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La Lecture Méthodique

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s, Si je meurs, les cieux vont s'ouvrir. L'amour chaste agrandit les âmes, Et qui sait aimer sait mourir. Le poëte, en des temps de crime, Fidèle aux justes qu'on opprime, Célèbre, imite les héros ; Il a, jaloux de leur martyre, Pour les victimes une lyre, Une tête pour les bourreaux. «On dit que jadis le poète, Chantant des jours encor lointains, Savait à la terre inquiète Révéler ses futurs destins. Mais toi, que peux-tu pour le monde ? Tu partages sa nuit profonde ; Le ciel se voile et veut punir ; Les lyres n'ont plus de prophète, Et la Muse, aveugle et muette, Ne sait plus rien de l'avenir !» Le mortel qu'un Dieu même anime Marche à l'avenir, plein d'ardeur ; C'est en s'élançant dans l'abîme Qu'il en sonde la profondeur. Il se prépare au sacrifice ; Il sait que le bonheur du vice

Par l'innocent est expié ; Prophète à son jour mortuaire, La prison est son sanctuaire, Et l'échafaud est son trépied. «Que n'es-tu né sur les rivages Des Abbas et des Cosroës, Aux rayons d'un ciel sans nuages, Parmi le myrte et l'aloès ! Là, sourd aux maux que tu déplores, Le poète voit ses aurores Se lever sans trouble et sans pleurs ; Et la colombe, chère aux sages, Porte aux vierges ses doux messages Où l'amour parle avec des fleurs !» Qu'un autre au céleste martyre Préfère un repos sans honneur ! La gloire est le but où j'aspire ; On n'y va point par le bonheur. L'alcyon, quand l'océan gronde, Craint que les vents ne troublent l'onde Où se berce son doux sommeil ; Mais pour l'aiglon, fils des orages, Ce n'est qu'à travers les nuages Qu'il prend son vol vers le soleil ! Mars 1821.

ODE DEUXIÈME Ferrea vox.

VIRGILE.

Le sort des nations, comme une mer profonde, A ses écueils cachés et ses gouffres mouvants. Aveugle qui ne voit, dans les destins du monde, Que le combat des flots sous la lutte des vents ! Un souffle immense et fort domine ces tempêtes. Un rayon du ciel plonge à travers cette nuit. Quand l'homme aux cris de mort mêle le cri des fêtes, Une secrète voix parle dans ce vain bruit. Les siècles tour à tour, ces gigantesques frères, Différents par leur sort , semblables dans leurs vœux, Trouvent un. but pareil par des routes contraires, Et leurs fanaux divers brillent des mêmes feux. II Muse, il n'est point de temps que tes regards n'embrassent ; Tu suis dans l’avenir leur cercle solennel ; Car les jours, et les ans, et les siècles ne tracent Qu'un sillon passager dans le fleuve éternel. Bourreaux, n'en doutez pas ; n'en doutez pas, victimes ! Elle porte en tous lieux son immortel flambeau, Plane au sommet des monts, plonge au fond des abîmes, Et souvent fonde un temple où manquait un tombeau. Elle apporte leur palme aux héros qui succombent, Du char des conquérants brise le frêle essieu, Marche en rêvant au bruit des empires qui tombent, Et dans tous les chemins montre les pas de Dieu. Du vieux palais des temps elle pose le faîte ; Les siècles à sa voix viennent se réunir ; Sa main, comme un captif honteux de sa défaite, Traîne tout le passé jusque dans l'avenir. Recueillant les débris du monde en ses naufrages, Son œil de mers en mers suit le vaste vaisseau, Et sait tout voir ensemble, aux deux bornes des âges, Et la première tombe et le dernier berceau ! 1823.

BALLADE DIXIÈME Au soleil couchant, Maint voleur te suit ; Toi qui vas cherchant La chose est, la nuit, Fortune, Commune. Prends garde de choir ; Les dames des bois La terre, le soir, Nous gardent parfois Est brune. Rancune. L'océan trompeur Elles vont errer ; Couvre de vapeur Crains d'en rencontrer La dune. Quelqu'une. Vois : à l'horizon, Les lutins de l'air Aucune maison ! Vont danser au clair Aucune ! De lune.

L A C H A NS O N D U F O U

Voyageur, qui, la nuit, sur le pavé sonore De ton chien inquiet passes accompagné, Après le jour brûlant, pourquoi marcher encore ? Ou mènes-tu si tard ton cheval résigné ? La nuit ! – Ne crains-tu pas d'entrevoir la stature Du brigand dont un sabre a chargé la ceinture, Ou qu'un de ces vieux loups, près des routes rôdants, Qui du fer des coursiers méprisent l'étincelle, D'un bond brusque et soudain s'attachant à ta selle, Ne mêle à ton sang noir l'écume de ses dents ? Ne crains-tu pas surtout qu'un follet à cette heure N'allonge sous tes pas le chemin qui te leurre, Et ne te fasse, hélas ! ainsi qu' aux anciens jours, Rêvant quelque logis dont la vitre scintille Et le faisan, doré par l'âtre qui pétille, Marcher vers des clartés qui reculent toujours ? Crains d'aborder la plaine où le sabbat s'assemble, Où les démons hurlants viennent danser ensemble ; Ces murs maudits par Dieu, par Satan profanés, Ce magique château dont l'enfer sait l'histoire, Et qui, désert le jour, quand tombe la nuit noire, Enflamme ses vitraux dans l'ombre illuminés ! Voyageur isolé, qui t'éloignes si vite, De ton chien inquiet la nuit accompagné, Après le jour brûlant, quand le repos t'invite, Où mènes-tu si tard ton cheval résigné ? 22 octobre 1825.

