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La Politique Deplaton

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stration. Les crises internes et les guerres entre les cités jalouses de leur indépendance vont déstabiliser toute la Grèce. La guerre du Péloponnèse, avec ses conséquences néfastes pour Athènes et ses alliés, va remettre en cause et perturber les rôles au sein de la cité. Les institutions athéniennes sont bouleversées, les citoyens déboussolés, les campagnes désorganisées, les coutumes bafouées. C’est à ces moments que les penseurs comme Platon réfléchissaient sur les remèdes aux maux qui secouaient la société athénienne.

La tendance était alors d’imaginer des poleis idéales où la justice, la paix, l’ordre et le bonheur règneraient. Platon donnera, à travers La République et plus tard dans Les Lois, sa vision d’une société idéale qui remplacerait les cités corrompues.

L’organisation de cette cité idéale sera formellement, à quelques exceptions près, à l’opposé de ce qui avait existé jusqu’alors en Grèce. Un citoyen nouveau allait émerger de la conception de la nouvelle polis.

Ainsi est-il clair que les crises et les événements successifs avaient poussé ces penseurs à concevoir un autre type de société. L’environnement social et politique d’Athènes à la fin du Ve siècle se prêtait sinon à des changements, du moins à une conceptualisation de cités idéales conformes aux aspirations des Grecs de l’époque. En effet, la société était vraiment malade, et ses dirigeants étaient profondément atteints. Le démos et les autres catégories sociales avaient besoin de dirigeants à la fois dynamiques et intelligents, parfaits dans leur éducation et irréprochables dans leur vie quotidienne.

Dès lors, des questions fondamentales vont se poser à Platon, comme à d’autres penseurs d’ailleurs. Faut-il prendre des dirigeants issus de la société existante ou doit-on en former pour un nouveau type de cité et d’homme ? La deuxième formule semblait être la meilleure pour Platon. C’est ainsi que l’idée du philosophe-roi, pour ne pas dire « dirigeant et philosophe », surgit de ses réflexions. A défaut de ce type d’homme, il pensa rééduquer les princes et les dirigeants des régimes existants pour les transformer en rois-philosophes.

Le philosophe allait avoir un nouveau métier en acceptant d’aller à la tête de l’Etat. Il devenait plus politique que libre-penseur, plus praticien que théoricien. Dans ce dessein, il devait recevoir une nouvelle formation et acquérir une certaine expérience pour mériter son grade de philosophe-roi ou de roi-philosophe. Platon posait ainsi les jalons d’une nouvelle société dont les dirigeants seraient aguerris dans la théorie et dans la pratique.

La République en sera l’œuvre illustrative, où un nouveau type de philosophe est présenté dans une cité idéale que Platon souhaiterait édifier [4].

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2. UNE NOUVELLE APPROCHE DE LA NOTION DE PHILOSOPHE : LE PHILOSOPHE-ROI

2.1. Les observations de Platon

Platon, en politologue avisé, résume au début de La Lettre VII, exactement de 324b à 326b, les événements et les troubles survenus à la fin de la guerre du Péloponnèse dans la cité athénienne. De l’installation des Trente Tyrans à la mort de Socrate « que je ne crains pas de proclamer l’homme le plus juste de son temps » [5], le philosophe a été déçu sur toute la ligne.

Ses projets personnels et ceux qui sont relatifs à la politique athénienne lui avaient paru irréalisables à cause de la conduite détériorée et corrompue des citoyens. Les hommes politiques lui ont fait regretter en peu de temps l’ancien ordre des choses comme un âge d’or [6].

La première conséquence de la victoire de Sparte sur Athènes fut l’établissement des Trente Tyrans à Athènes. Platon, sans adhérer à leur politique, leur manifesta une sympathie modérée, liée certainement à la présence de ses proches et de ses amis [7] dans leur gouvernement. Mais, très vite, il fut « indigné » par leurs méthodes et leurs violences sur ses concitoyens et surtout sur son véritable ami et maître, le philosophe Socrate.

Durant cette séquence de l’histoire d’Athènes, Platon constata que le philosophe, à travers la personne de Socrate, était peu considéré. Il était traité comme un vulgaire homme de la foule et un simple jouet entre les mains des dictateurs politiques de l’époque. La présence de ses proches dans le gouvernement des Trente ne l’empêcha pas de condamner leur attitude vis-à-vis de Socrate.

