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L'Esprit

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a plus essentielle de disposer de soi, puisqu’il n’a plus vraiment de soi => il s’est aliéné, rendu étranger à lui-même

au conditionnement, à la détermination en général : si je suis déterminé à agir par qque chose d’autre que moi-même, je ne suis pas libre

Définition du déterminisme : toute chose est déterminée, c’est-à-dire a une cause ou une série de causes (il n’y a pas de hasard)  tout se passe selon une série de causes et d’effets

Dans quels champs la liberté prend-elle du sens, voire des sens différents ?

1) au sens physique : la liberté signifie l’absence de contrainte = un homme est libre s’il n’est pas empêché physiquement de faire ce qu’il veut (emprisonné, comme un animal qui n’est pas libre parce qu’il est enfermé dans une cage)

Rque : Liberté méta-physique = qui échappe au déterminisme du monde physique

Mais définition réductrice : car si la liberté c’est juste l’absence de contrainte, alors une météorite qui dérive dans l’espace sans rencontrer d’obstacle (sans avoir de contrainte) serait « libre » => l’homme n’est-il libre que comme une pierre qui tombe sans être retenue ?

2) au sens moral : être libre, c’est choisir, décider, vouloir ceci plutôt que cela, et donc être responsable (de ses actes, pensées, choix, paroles)

Mais : on ne vit pas tout seul, chacun dans son coin ; l’homme est un animal politique, social

3) au sens politique : être libre c’est être indépendant du pouvoir (être à soi-même son propre maître : ce n’est pas l’Etat qui me dicte comment m’habiller, quoi penser, ce que je vais manger à midi, etc)

Pourtant, en société, je ne fais pas non plus tout ce que je veux, et précisément l’Etat me rappelle parfois à l’ordre ; en France, j’achète ce que je veux au supermarché, mais pas une kalachnikov, en France je peux décider de rouler sur l’autoroute, mais pas à plus de 130 km/h

=> pourquoi ? parce qu’en politique, dans la vie en communauté (« polis » = « cité »), on ne peut pas faire n’importe quoi, précisément au nom de la liberté : pour que tous les citoyens puissent être libres, il faut réguler ces libertés, éviter qu’elles « s’entr’empêchent » mutuellement : « ma liberté s’arrête où commence celle d’autrui … », et réciproquement

N-B : de cette liberté précisément politique, on ne parlera pas beaucoup dans ce cours (parce qu’on la traitera dans le cours sur l’Etat, puis dans l’étude du Contrat social)

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Début du cours

La responsabilité pénale des criminels … déterminés

De la responsabilité pénale(...) article 121-3 : Il n'y a point de crime ou de délit sans intention de le commettre...Il n'y a point de contravention en cas de force majeurearticle 122-1 : N'est pas pénalement responsable la personne qui était atteinte, au moment des faits, d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actesLa personne qui était atteinte, au moment des faits, d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant altéré son discernement ou entravé le contrôle de ses actes demeure punissable: toutefois, la juridiction tient compte de cette circonstance lorsqu'elle détermine la peine et en fixe le régimearticle 122-2 : N'est pas pénalement responsable la personne qui a agi sous l'empire d'une force ou d'une contrainte à laquelle elle n'a pu résister

Le Nouveau Code pénal (Loi du 22 juillet 1992)

On est considéré par la loi irresponsable de nos actes quand ils sont conditionnés (drogue , démence, pulsions incontrôlables ) ; on est donc pas responsable si on n’a pas agi en pleine conscience, de son propre chef, en toute liberté.

Or ne sommes-nous pas toujours soumis à des conditionnements, à des facteurs qui déterminent nos choix et notre volonté (hormones, éducation, milieu social, désirs inconscients, …) ? Auquel cas il n’y aurait pas vraiment de liberté, et donc de responsabilité.

On se demandera donc :

La liberté existe-t-elle ?

