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Le Modèle Soviétique

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ne. Les organes constitutionnels et le propre PCUS ne jouent qu’un rôle secondaire. Staline cumule tous les pouvoirs, chef de gouvernement, chef des armées, secrétaire général du PCUS, chef de l’Etat. Il ne convoque qu’un seul congrès, en 1952, que pour porter le culte de sa personnalité à un niveau presque religieux. Juge absolu de la vie économique, politique, sociale et culturelle, il se veut le théoricien du socialisme : ses écrits et ses discours deviennent des dogmes. Staline ne tolère aucune opposition d’où une répression sans commune mesure.

2. Les aspects de la dictature .

La dictature se caractérise surtout par la répression des tendances nationalistes : aucune aspiration nationale des peuples non russes n’est tolérée. Les peuples baltes et d’autres minorités sont durement réprimés; des milliers de déportés sont envoyés au Goulag. Pour Staline, le peuple russe doit être le peuple dirigeant et tous les autres doivent se réunir autour de lui et le glorifier. Toute culture non russe est interdite.

La répression des minorités est aussi religieuse, surtout en Ukraine, Beaucoup d’orthodoxes et de juifs sont persécutés. Des centaines d’intellectuels juifs sont arrêtés et même exécutés ("Complot des blouses blanches" qui impliquaient jusqu’aux médecins du Kremlin).

A la suite de la Seconde Guerre mondiale, de nouvelles purges ont lieux dans l’armée. Elles visent surtout les généraux qui ont joué un rôle décisif dans les victoires soviétiques. Joukov, le libérateur de Berlin est exilé, car très populaire. Les autres éliminés. Staline ne veut en aucun cas remettre en cause son prestige et sa popularité.

La dictature intellectuelle s’exerce jusqu’à la mort de Staline, par le biais de son idéologue : Jdanov. Cette dictature se caractérise par des directives données à tous les intellectuels et artistes pour leur imposer le "Réalisme socialiste". Toute création artistique doit avant tout servir la propagande du système et glorifier Staline. Jdanov orchestre toute cette propagande et s’en prend même aux musiciens, Chostakovitch, mais surtout Prokofiev auquel il fallait "donner une leçon de piano communiste". La science est mise au service du socialisme et doit se soumettre aux idées de Lyssenko, "botaniste" pseudo scientifique qui avait les faveurs de Staline. Il affirme que la nature doit obéir à l’homme d’où le projet utopique de détournement de l’Ob vers la Mer d’Aral et la Caspienne. Mais plus grave encore, Lyssenko affirme "l’hérédité des caractères acquis" et fait croire à Staline qu’à partir de la génétique "on peut agir sur l’homme pour créer un homme nouveau". L’imposition du lyssenquisme explique le retard scientifique de l’URSS dans certains domaines. Mais les scientifiques soviétiques poursuivent leurs recherches dans la clandestinité.

Enfin, tous les opposants sont expédiés au Goulag. Le KGB, sous la direction de Beria, traque tous les suspects. En 1953, certains affirment que la population des camps de concentration atteint 12 millions.

B. L’expansion du modèle à l’Europe centrale et de l’est

1. La formation du bloc politique .

En 1945, l’essentiel de l’Europe centrale et orientale se trouve sous le contrôle de l’Armée rouge. Militaires et diplomates bolchévisent la zone d’occupation soviétique suivant la "stratégie du salami" : partout sont mis en place des gouvernements de coalitions dominés par les communistes qui détiennent les ministères clés (intérieur, défense, justice, information) ; le passage à la démocratie populaire se fait par étapes en provoquant des manifestations populaires, puis en éliminant les uns après les autres, les autres tendances politiques (Coup de Prague en février 1948), pour que finalement les communistes puissent gouverner seuls.

Dès 1946, l’URSS met en place le Kominform de manière à contrôler l’action de tous les partis communistes du monde entier. Il s’agit de s’aligner sur les consignes de Staline.

2. La formation du bloc économique et la satellisation .

Dès 1945, l’URSS établit des liens bilatéraux avec chacun des pays occupés. Entre 1945 et 1948, partout sont imposées une planification et une socialisation de l’économie. En 3 ans, l’Europe de l’est adopte le modèle soviétique. Les terres sont partout collectivisées (sauf en Pologne car l’agriculture y est le fait de petits paysans), les industries et les activités commerciales sont nationalisées, les plans quinquennaux mis en place. Dès 1949, est mis en place le CAEM (Conseil d’Aide Économique Mutuelle) qui est organisé en fonction des intérêts économiques de l’URSS.

