérente ou incohérente, élaborée ou non, normale ou pathologique, grâce à laquelle une passion cherche à réaliser une valeur par l’exercice du pouvoir dans une société.[2]

Les analyses épistémologiques amènent une reformulation un peu plus nuancée de l'idéologie : celle-ci, ayant permis la conceptualisation des sciences, est également analysée quand à sa neutralité, sa construction et ses fondements. Et la critique marxiste n'est qu'un angle possible d'étude de ceux-ci.

Le philosophe allemand Christian Duncker invoque la nécessité d'"une réflexion critique du concept d'idéologie" (2006). Dans son travail, il tâche d'introduire le concept de l'idéologie dans le premier plan, comme les soucis étroitement reliés de l'épistémologie et de l'histoire. le terme idéologie est défini en termes de système de représentation qui explicitement ou implicitement clame la vérité absolue.

Hannah Arendt, elle, dans Le système totalitaire écrit que l'idéologie est consubstantielle au phénomène totalitaire et qu'elle présente plusieurs caractéristiques indissociables. D’une part, elle forme un système d’interprétation définitive du monde, elle affiche une prétention omnisciente et « omni-explicative » de celui-ci, qu’il s’agisse des événements passés ou futurs. D’autre part, elle affirme son caractère irrécusable, infalsifiable. Elle n’est jamais prise en défaut et s’émancipe de la réalité. Une autre caractéristique de l’idéologie est son «logicisme », son aptitude à se doter d’une cohérence interne, à intégrer en permanence la contradiction dans un processus logique. L’idéologie de ce point de vue, écrit Arendt, est exactement ce qu’elle prétend être : la logique d’une idée.

Idéologies dans les sciences sociales

Saint-Simon (comte de)

Saint-Simon (le comte de) (1760-1825,[3], fut l'un des premiers à récupérer le concept d'idéologie afin d'en faire un système philosophique complet, entièrement fondé sur les sciences, en excluant tout apport des religions, puisqu'il était athée. Il joua un rôle tout particulier dans la diffusion de l'idéologie.

Saint-Simon, très influencé par les Idéologues, notamment le docteur Jean Burdin, bâtit entre 1801 et 1825 un système global que Pierre Musso qualifie de philosophie des réseaux. Pour Saint-Simon, les relations des individus en société sont, par métaphore avec la physiologie, qui était en plein développement à ce moment, assimilables aux réseaux organiques des êtres humains (réseaux sanguins, système nerveux,..). Il introduit aussi la notion de capacité du réseau.

L'appellation de "nouveau christianisme" fut en réalité trompeuse pour un système qui, prenant Isaac Newton comme référence suprême, prétendait remplacer Dieu par la gravitation universelle. Sur le plan spirituel, les sciences se substituent à la religion. Sur le plan temporel, les économistes remplacent les politiques.

Le système de gouvernement doit comprendre trois chambres, (chambre des inventeurs, chambre d'exécution…). Saint-Simon introduit la croyance exclusive dans le progrès industriel. Son système était très empreint de religiosité, surtout dans les dernières années.

A la recherche d'un système cohérent (1825)

La préoccupation de la recherche d'un système cohérent que l'on trouvait déjà dans l'école des idéologues, un moment oubliée par les guerres de l'Empire et par la Restauration, ressurgit vers 1825 [4], dans le contexte du début du règne de Charles X.

La fin de l'année 1825 et l'année 1826 furent ainsi, en France, un moment de réflexion sur un système philosophique global. On peut considérer que c'est une période charnière dans l'histoire des idées. Les penseurs qui participèrent à cette réflexion furent principalement Auguste Comte, Barthélemy Prosper Enfantin, Fourier… et probablement Lamennais, qui fut engagé dans la réflexion des catholiques.

Cette période initia un grand nombre de mouvements de différentes natures : idéologies, utopies, qui donneront naissance par la suite aux grandes théories sur le libéralisme, ainsi qu'aux différentes formes de socialisme.

Saint-Simonisme : continuation

A la mort de Saint-Simon (1825), un polytechnicien, Barthélemy Prosper Enfantin reprend sa doctrine. Très intéressé par le système de Saint-Simon., il publie avec Saint-Amand Bazard, l'Exposition de la doctrine de Saint-Simon (1829). Ces idées sont ainsi diffusées par le mouvement dit saint-simonien, sous des formes transformées au cours du temps :

* En 1831, Saint-Amand Bazard se détache du groupe libéral d'Enfantin ("schisme") et fonde une branche de sensibilité socialiste, qui influence notamment Marx,

* Lazare Hippolyte Carnot, second fils de Lazare Carnot, collabore à l'un des journaux,

* Michel Chevalier, saint-simonien de sensibilité libérale, est un proche conseiller de Napoléon III,

* Les idées saint-simoniennes se développent dans certains cercles de l'école polytechnique.

Les idées saint-simoniennes ont ainsi une forte influence en France dans la phase de développement industriel du second empire, puis de la troisième République.

Elles trouvent des applications pratiques dans la construction des chemins de fer (étoile de Belgrand), de routes, de canaux, et encore aujourd'hui dans les réseaux de télécommunications (Pierre Musso, télécommunications et philosophie des réseaux).

Positivisme d'Auguste Comte

Auguste Comte fut secrétaire de Saint-Simon de 1817 à 1824. Il quitta Saint-Simon pour fonder son propre mouvement philosophique.

L'idéologie de Comte se subdivise en deux parties :

1. le positivisme scientifique

Les causes premières sont oubliées. Dans le cours de philosophie positive (1830-1842), Comte expose la loi des trois états : l'humanité passe

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