Problème = il se posera plus tard [suite à l’opposition du 1) et du 2)]

enjeu = enjeu moral, le principal (si pas de liberté, pas de responsabilité, donc pas de jugement moral ou pénal possible sur des actes) mais aussi enjeu théorique (si tout dans la nature est déterminisme, alors il n'y a qu'un type de science ; si en revanche on admet une liberté humaine dans le déterminisme du monde, on ouvre la distinction entre d'un côté les sciences de la nature (sciences de la nécessité : physique, maths, biologie) et d'un autre les sciences humaines (histoire, sociologie, psychologie, anthropologie, ethnologie)

on peut faire de notre liberté une expérience intérieure évidente

- on ne juge pas moralement un lion qui vient de dévorer un homme se promenant dans la savane : il avait faim, il a vu passer du gibier, donc nécessairement il l'a mangé pour combler sa faim.

On dira que c'est dans sa nature de prédateur de réagir comme ça, et qu'il n'aurait pas pu agir autrement qu'il n'a fait, dès lors qu’il avait très faim.

En revanche, on peut supposer d'un criminel qu'il aurait pu ne pas commettre son crime ; malgré les pulsions, malgré la colère, malgré l'égarement, il y a toujours un moment où l'on a le choix de faire autrement. La liberté nous apparaît d'abord comme ce pouvoir de choix.

C'est dans cette possibilité de faire autrement, dans cette non-nécessité, que réside précisément la liberté. Voilà pourquoi on juge le criminel comme responsable de ses actes, et pas le fauve qui ne fait que réagir nécessairement à ses instincts.

de ce pouvoir de choix, nous pouvons faire l'expérience à tout instant : je peux décider à tout moment, par exemple, de me gratter la tête même si ça ne me gratte pas, uniquement parce que je l'ai décidé. J'aurais pu ne pas me gratter la tête, mais j'ai décidé de le faire, j'ai choisi de le faire => dans ce choix, on sent bien en nous que l'instant de décision est un instant de liberté ; on a l'évidence intérieure de notre liberté à chaque fois qu'on choisit

Descartes dira : « la liberté de notre volonté se connaît sans preuve par la seule expérience que nous en avons »

A la question de savoir si la liberté existe, on répondrait donc par l’affirmative, et qu'il n'y a pas besoin d'autre preuve que l'expérience immédiate qu'on peut en faire intérieurement au moment de nos choix

mais ce sentiment de liberté est peut-être illusoire

- d’une part, il faut se méfier des ressentis intérieurs qui peuvent être trompeurs

=> la copine Christina qui était folle amoureuse, et qui vous disait « je le sens, c'est le bon, je l'aime », et qui aujourd'hui le déteste tout aussi sûrement

- d’autre part, il serait très étonnant que l'homme puisse être libre. Tout, dans la nature, obéit à des lois, des causes, des mécanismes : pourquoi l'homme, sans raison particulière, viendrait faire exception à tout ça.

Dans un monde entièrement gouverné par le déterminisme, la prétendue liberté humaine serait une sorte de miracle, de phénomène surnaturel => on comprend mal comment et pourquoi l'homme serait « un empire dans un empire » (une exception dans la nature, gouverné par ses lois propres différentes de celles de la nature).

Reste à expliquer alors pourquoi l'homme croit intuitivement à sa liberté, ce qui fait qu’il prétend être libre.

Spinoza répond : « les hommes se trompent en ce qu'ils se croient libres ; et cette opinion consiste en cela seul qu'ils ont conscience de leurs actions et sont ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés »

Pour reformuler l'explication de Spinoza en d'autres termes, on pourrait dire que l'homme se croit libre parce qu'il n'a pas conscience que ses actes ne sont que des effets, les effets de causes qui lui restent inconscientes ; et donc, n'ayant pas conscience de ces véritables causes qui le conditionnent dans l'ombre, il croit être lui-même la cause, volontaire et libre, de ses actes.

Ces causes peuvent être de différents niveaux, de divers ordres, car comme nous le disions juste avant, l'homme ne fait pas exception au déterminisme : il est soumis à un déterminisme biologique, psychologique, et social.

- du fait de son corps, l'homme est régi par ses différentes hormones (qui influent sur ses humeurs, voire directement sur les comportements) ; de plus le système nerveux et cérébral de l'homme le conditionne également (cf L'homme neuronal, de J-P Changeux, ou L'homme qui

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