BALLADE DOUZIÈME

Plus de six cents lances y furent brisées ; on se battit à pied et à cheval, à la barrièr e, à coups d'épée et de pique, où partout les tenan ts et les assaillants ne firent rien qui ne répondît à la haute esti me qu'ils s' étaient d éjà acquise ; ce qui fit éclater ces tournois doublement. Enfin, au dernier, un gentilhomme nommé de Fontaines, beau-frère de Chan diou, grand prévôt des maréchaux, fut blessé à mort ; et au second encore, Saint-Aubin, autre gentilhomme, fut tué d'un coup de lance .

ANCIENNE CHRONIQUE.

Çà, qu'on selle, Ecuyer, Mon fidèle Destrier, Mon cœur ploie Sous la joie, Quand je broie L'étrier. Par saint-Gille, Viens-nous-en, Mon agile Alezan ; Viens, écoute, Par la route, Voir la joute Du roi Jean. Qu’un gros carme Chartrier Ait pour arme L'encrier ; Qu'une fille, Sous la grille, S'égosille A prier ; Nous qui sommes, De par Dieu, Gentilshommes De haut lieu, Il faut faire Bruit sur terre, Et la guerre N'est qu'un jeu.

Ma vieille âme Enrageait ; Car ma lame, Que rongeait Cette rouille Qui la souille, En queno uille Se changeait. Cette ville, Aux longs cris, Qui profile Son front gris, Des toits frêles, Cent tourelles, Clochers grêles, C'est Paris ! Quelle foule, Par mon sceau ! Qui s'écoule En ruisseau, Et se rue, Incongrue, Par la rue Saint-Marceau. Notre-Dame ! Que c'est beau ! Sur mon âme De corbeau, Voudrais être Clerc ou prêtre Pour y mettre Mon tombeau !

Les quadrilles, Les chansons Mêlent filles Aux garçons. Quelles fêtes ! Que de têtes Sur les faîtes Des maisons ! Un maroufle, Mis à neuf, Joue et souffle Comme un bœuf. Une marche De Luzarche Sur chaque arche Du Pont-Neuf. Le vieux Louvre ! – Large et lourd, Il ne s'ouvre Qu'au grand jour, Emprisonne La couronne, Et bourdonne Dans sa tour. Los aux dames ! Au roi los ! Vois les flammes Du champ clos, Où la foule, Qui s'écroule, Hurle et roule A grands flots.

Sans attendre, Çà, piquons ! L'œil bien tendre, Attaquons De nos selles Les donzelles, Roses, belles, Aux balcons. Saulx-Tavane Le ribaud Se pavane, Et Chabot Qui ferraille, Bossu, raille Mons Fontraille Le pied-bot. Là-bas, Serge Qui fit vœu D'aller vierge Au saint lieu ; Là, Lothaire, Duc sans terre ; Sauveterre, Diable et dieu. Le vidame De Conflans Suit sa dame A pas lents, Et plus d'une S'importune De la brune Aux bras blancs. Là-haut brille, Sur ce mur, Yseult, fille Au front pur ; Là-bas, seules, Force aïeules Portant gueules Sur azur. Dans la lice, Vois encor Berthe, Alice, Léonor,

Dame Irène, Ta marraine, Et la reine Toute en or. Dame Irène Parle ainsi : «Quoi ! la reine Triste ici !» Son altesse Dit : «Comtesse, J'ai tristesse Et so uci.» On commence. Le beffroi ! Coups de lance, Cris d'effroi ! On se forge, On s'égorge, Par saint-George ! Par le roi ! La cohue, Flot de fer, Frappe, hue, Remplit l'air, Et, profonde, Tourne et gronde, Comme une onde Sur la mer. Dans la plaine Un éclair Se promène Vaste et clair ; Quels mélanges ! Sang et franges ! Plaisirs d'anges ! Bruit d'enfer ! Sus, ma bête, De façon Que je fête Ce grison ! Je te baille Pour ripaille Plus de paille, Plus de son,

Qu'un gros frère, Gai, friand, Ne peut faire, Mendiant Par les places Où tu passes, De grimaces En priant ! Dans l'orage, Lys courbé, Un beau page Est tombé. Il se pâme, Il rend l'âme ; Il réclame Un abbé. La fanfare Aux sons d'or, Qui t'effare, Sonne encor Pour sa chute ; Triste lutte De la flûte Et du cor ! Moines, vierges, Porteront De grands cierges Sur son front ; Et, dans l'ombre Du lieu sombre, Deux yeux d'ombre Pleureront. Car madame Isabeau Suit son âme Au tombeau. Que d'alarmes ! Que de larmes !... Un pas d'armes, C'est très beau ! Çà, mon frère, Viens, rentrons Dans notre aire De barons.

Va plus vite, Car au gîte Qui t'invite, Trouverons, Toi, l'avoine Du matin, Moi, le moine Augustin, Ce saint homme Suivant Rome, Qui m'assomme De latin, Et rédige En romain Tout prodige De ma main, Qu'à ma charge Il émarge Sur un large Parchemin. Un vrai sire Châtelain Laisse écrire Le vilain

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