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Friedman-Keynes

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où Keynes voyait l'insuffisance de la demande effective et un capitalisme incapable de s'autoréguler, Friedman ne voyait qu'un concours de circonstances et une erreur de politique monétaire, considérant que l'économie américaine des années 20 était fondamentalement saine, c'est-à-dire pas encore «contaminée» par l'État-providence. De la fin de la Seconde Guerre mondiale au début des années 70, les « Trente Glorieuses » sont dominées par le Keynésianisme triomphant. Certes, il y a une inflation rampante, mais on considère que c'est le prix à payer de la croissance et du plein emploi. Friedman assumera sa relative traversée du désert sans relâcher ses critiques à l'égard du Keynésianisme. Dans sa Théorie de la fonction de consommation, 1957, il critiquera (avec le concept de revenu

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permanent) la thèse keynésienne selon laquelle la consommation à court terme est déterminée par les variations du revenu. (voir un peu plus loin). Dans son principal ouvrage de 1968 : Inflation et systèmes monétaires, Friedman développe une idée qui lui tient à cœ ur « l'inflation est toujours et partout un phénomène monétaire », c'est donc : une croissance excessive de la masse monétaire qui engendre l'inflation. Il défend par ailleurs les changes flottants qui doivent selon lui aboutir à équilibrer les balances des paiements. La décennie 70 marque le début de la crise « actuelle » et sera caractérisée par la stagflation : coexistence d'une croissance ralentie, d'une forte inflation et d'un chômage en augmentation. La régulation keynésienne semble impuissante face à ce problème nouveau. La crise va donc propulser Friedman au premier rang, lui qui dénonce depuis toujours les « erreurs keynésiennes » et dont la pensée semble offrir une alternative. En 1976, il reçoit le Prix Nobel et triomphe politiquement avec le « tournant monétariste » de la fin des années 70, début des années 80. Ainsi, les autorités monétaires des pays capitalistes et même de certains pays en développement (EX : le Chili) appliquent les principes monétaristes : à savoir le contrôle de la progression de la masse monétaire. Le débat avec les post-keynésiens (Galbraith, Barrère...) n'est pas pour autant clos car le monétarisme n'est pas exempt de critiques et, à l'évidence, il n'a pas permis de sortir les pays capitalistes de la crise. LIVRE DE REFERENCE : Inflation et systèmes monétaires, 1968.

è L’analyse keynésienne ou la justification de l’intervention des pouvoirs publics

A) L'économie livrée à elle-même n'est pas autorégulée

Selon J.B. Say, un des pères de l'école classique, les crises économiques sont impossibles dans un contexte de libre fonctionnement des marchés. Sa « loi des débouchés » présentée en 1803 dans son Traité d'économie politique, prétend le démontrer. En la réfutant, dans son ouvrage La Théorie générale, Keynes trouve un point d'appui décisif à sa réflexion.

1) La réfutation de la loi de Say

- Rappel de la loi des débouchés Toute crise de surproduction s'avère impossible dans la mesure où le montant des ventes des entreprises (somme des valeurs ajoutées) en étant intégralement reversé et reparti entre les salariés et les capitalistes sous forme de revenus, assure un débouché à la production. L'épargne, loin d'être une fuite, sert intégralement au financement de l'investissement via le marché des fonds prêtables (= marché des capitaux). Intégralement car, pour J. B. Say, la monnaie n'est utilisée et désirée que pour le produit qu’elle permet d’acheter. Elle n’est qu’un intermédiaire dans les échanges. Elle est demandée pour un motif de transaction uniquement. Comme elle n’est pas demandée pour elle-même, elle n'est donc pas thésaurisée (NB : la thésaurisation est le fait de mettre de l’argent de côté sans le dépenser ni même le faire fructifier). Les revenus sont donc bien dans leur totalité réinjectés dans l'économie. Dans un monde aussi bien réglé, toute possibilité de crise est écartée. Loin d’en être convaincu, Keynes va réfuter cette loi contribuant ainsi à déstabiliser tout l’édifice néoclassique.