Politiquement et économiquement, les démocraties populaires deviennent des satellites de l’URSS.

3. Les aspects de la stalinisation dans les pays satellites.

Le système dictatorial de l’URSS est étendu aux pays satellites et grâce au Kominform la mise au pas est réalisé en 2 ou 3 ans. Tous les partis communistes sont épurés de leurs éléments les plus anciens, au profit de jeunes qui doivent tout à Staline. La tâche de ces PC épurés est de répandre la doctrine de Staline, ce qui a pour conséquences une homogénéisation des PC calqués sur le modèle du PCUS.

Seule la Yougoslavie du maréchal Tito, qui s’est libérée sans l’aide soviétique, rejette ce système. En 1948, la Yougoslavie est exclue du Kominform. Tito ouvre la voie d’un communisme national et fait figure de précurseur du non-alignement.

II. Remise en cause du modèle avec Krouchtchev.

A la mort de Staline, le 5 mars 1953, le niveau de vie des soviétiques reste bas et la pénurie des biens de consommation est mal perçue par la population. Il y a une grande aspiration à de profonds changements.

A. La déstalinisation .

1. Le contexte.

Khrouchtchev devient secrétaire général du PCUS. Beria est arrêté puis exécuté. La préparation d’un Congrès du parti est lancée. Pour les nouveaux dirigeants, relever les secteurs de l’économie en retard devient une priorité. Or, cette nouvelle politique ne peut se concilier avec des dépenses excessives d’armement d’où la nécessité d’une détente internationale, en particulier avec les Etats-Unis. La rupture avec la Chine en 1960 favorise l’URSS dans le sens où celle-ci n’avait pas les moyens d’aider massivement un pays comme la Chine quand elle voulait relever le niveau de vie des soviétiques.

2. Le XXème Congrès du PCUS et ces conséquences .

Lors du XXème Congrès du PCUS, en février 1956, Khrouchtchev souligne l’importance de la détente internationale et reconnaît que les modalités pour édifier le socialisme peuvent être différentes suivant le pays considéré. Le Kominform est donc aboli. Khrouchtchev reconnaît l’insuffisance des résultats économiques et dénonce le stalinisme dans une séance réservée aux seuls délégués des soviets.

La déstalinisation commence de manière très concrète : disparition des portraits de Staline de tous les édifices publics, Stalingrad devient Volgograd, le Pic Staline est rebaptisé Pic Communisme, les statues de Staline disparaissent, une certaine libéralisation du système semble se mettre en place. Mais celle-ci demeure toutefois limitée car les déstalinisateurs sont tous d’anciens staliniens. Les opposants au régime sont toujours poursuivis, mais ils ne sont plus internés dans les camps de concentrations sinon dans des hôpitaux psychiatriques.

3. Les changements économiques et sociaux sous Khrouchtchev.

La déstalinisation, c’est aussi réformer un système économique peu efficace. Il faut "rattraper et dépasser les Etats-Unis" dit Khrouchtchev en 1957.

Sur le plan scientifique et technologique, l’URSS devance les Etats-Unis dans le domaine de la conquête spatiale . En 1957, Spoutnik, le premier satellite, est mis sur orbite. En 1960, Yuri Gagarine est le premier homme dans l’espace.

Les ouvriers, à partir de 1956, peuvent désormais choisir de changer d’entreprise et de région. La retraite est fixé à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes. La semaine de travail passe de 48 à 42 heures. Le nombre de logements augmente. La vie quotidienne semble s’améliorer

Dans les campagnes les kolkhozes sont regroupés en unités de production plus vastes. Khrouchtchev lance l’opération des terres vierges du Kazakhstan où 40 millions d’hectares sont défrichées. Les cultures céréalières (blé, mais surtout maïs) sont développées, ainsi que l’élevage.

Sous l’impulsion de l’économiste Libermann, qui dénonce les lourdeurs de la planification centralisée, Khrouchtchev stoppe le plan quinquennal en cours pour le remplacer par un plan septennal. Pour remédier à la centralisation sont créés 104 conseils économiques régionaux, les sovnarkhozes dotés de plan autonome coordonnés sur le Gosplan.

B. Les limites de la déstalinisation dans les pays satellites

Dès la mort de Staline, en juin 1953, des émeutes ouvrières éclatent à Berlin-est contre les exigences du régime (+10% de normes de production). Les grèves gagnent tous le pays et seule l’intervention des chars de l’Armée rouge rétablit l’ordre.

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