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La Mégalopole Japonaise

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i par un réseau de transports dense et ultramoderne. L’épine dorsale de la mégalopole est constituée par le Shinkansen, train à grande vitesse dont la ligne principale dessert toutes les métropoles à 300km/h. Le réseau autoroutier est également très développé, notamment pour le trafic de marchandises. Ponts et tunnels relient les grandes îles et assurent la continuité spatiale de l’archipel. Les aéroports internationaux (Tokyo- Haneda et Narita, celui du Kansai, par exemple) intègrent la mégalopole au reste du monde, comme le font les ports pour la voie maritime.

2. La première façade industrialo-portuaire du monde.

La mégalopole japonaise est en effet-encore aujourd’hui- la 1ère façade industrialo-portuaire de la planète. Les ports japonais, profitant de sites souvent propices, assurent un rôle d’interface majeure vers le Japon, mais aussi vers l’Asie orientale et vers le monde, reflétant le modèle économique japonais orienté vers les exportations (4ème mondial). Les ports permettent l’approvisionnement, au meilleur coût, des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires, et exportent vers le monde entier des produits à forte valeur ajoutée qui ont longtemps fait la réputation du made in Japan.

Dans une économie toujours plus littoralisée, la mégalopole japonaise, toute entière portuaire, constitue la 1ère région industrielle mondiale et représente jusqu’à 80% de la production industrielle nationale, soit 10% environ de la production mondiale. Ses positions, quoique en mouvement, sont encore très fortes dans la sidérurgie, la chimie lourde, les chantiers navals, mais sont à présent surtout développées dans l’automobile et les industries de hautes technologie (informatique et électronique haut de gamme, robotique).

3. Le centre du Japon, un des centres du monde.

La mégalopole constitue assurément le centre du Japon, car les grandes métropoles y concentrent les fonctions de commandement et à très forte valeur ajoutée. Les Bourses d’Osaka et surtout de Tokyo (le Kabuto-Cho) ont une influence mondiale. Les grandes banques japonaises et la plupart des sièges sociaux y sont d’ailleurs rassemblés. Les grandes universités (Todai), centres de recherches et technopôles japonais (Tsukuba, Kansai), sont tous localisés dans la mégalopole. Cependant, à la différence des autres mégalopoles, les fonctions politiques de niveau mondiales sont absentes.

Malgré la volonté politique de décongestionner la mégalopole, sur les 18 pôles de compétitivité du programme gouvernemental industrial clusters, 13 sont situés dans la mégalopole. Le plan Technopolis s’est surtout traduit par l’extension de la mégalopole, notamment à son extrémité sud, l’île de Kyushu faisant à présent figure de Silicon Island. La mégalopole tend donc à renforcer son poids dans l’économie mondiale à la mesure de son influence mondiale. Des mouvements de concentrations l’affectent en effet.

II. Un espace toujours plus métropolisé.

1. Une ou deux villes mondiales ?

Chaque mégalopole a ses villes mondiales. Tokyo est sans conteste le centre de la mégalopole japonaise. Et sans conteste, c’est une ville mondiale : La 1ère par sa population (33 millions) et son PIB (30% du PIB japonais). A elle seule, elle concentre les deux tiers des sièges sociaux des entreprises japonaises, 85% des banques étrangères, la moitié des étudiants du pays et de ses entreprises de pointe. Les services de haut niveau et la recherche y sont tout particulièrement bien implantés.

Dans la plaine du Kansai, le trinôme urbain Osaka-Kobe-Kyoto est un pôle d’importance mondiale, relié par l’aéroport international du Kansai. Avec 20 millions d’habitants, c’est la 2ème région économique du Japon, qui a développé des activités industrielles de pointe. Pourtant, en dépit de son poids, l’ensemble urbain du Kansai peut difficilement faire figure de ville mondiale : son rayonnement n’est pas comparable à celui de Tokyo.

2. Une configuration liée à l’Histoire.

La configuration de cet espace fortement métropolisé de la mégalopole japonaise est liés à l’histoire du peuplement du pays. Les premiers groupes humains s’installent dans les étroites plaines littorales, sites favorables à la riziculture. Les plaines du sud –Kanto, Kansai- sont les plus vastes et les plus propices. La période féodale, puis l’ère Edo (1600-1868) voient la multiplication des « villes-sous-le-château ». De ces centres urbains naît progressivement un réseau, ancêtre de l’actuelle mégalopole.

L’industrialisation brutale de l’ère Meiji (1868) entraîne le développement des villes portuaires. L’essor économique renforce les hiérarchies en place : l’exode rural y contribue, vidant progressivement le « Japon de l’envers » (Ura Nihon) au profit du « Japon de l’endroit » (Omote Nihon). La période de haute croissance (1955-1973) accélère encore les processus de littoralisation et de concentration. Les banlieues s’étendent démesurément, fusionnant les centres en de gigantesques conurbations : la mégalopole est née et déborde vers le nord, l’ouest et le sud.

3. Vers toujours plus de métropolisation.

Outre des migrations pendulaires sur parfois plus de 100km, les grandes agglomérations poursuivent une croissance d’autant plus étonnante dans un pays en stagnation démographique. La mégalopole vide le reste du pays de sa substance. L’extension se poursuit, entre les grandes agglomérations, par des zones périurbaines, le long des axes de communication, mais aussi aux limites de la mégalopole, vers le nord et Sendai, vers le sud et Kumamoto.

Dans l’espace mégalopolitain proprement dit, les centres villes, pourtant saturés, poursuivent leur développement, avec de nouvelles créations de zones tertiaires. L’espace prend une tournure polycentrique, ainsi de Tokyo, ou le récent CBD de Shinjuku dédouble le centre historique de Marunouchi. Dans la concurrence que se livrent les grandes métropoles, Tokyo prend d’ailleurs le large, alors que le Kansai décline en termes relatifs. La métropolisation est donc encore à l’œuvre dans la mégalopole, saturant l’espace, accentuant les concurrences, accroissant les vulnérabilités.

III. Les revers de la métropolisation.

1. Aléas+vulnérabilité=risques.

La mégalopole japonaise, plus que tout autre, est en effet soumise à une multitude de risques, qu’ils soient d’origine naturelle ou anthropique. La concentration des hommes et des activités présente une forte vulnérabilité. Or la mégalopole est située dans l’une des zones les plus géologiquement instables de la planète : les séismes y sont fréquents et parfois meurtriers, tel celui de Kobe en 1995 (6000 morts) ou le grand séisme du Kanto en 1923, qui fit plus de 140 000 victimes ; les tsunamis (celui de 2010), le volcanisme, les typhons complètent une panoplie bien fournie. A ces aléas naturels s’ajoutent des aléas technologiques liés aux activités humaines : pollutions, eutrophisation des eaux, proximité de sites nucléaires.

Dans un cadre spatial aussi densément humanisé que la mégalopole japonaise, cette conjugaison d’aléas et de vulnérabilités donne naissance à des risques majeurs, avec lesquels la société japonaise a dû apprendre à composer. Les normes antisismiques dans la construction, les plans d’évacuations fréquemment répétés, les protections passives mises en place sur les côtes, la surveillance par satellite des typhons en formation sont autant de mesures de prévention…parfois amoindries par les pressions sociétales ou politiques.

2. Un modèle de développement soutenable ?

Mais la métropolisation conjuguée à la forte croissance économique a également engendré une dégradation

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