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- La réfutation de Keynes La critique de la loi de Say s'articule autour de la notion de fuite monétaire. Selon Keynes en effet, la monnaie n'est pas seulement demandée pour des motifs de transaction mais également pour des motifs de précaution (du fait de l'incertitude pesant sur l'avenir) et de spéculation (la liquidité peut ainsi être « mise de côté » et être affectée à l'achat d'obligations lorsque des opportunités se présenteront). Ces deux dernières raisons (précaution et spéculation) de détenir des encaisses monétaires (= sommes d’argent détenus par un individu) constituent une déperdition pour l'économie puisqu'il s'agit d'encaisses oisives (=qui n’ont aucun effet d’entraînement sur l’économie). Cette déperdition, en effet, met à mal la croyance selon laquelle l'offre créerait sa propre demande. L'existence d'une thésaurisation rend dès lors possible, voir probable, des déséquilibres entre l'offre et la demande et avec eux des crises de sous-consommation. De fait, la crise de 1929 constitue bien pour Keynes le résultat d'une insuffisance de débouchés, et la preuve de l'incapacité de l'économie à s'autoréguler.

2) La réfutation de la capacité des marchés à s’autoréguler

- La contestation de la conception libérale du marché du travail Selon les néoclassiques, le marché du travail (comme tous les marchés) s'équilibre grâce à la flexibilité des prix, ici le salaire. Un excès d'offre de travail (ou demande d'emplois) entraîne une baisse du salaire qui permet à la demande de travail d'augmenter, en même temps qu'elle dissuade certains offreurs de venir proposer leur capacité à travailler. Le marché tend alors vers un équilibre stable correspondant à une absence de chômage involontaire. Keynes quant à lui, ne croit ni en la flexibilité des salaires, ni même en l'existence d'un véritable marché du travail. Selon lui, les salaires, en terme réel, sont en effet considérés comme stables dans la mesure où les salariés (et leurs syndicats) ne sauraient accepter une diminution de leur pouvoir d'achat. De plus, et il s'agit du point fort de l'argumentation, le niveau de l'emploi nécessaire aux entreprises varie en fonction de déterminants indépendants de ceux influençant le nombre total d'actifs (occupés et inoccupés). L'équilibre entre l'offre et la demande de travail (= équilibre de plein emploi), appartient dès lors plus à l'ordre du hasard et de la coï cidence qu'à celui d'un mécanisme autorégulateur « bien n huilé ». Les déterminants du volume de la population active sont connus : facteur démographique (volume des générations arrivant à l'âge de travailler, des générations parvenant à l'âge de la retraite et bien sûr, poids de celles situées entre les deux), facteur sociologique (évolution du taux d'activité des femmes et de celui des hommes), solde migratoire. Or le niveau de l'emploi résulte, lui, de la demande effective. Celle-ci se définit comme la demande anticipée en biens de consommation et en biens d'équipement par les producteurs (= investissement des entreprises). On le voit, rien n'indique a priori que le nombre d'emplois s'ajustera sur le nombre total d'actifs. Le plein emploi est une situation possible parmi beaucoup d’autres mais elle n’est pas automatique. En allant plus loin dans sa démonstration, cette « impression » se confirme. De quoi dépendent en effet, la demande de biens de consommation et l'investissement ?

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- Les déterminants de la demande effective La demande en biens de consommation dépend du niveau de revenu et de la propension des agents à consommer. Plus le revenu augmente, plus la consommation se redresse. Mais, précise Keynes, moins que proportionnellement. La propension marginale à consommer (∆ C/ ∆ R) étant ∆ inférieure à 1. La demande en biens de production, elle, résulte de la comparaison de deux variables : le taux d'intérêt et l'efficacité marginale du capital. Cette dernière variable intègre comme nous allons le voir une dimension psychologique. La décision d'investir, véritable pari sur le futur, représente un risque réel. L'entrepreneur va alors tenter d'anticiper les recettes futures liées à l'investissement, sur une période suffisamment longue en les comparant au coût de financement de cet investissement mesuré par le taux d’intérêt. L'entrepreneur engagera les investissements dont l'efficacité marginale du capital est supérieure au taux d'intérêt, et renoncera aux autres. La dimension psychologique intervient dans l'estimation des recettes à venir, en la tirant plutôt vers le haut ou plutôt vers le bas selon que l’entrepreneur est plutôt optimiste ou plutôt pessimiste. Au total, le niveau d'emploi offert par les entreprises, en dépendant directement du taux d'intérêt, de la psychologie des entrepreneurs, du revenu des ménages

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