DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

La Moralite

Commentaires Composés : La Moralite. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 4

crit ce qu'il faut faire de façon inconditionnelle, non pas pour atteindre un certain but mais parce que cela est bon et souhaitable en soi, purement et simplement. Il n'y a donc plus de "si", ou de "à condition que...", mais une exigence absolue.

On peut trouver un exemple qui illustre ce principe, avec l'impératif "tu ne tueras point" ; pris tel quel, celui-ci formule en effet un interdit absolu, sans restriction d'aucune sorte : il suppose que tuer est un acte mauvais en soi, quelles que soient les raisons, motifs, prétextes, buts, etc.

Mais chez Kant, l'impératif catégorique est unique et reste à l'état de formule tout à fait générale, qui n'indique aucun acte précis ; voici son énoncé littéral :

"Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle" (Fondements de la métaphysique des mœurs).

Sachant que la "maxime" d'une action est l'intention qui pousse à l'accomplir, cela signifie que je dois toujours agir d'après des intentions qui pourraient aussi être celles de tout le monde, et qui pourraient donc être des lois. En simplifiant : je dois toujours me demander : "et si tout le monde agissait comme je m'apprête à le faire ?". Si je m'aperçois que je ne peux pas vouloir que mon intention devienne une loi valable pour tous, c'est le signe que je m'apprête à faire qqchose de mauvais en soi. Ex : si j'emprunte de l'argent à qq'un avec l'intention de ne jamais le rendre, et si je me demande "serait-il souhaitable que tout le monde agisse ainsi ?", je suis obligé d'admettre que non (surtout au cas où ce serait à moi que l'on emprunterait!). Mon comportement est donc immoral.

Seul l'impératif catégorique est moral au sens strict (et non technique). Si on s'éloigne un peu de Kant tout en restant inspiré par lui, voilà ce qu'il faut en retenir :

- la moralité concerne l'intention, l'intérieur : il s'agit de l'orientation de la volonté (¹ simple légalité).

- cette orientation doit être dirigée vers ce qui est bon, non pas pour moi (ni même pour tel ou tel autre), mais tout court et absolument = l'universel.

- la moralité consiste donc à agir comme le demande la conscience, ou la raison, c'est-à-dire d'après des principes universels, indépendants des goûts, intérêts, désirs, sentiments, etc. (NB : voir la différence immense avec Nietzsche, pour qui les "valeurs" morales cachent nécessairement des intérêts ; a contrario, ressemblance avec Descartes, cf. extrait des Passions de l'âme).

Deux conséquences importantes en découlent :

1) La morale est unique par définition, puisqu'elle est engendrée par ce qui fait que l'homme est homme : la raison. L'idée d'une morale personnelle, ou propre à un groupe, est contradictoire en elle-même. Certes tout le monde n'a pas les mêmes valeurs morales : mais ce n'est pas normal! C'est le signe que certains ne conçoivent pas la morale comme il faut.

2) La morale n'est pas un obstacle à la liberté, mais au contraire l'accomplissement parfait de celle-ci. En effet : les exigences qu'elle impose sont issues de la conscience, c'est-à-dire de ce qui, en moi, est vraiment moi ; donc en suivant ces exigences, c'est à moi-même que j'obéis ; or n'obéir qu'à soi-même (mais le vrai soi-même!), c'est être libre. C'est l'idée d'autonomie chez Kant : du grec auto (soi-même) et nomos (loi) = non pas l'absence de toute loi, comme on le croit souvent, mais l'obéissance à la loi qui

...

Télécharger au format  txt (5.6 Kb)   pdf (69.2 Kb)   docx (7.5 Kb)  
Voir 3 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com