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Le Message, André Chedid, Des Personnages En Miroir

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-t-il jamais cessé de brûler ? » l. 11/13 chap. 23.

Deux amours. Deux générations différentes. Quatre âmes.

Anya et Anton, Marie et Steph forment des couples analogues en de nombreux points.

Au delà des nombreuses ruptures qui jonchent leur existence, chacun d’entre eux éprouve un amour absolu pour l’autre, comme se le remémore Marie : « Alors ils se quittaient, violemment. À peine séparés, ils ne pensaient plus qu’à se retrouver. » l.15/16 chap. 11, ou Anton : « Il l’appelle souvent "mon amour", cela lui donne des ailes » l.42 chap. 18. Il en découle parfois un désir d’indépendance, mais « l’angoisse les étreignait dès qu’ils croyaient vraiment se perdre », l. 32/33 chap. 19.

D’autre part, ils sont les uns comme les autres solidaires en ces périodes troublées, d’où l’intervention de Steph dans l’autocar lorsque extirpant une petite fille de la foule, il aide sa mère lourdement chargée ( chap. 42). Anya et Anton soutiennent également Marie tout au long de son agonie et demeurent auprès d’elle jusqu’à la "fin".

Ces ressemblances sont elles-mêmes établies par les personnages, puisque l’héroïne aurait aimé ressembler, plus tard, au couple d’Anya et d’Anton et que le vieil homme perçoit en Marie l’esprit tenace de sa femme: « Anton imagine Anya à cette même place. » l.22 chap. 19.

Ainsi, ces deux couples n’en sont finalement qu’un seul et représentent deux versions possibles d’une histoire d’amour. La première, éphémère, sombre déjà dans le néant ; l’autre, affermie par les années, se déploie dans le temps.

Steph et Gorgio diffèrent l’un de l’autre par leurs caractères et leurs convictions.

Tandis que le franc-tireur, pour lequel la guerre fut « une aubaine », est de caractère belliqueux, Steph est de nature pacifiste, « hostile à ce conflit » (l. 21 chap. 42) puisqu’il le sépare de Marie. En conséquence, l’idée de porter une arme lui répugne : « Jamais je ne me servirai d’une arme. Jamais je ne tuerai ! » martèle-t-il au chapitre 42. À l’inverse, Gorgio arbore sa mitraillette avec fierté ; celle-ci le définit et lui donne l’impression d’être virile.

Par ailleurs, Steph exerce un métier qui lui confère une certaine responsabilité ; il doit répondre à certaine règles afin d’exercer l’archéologie. Passionné par les fouilles, il relève les empreintes des hommes, des êtres, des conflits qui ont marqué la terre, d’où sa sensibilité vis-à-vis des guerres s’opposant à l’insouciance de Gorgio, désœuvré et sans travail.

Pourtant, une fois encore, les rôles et les comportements s'intervertissent, désaxés par la guerre : d’abord indifférent, Gorgio, confronté à l’image de Marie agonisante, cède peu à peu à la pitié et lâche la mitraillette qui le maintenait dans une position de supériorité cependant que Steph succombe à la violence et commet l’acte le plus cruel du roman en tuant le franc-tireur. Andrée Chedid suggère alors l’universalité de l’histoire, puisqu’elle y dépeint les deux facettes de l’humanité – la violence et la fraternité – dans chacun de ses personnages dont aucun n’est manichéen.

Si le père de Gorgio et Anton sont issus de la même époque et pratiquent de prestigieux métiers – avocat, médecin…-, ils se distinguent néanmoins au niveau du caractère, comme le montrent leurs réactions vis à vis de Gorgio.

En effet, son père, déçu[1] de ce fils insouciant qui néglige les études, ne l’aime pas : « Tu n’es rien. Tu n’es toujours rien, et tu me fais peur ! » l. 34 chap. 37. Il l’humilie sans cesse et méprise « son allure arrogante, sa démarche assurée ».

A contrario, Anton a su percer le masque de brutalité de brutalité derrière lequel se cache le jeune homme et voit en lui l’enfant qu’il est encore ; de ce fait, il lui fait confiance dès leur première rencontre : « C’est lui qui va ramener l’ambulance, j’en suis certain » (chap. 57 l. 70/71.) répète-il à Anya et Steph. Gorgio est touché par cet homme si avenant et désire immédiatement lui venir en aide : « Il pressa le pas, il fallait leur venir en aide. Il le souhaitait vraiment. » l. 7/8 chap. 39.

En revanche, le ressentiment de son père lui inspire irrespect et insolence : « "Va au diable !" murmura Gorgio » l. 41 chap. 37

C’est donc l’amour dont a besoin Gorgio, l’amour inaccessible d’un père qui lui fait peur ; l’amour d’un père que semble lui offrir Anton : « Chaque fois qu’il l’évoquait, Gorgio tremblait au souvenir de la rencontre avec son père. Son regard le poursuivait. […] Soudain l’image du vieil homme, torse nu, qu’il venait de quitter, avait resurgi » l.1/6 chap. 39

Marie et la mère de Gorgio sont conformes l’une

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