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Le Bonheur

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faire en tout premier lieu est de ne pas suivre, à la façon du bétail, le troupeau des gens qui nous précèdent, ce serait alors s’acheminer non où il faut aller, mais où va la multitude », c’est ce qu’il affirme dans De la vie heureuse. Pour le philosophe, il ne faut écouter les conseils des autres, qui nous disent ce qu’il faut faire pour être heureux. Il faut procéder à un examen qui fait appel à notre raison afin que le chemin que nous choisissons coïncide avec ce que nous sommes véritablement, c’est-à-dire un être humain maître de ses propres actes. Nous seul pouvons déterminer ce qui va nous permettre d’atteindre le bonheur et non les autres par leurs conseils. Sénèque est l’un des fondateurs de l’école du Portique qui a pour philosophie le stoïcisme. Selon Sénèque, il ne faut pas croire aux présents de la fortune mais s’attendre à ce qu’elle nous les reprenne. La joie et la douleur élèvent ou abaissent l’âme à l’excès. Le sage ne doit donc ressentir ni la joie, ni le désir, ni la crainte. Sénèque repousse les passions, il ne s’attache à aucun des prétendus liens où les hommes font consister leur félicité, il ne redoute aucun des maux qui les effrayent. L’homme doit rester stoïque, de marbre. Ainsi le bonheur n’est pas dans les choses mas dans l’âme. Pour être heureux, il faut vivre en harmonie avec la nature, et avant tout avec notre propre nature d’homme. N’oublions pas que l’homme, contrairement à l’animal, est doté de raison, ce qui fait que le bonheur est de nature intellectuelle. Le bonheur trouve son fondement dans les facultés de l’esprit à s’élever au-dessus de ce qui est éphémère et à n’être aucunement affecté par la joie, l’espoir, la crainte…Le sage ne cherche pas la richesse et le pouvoir, mais il ne le rejette pas non plus, si ces deux facteurs peuvent amener l’homme à la sérénité de l’âme. Le bien ne consiste pas à atteindre la richesse mais à vivre le moment présent et rechercher la tranquillité de l’âme : « il en faut peu pour être heureux ». Ainsi le bonheur peut résider dans le fait de se suffire à soi-même, et le plaisir de l’âme, de ne jamais dépendre du corps. Lorsque notre corps éprouve une réelle souffrance, une douleur liée à notre corps, l’âme va opérer un réel détachement à l’égard du corps. L’âme est alors dans un état de stabilité, comme lorsque l’homme marche nu-pieds sur des cendres encore rouges sans

qu’il soit troublé le moins du monde par la douleur. Ainsi, on atteint une certaine sagesse car l’on se suffit à soi-même, l’on n’est troublé par quoique ce soit. Par cette sagesse et cette stabilité de l’âme, on touche à un bonheur de nature intellectuelle. De cette manière on échappe à l’illusion de la réalisation de nos désirs que provoque notre imagination, pour devenir vertueux et sage et ainsi pour mériter ce bonheur tant espéré. Ainsi, il faut se contenter de peu pour atteindre le bonheur. En atteignant la sagesse et la stabilité de l’âme, on se rend maître de soi-même, et d’une certaine façon, heureux. Quant à Descartes, il met en avant la raison et non l’âme pour parvenir au bonheur car la raison distingue l’homme de l’animal. Dans une lettre à Elizabeth, il explique qu’il faut se plier à trois règles établies de la morale dite « par provision » dans le Discours de la méthode. Tout d’abord, il faut user de son entendement pour connaître ce qu’il faut ou ne pas faire. Puis, on suivre sa raison et se détourner de ses passions si l’on veut être maître de soi-même et se maîtriser. Etant des êtres

raisonnés, nous devons donc faire preuve de vertu. Enfin, si l’on suit notre raison, puisque les biens que l’on ne possède pas sont hors de notre portée, on doit s’habitué à ne pas les désirer. Il n’y a rien que « le désir et le regret ou le repentir qui nous puissent empêcher d’être contents. » Si nous tendons l’oreille à notre raison que nous lui prêtons attention, nous n’aurons pas le moindre regret, désir ou tristesse. De plus, si nous avons suivi notre raison, nous avons donc fait tout ce qui était en notre pouvoir de faire. Ainsi, on peut en conclure que les maladies et les infortunes relèvent de la nature autant que la richesse et la santé, et qu’il n’est pas en notre pouvoir de changer quoique ce soit à la situation présente. Cela ne rime donc à rien de désirer ce que l’on n’a pas. Au lieu de vouloir changer l’ordre du monde, on doit changer nos désirs et ce contenter de ce que l’on a. Le fait de sentir que nous avons fait du mieux possible, que nous avons fait preuve de vertu nous donne une satisfaction. Ainsi un homme pauvre peut être plus heureux qu’un homme riche et en bonne santé, car cet homme aura fait preuve de vertu et se sera contenté de ce qu’il avait. Il n’aura rien désiré de plus car il savait que l’écran plat de la télévision et l’appareil photo numérique étaient hors de sa portée.

A l’opposé, un homme riche pourrait jouir d’un plus grand bonheur, mais s’il désire toujours plus que ce qu’il n’a déjà, s’il a la folie dépensière dans le sang, il sera moins heureux que le premier homme déguenillé, mais satisfait du peu qu’il a. Cependant, pratiquer la vertu sans user de notre entendement, c’est-à-dire croire que l’on agit correctement en ne consultant pas sa raison, relève de l’erreur et ne permet pas un véritable bonheur durable. Ce n’est qu’en

faisant preuve de sagesse et d’esprit à l’aide de notre entendement que l’on peut y parvenir. La raison nous montre où se trouve le meilleur de nous-mêmes et permet à l’homme de se perfectionner jours après jours, sans dépendre d’autres personnes que de lui-même. La recherche du bonheur correspond donc à la recherche du juste. En se rendant soi-même meilleur, on se libère de toute forme de regrets et de désirs illusoires : on a fait ce qu’il fallait, tout ce qui était en notre pouvoir. Nous ne sommes plus dans l’attente d’un bonheur souhaité par notre propre imagination, mais dans un bonheur immédiat dû à notre raison, qui nous permet de nous contenter de ce que l’on a, sans désirer ce qui n’est pas à portée de main.

Alors que Descartes pense que c’est par l’impératif du perfectionnement de soi et de la pensée que l’on peut accéder au bonheur, Kant, lui, pense que la raison suscite un contentement sans rapport avec ce que nous attendons du bonheur. Car en usant de notre entendement, on se détourne de ses désirs en se contentant de ce que l’on a. Ainsi, il n’y a pas pire illusion que de

croire qu’il y a un bonheur qui nous attend à la fin de la longue route sinueuse de la vie alors qu’en fait il n’y a pas de véritablement de chemin pour atteindre ce bonheur. Selon Kant, le bonheur est de nature empirique et non de nature intellectuelle. Le philosophe veut dire par là que le bonheur n’est accessible que par l’expérience. On ne peut donc pas déterminer ce qu’est véritablement le bonheur, on ne sait pas ce que l’on veut exactement. Si l’on émet des désirs et que l’on tente de les réaliser, on se rend compte qu’il en résulte des conséquences infinies, qui bien souvent ne mènent pas au bonheur. Par exemple, si un homme veut la richesse, des obstacles viennent alors

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