Le renversement des Trente par les exilés du parti démocratique, conduits par Thrasybule, donna un court espoir à Platon. En effet, le régime démocratique développa une forme de liberté qui donnait droit à tout citoyen de s’exprimer librement sur les affaires publiques et privées de la cité.

Cette liberté que Platon qualifie d’anarchique et d’excessive porta encore un coup dur à la philosophie, à travers la personne de Socrate, condamné à boire la ciguë suite à « une accusation des plus graves qu’il ne méritait certes point » [8]. C’est là une autre séquence de l’histoire d’Athènes qui consolida l’idée négative de Platon sur le jugement et l’état d’esprit des hommes politiques par rapport à la philosophie. Celui qui représentait à ses yeux le plus grand et le plus juste des philosophes de son temps a été éliminé physiquement. Aussi Platon mettait-il sur le même pied les dictateurs d’hier et les démocrates d’aujourd’hui : ils n’avaient tous aucune idée de la philosophie et du philosophe, de la justice et de la sagesse. Les maux dont souffrait la société athénienne ne permettaient plus d’avoir de vrais et fidèles amis [9]. En effet, la corruption des mœurs n’autorisait plus des relations franches comme lui Platon en avait vécu avec Socrate. La législation avait subi le même sort. La cité et les citoyens étaient désorientés et perdus, Platon lui-même était « étourdi » [10] par la situation. Néanmoins, il affirmait lui-même n’avoir pas cessé « d’épier les signes possibles d’une amélioration dans ces événements et spécialement dans le régime politique » [11].

Dans l’analyse platonicienne de ces événements se dessinent trois repères : « mœurs », « régime politique », « philosophie », qui seront à la base de sa théorie de la réforme des institutions de la cité. Toujours est-il qu’il met en avant la philosophie et l’éducation des citoyens appelés à sortir la cité athénienne des effets de la crise qui la secouait depuis le début de la guerre du Péloponnèse.

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2.2. Redéfinir et relancer le métier de philosophe

Après la disparition de Socrate, Platon fut décidé à reprendre le flambeau laissé par son maître et ami. Pour ce faire, il se lança à la recherche des anciens disciples de Socrate, ce qui explique sa première sortie qui le mena auprès d’anciens disciples de Socrate qui cherchaient à appliquer la théorie du gouvernement de justice et d’égalité dans leurs cités.

Il s’était donné auparavant la mission de redéfinir le métier de philosophe. Socrate s’était limité à la définition théorique de la philosophie. Platon, quant à lui, va l’ouvrir à la politique et la convertir en métier. Cette technè n’est possédée que par les vrais philosophes. Aussi est-il possible aux gouvernants actuels de l’apprendre et de se l’approprier pour sauver la cité.

La mort de Socrate allait susciter chez Platon une réflexion plus profonde sur l’utilité de la philosophie, la mission et les objectifs de celle-ci par rapport à la gestion des affaires publiques. Révolté mais conscient de sa mission après la disparition du maître, le philosophe allait, à sa manière, combattre la dépravation des mœurs, la dépréciation des institutions, l’individualisme et quelques autres maux qui ont perdu la polis.

Des réformes s’imposaient aux acteurs politiques et une nouvelle approche philosophique aux penseurs de l’époque. De nombreux écrivains et penseurs donneront leurs avis sur les institutions et proposeront des réformes pour le rétablissement de l’ordre. Mais ils pensaient en même temps s’occuper de politique, tout en cherchant à changer le cours des choses. Quant à Platon, bien au fait de la crise qui secouait la société athénienne, il s’attelait à donner une assise théorique à toutes les réformes qu’il proposerait à ses concitoyens. Il se consacra à redéfinir la philosophie socratique et à la rendre plus accessible et plus pratique. En effet, la philosophie, défendue jadis par son maître Socrate, sera à la base de toutes les réflexions qu’il mènera dans ce sens. Mieux que son maître, Platon chargera la philosophie de plusieurs missions politique, économique, historique, sociale, tout en lui laissant les valeurs morales socratiques.

En définitive, la philosophie serait au début et à la fin de toutes les démarches qu’entreprendraient l’homme politique à la fois philosophe et politique et possédant des qualités humaines et divines.

3. LES VERTUS HUMAINES ET DIVINES DU PHILOSOPHE-ROI

3.1. Le philosophe-roi parmi les humains

Dans La République, à la question, « parmi les gouvernements actuels, quel est celui qui [selon toi], convient à la philosophie ? », Socrate répond sans hésiter, « aucun [...], je me plains précisément de ne trouver aucune constitution

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