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Ecole Et Integration

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lonté

de vivre ensemble et de tisser des liens sociaux (Durkheim).

 L’école est au coeur de l’égalité des chances et de l’idéal méritocratique. Elle doit fournir les mêmes moyens à tous

pour compenser les handicaps culturels des milieux culturellement défavorisés (égalité des chances). Elle doit

sélectionner les meilleurs indépendamment de leur origine sociale ou sexuelle (méritocratie). L’école va donc

permettre d’obtenir une société « juste » dans laquelle les individus occupent la place qu’ils méritent et une société

« fluide » qui facilite la mobilité sociale (Doc 3)

 L’école fournit des diplômes qui vont faciliter l’intégration dans l’emploi. De nos jours, la forte progression des

emplois qualifiés et la montée du chômage ont rendu indispensable l’obtention d’un diplôme. L’école a donc pour

tâche de faciliter l’insertion professionnelle qui est fondamentale pour être intégré dans la société car elle va

déterminer la position sociale que l’on occupe dans la société. En 1975, la probabilité de connaître le chômage un à

quatre après la sortie de l’Ecole était 3 fois plus élevé pour les non diplômés que pour les diplômés du supérieur

(Doc 2).

 L’école participe à la constitution du « capital humain » des individus et indirectement à la croissance économique du

pays. La théorie du capital humain postule que l’éducation élève, chez le futur actif, la productivité. L’investissement

dans l’éducation est donc favorable à la croissance et à la création d’emplois qui va permettre l’intégration du plus

grand nombre. Ainsi, les Etats-Unis, qui dépensent 2,5 fois plus pour leurs étudiants que la France, ont une

croissance annuelle de 1 point supérieure et un taux de chômage réduit de moitié (Doc 4).

B – CE QUI EXPLIQUE QU’ELLE SE SOIT MASSIFIEE

Phrase introductive = Pour toutes ces raisons, l’Ecole française s’est démocratisée quantitativement. Elle a accueilli

un nombre croissant d’élève et les a formés plus longtemps. En quoi ceci a-t-il favorisé l’intégration sociale ?

 L’école s’est ouverte au plus grand nombre. A partir des années 60, une série de réformes (scolarité obligatoire

portée à 16 ans, diversification des filières, création d'un baccalauréat professionnel, remise en cause du

redoublement, mixité...) a provoqué une augmentation continue des effectifs scolaires et un allongement croissant de

la durée de la scolarité qui a profité aux milieux populaires qui en étaient jusqu’alors exclus. La probabilité pour un

enfant d’ouvrier de faire des études supérieures a été multipliée par 3,5 en 20 ans contre 2 pour les enfants des

autres milieux sociaux (Doc 1). L’Ecole est donc devenue moins inégale.

 L’école a favorisé l’intégration des femmes dans la société car elle leur a fourni l’occasion de se mesurer aux garçons

en toute égalité et parce qu’elle leur a donné les diplômes nécessaires à leur insertion professionnelle et les

connaissances nécessaires à l’exercice de la citoyenneté. L’accession des femmes à des métiers autrefois réservés

aux hommes (médecins, ingénieurs, chauffeur de bus…) en est un bel exemple.

 L’école s’est adaptée à l’élévation des qualifications. Le niveau global de connaissances s’est élevé. La proportion de

diplômés dans la population augmente ce qui a permis aux entreprises de recruter les cadres et les professions

intermédiaires dont elles avaient besoin et aux individus de mieux s’insérer dans l’emploi. En 1975, un jeune sur 10

sortait avec un diplôme du supérieur. De nos jours, il s’agit de 4 jeunes sur 10 ! (Doc 1, 2 et 3).

 L’école a donc favorisé la mobilité sociale observée pendant les Trente Glorieuses. Autrefois, l’accès aux positions

sociales élevées dépendait essentiellement de la transmission du patrimoine économique. De nos jours, avec la

salarisation croissante de la population et le développement des emplois qualifiés du tertiaire, l’école joue un rôle

croissant dans l’accès à l’élite sociale (Bourdieu et le « capital culturel »).

Conclusion partielle = l’Ecole a indubitablement rempli son rôle intégrateur. Le meilleur exemple que l’on puisse

donner c’est l’intégration des enfants d’immigrés qui, à milieu social identique, obtiennent de meilleurs résultats scolaires

que les autochtones et se sentent totalement français.

2 – MAIS CE RÔLE INTEGRATEUR EST DE NOS JOURS REMIS EN QUESTION

A – L’ECOLE A PERDU UNE PARTIE DE SA CAPACITE D’INTEGRATION

Phrase introductive = A partir des années 1970, plusieurs sociologues ont mis à jour les inégalités sociales au sein

de l’Ecole (Bourdieu, Boudon, Baudelot, Establet), des discriminations éthniques (Felouzis) et une moindre efficacité des

diplômes dans l’insertion professionnelle (Marie-Duru Bellat) :

 Le système scolaire est encore ségrégationniste. Les établissements scolaires n’ont pas tous les mêmes moyens.

Les lycées de centre-ville sont favorisés. Les filières n’offrent pas les mêmes débouchés et n’ont pas la même

composante sociale. Les enfants de cadres sont surreprésentés dans la section S, la plus prestigieuses. Les enfants

d’ouvriers se concentrent dans les filières professionnelles peu valorisées. Les classes préparatoires qui sont le vivier

de l’élite sont de plus en plus monopolisées par les enfants des milieux favorisés. Plus d’un élève de classe prépa

sur 2 est un enfant de cadre alors que ces derniers ne représentent que 15% des élèves de 6ème (Doc 5 et 6). La

mixité sociale ne se réalise donc pas et lien social risque de se distendre.

 La réussite scolaire et l’orientation dépendent toujours de l’origine sociale et du sexe. Les enfants de PCS favorisées

réussissent mieux à l’école que les autres et s’orientent dans les filières les plus valorisées. A niveau équivalent, une

fille ou un garçon, un enfant de cadre ou d’ouvrier sont plus souvent orientés vers les filières qui leur sont

« socialement destinées » : les lettres pour les filles, les sciences pour les garçons, le bac général pour les enfants

de cadres, le bac professionnel ou technologique pour les enfants d’ouvrier. La méritocratie n’est donc pas encore

une réalité (Doc 1, 3).

 Le diplôme a perdu partiellement sa valeur d’insertion professionnelle et ne protége plus totalement du chômage. Le

processus d’inflation scolaire associé à la montée du chômage provoque une dévalorisation du diplôme (Boudon),

l’obligation d’accepter des emplois précaires inférieurs à ce que le diplôme laissait espérer (déclassement) ce qui

provoque chez les jeunes un sentiment de frustration relative et une remis en cause de l’école chez les plus démunis.

Ainsi, alors que la part des diplômés du supérieur, chez les jeunes entre 1975 et 2004, a été multipliée par 4 le taux

de chômage de ces diplômés a gagné de 3 à 5 points (Doc 2 et 3).

 Le diplôme n’est plus l’élément essentiel de l’accès à une position sociale. A diplôme égal, les garçons s’intègrent

mieux sur le marché du travail que les filles ; idem pour les Français par rapport aux étrangers ; idem pour les

enfants de PCS favorisées par rapport aux enfants de PCS défavorisées. La mobilité sociale est en panne (Doc 3).

Conclusion

...

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