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J.P Sartre

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nditionnement ou le déterminisme de la famille et de la société.

En lisant ce dialogue, nous sommes amenés à réfléchir sur la question de la responsabilité, du déni de responsabilité ainsi que du déni de la liberté individuelle, ce que Sartre appelle la « mauvaise foi ». Dans cette œuvre, chaque personnage se trouve par moment dans la vérité, c’est-à-dire dans la conscience de sa liberté et de sa responsabilité, le fait de prendre à son compte l’ensemble de ses actes, ou bien au contraire dans le refus de la vérité subjective : tout acte est un acte libre que le sujet doit assumer. Ils peuvent se trouver également dans la responsabilité ou l’irresponsabilité, dans la séquestration ou la liberté. En effet, ces thèses sont importantes car elles peuvent représenter ces moments de contradictions dans le livre. Le lecteur se retrouve ainsi, face à Leni qui est dans la vérité et face à Frantz qui est dans la mauvaise foi car il est dans le déni de la responsabilité de sa séquestration par amour et par haine de son père, comme on le verra dans mon développement. Il se nie et s’aliène à ce dernier. Sa soeur l’incite donc à assumer ses actes et ses responsabilités afin d’être « invulnérable » c’est-a-dire, authentique, libre et « non-déterminé » par le contexte familial. Leni, à ce moment de la pièce, se fait le porte-parole de la pensée sartrienne en disant que nous sommes notre propre juge et libre à partir du moment où nous assumons nos actes. Tandis que Franz croit que ce sont les crabes qui représentent à ses yeux la société, qui vont le juger puisque durant toute l’histoire, il ne fait que de plaider sa cause envers eux. Afin de mieux comprendre la pièce, nous allons voir dans un premier temps, dans quelles mesures les personnages de la pièce peuvent être considérés comme libre ou déterminés et dans un deuxième temps pourquoi ces mêmes personnages se justifient sans actions de leurs actes irresponsables.

Grace à la séquestration de Frantz, nous pouvons constater les conséquences de la responsabilité collective et de la liberté individuelle ainsi que la tension entre la collectivité et l’individu car, comme nous l’avons vu dans l’introduction, Frantz s’est séquestré suite à sa participation à la Seconde Guerre mondiale. En effet, ce dernier est conscient de ses actes, il culpabilise de la torture et de la souffrance qu’il a fait subir aux soldats lors de la Guerre et veut en assumer les conséquences. Sauf qu’il se trouve dans l’impossibilité d’assumer le résultat de ses actes, premièrement, à cause de son père qui annule toutes ses responsabilités, c’est-à-dire, qui l’aide à s’en sortir sans aucune sanction. Nous pouvons voir cela à la page 114, lorsque le père dit « Je crois que vous n’imaginez pas ma puissance. Mon fils n’a qu’a prendre la peine de descendre : j’arrangerai tout sur l’heure ». Et deuxièmement, à cause du fait que c’est toute l’Allemagne qui s’est engagée dans une guerre et qu’elle ne peut pas condamner ses soldats puisqu’ils se sont engagés dans cette guerre afin d’aider leur pays. Frantz n’est donc pas libre vue qu’il est enfermé dans le déterminisme familial et dans un système social. Par contre, selon l’auteur, l’Homme est libre au moment où il se ramène entièrement à ses actes et il reconnaît ses responsabilités. Le sujet est également libre de faire ses propres choix à tout instant et une fois qu’il existe dans le monde, il est le seul responsable de ses actes, tout comme Frantz qui a torturé les soldats en toute liberté. Il est donc seul devant ses actes et il avait le choix de faire autrement. Ainsi nous pouvons dire que Frantz est à la fois libre et à la fois dans le déterminisme.

Quant à Leni, elle se trouve également séquestrée dans le déterminisme familial car elle est dans la vie que le père a choisie pour elle. Elle est dans la mauvais foi lorsqu’elle prétend de ne pas avoir peur du père, lorsqu’elle dénie sa séquestration et lorsqu’elle fait semblent de se rebeller. C’est lors de ces moments que Leni n’est pas libre car quand les personnages sont dans la mauvaise foi, ils sont dans le déni de leurs responsabilités, ils adhèrent aux règles familiales en pensant qu’il n’y a pas d’alternative et donc, ils éludent leur liberté. Cependant, Leni peut être libre car elle a le choix de ne pas suivre la volonté du père, donc à être non-déterminée dans le contexte familial.

Frantz se justifie devant le tribunal des crabes car comme il a été tué par son père, c’est-à-dire, comme le père l’a annoncé mort à l’Etat et qu’il lui a préparé un faux certificat de décès, Franz n’a plus l’occasion de se présenter à un tribunal afin d’être juger et d’assumer ses actes. Le seul moyen qui lui reste est donc de faire son propre jugement et il fait ce qu’il peut en plaidant sa cause devant un tribunal des crabes. Ce geste peut être considéré comme une bonne action car cela montre le remord et la conscience de Frantz à l’égard des ses actes irresponsable. Par contre, Frantz a d’autres choix, tels que, sortir de sa séquestration et se dénoncer en expliquant la vérité. Or, c’est une chose qu’il ne fait pas car s’il sort de cette séquestration, il est obligé d’affronter la réalité concernant l’évolution positive de l’Allemagne. Or, il s’agit d’une réalité qu’il ne souhaite pas voir. Nous pouvons voir cela à la page 347 du livre lorsque Frantz dit : « les ruines me justifiaient : j’aimerais nos maisons saccagées, nos enfants mutilés. J’ai prétendu que je m’enfermais pour ne pas assister à l’agonie de l’Allemagne ; C’est faux. J’ai souhaité la mort de mon pays et je me séquestrais pour n’être pas témoin de sa résurrection. Jugez-moi ! » Cette citation démontre que Frantz n’est pas prêt à confronter la conséquence que la guerre a engendré en Allemagne.

Nous pouvons dire aussi qu’il existe une confusion entre le Père et le fils. Ils sont décrits à plusieurs reprises comme s’ils étaient la même personne. Le père a crée son fils à son propre image. Par exemple à la page 169, Frantz dit « je le connais comme si je l’avais fait. Et pour tout dire, je ne sais plus trop qui de nous deux a fait l’autre. Quand je veux prévoir le tour qu’il manigance, je commence par me lessiver le cerveau et puis je fais confiance au vide ; les premières pensées qui naissent, ce sont les siennes. Savez-vous pourquoi ? Il m’a crée à son image… ». Le but du Père en créant son fils à son propre image est d’avoir un successeur qui gère l’Entreprise comme il le dit à la page 78 : « Occupe-toi de l’entreprise : aujourd’hui la mienne, demain la tienne ; mon corps et mon sang, ma puissance, ma force, ton avenir... » Ainsi, le père décide ce que son

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