DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Le Prêtre Dans Le Roman

Dissertations Gratuits : Le Prêtre Dans Le Roman. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 14

s parle de l'abbé Gabriel (secrétaire de l'évêque de Limoges), qui n'est autre que le frère cadet d'Eugène de Rastignac (Le Père Goriot). L'on nous présente le décalage entre ce prêtre aristocrate faisant partie du haut clergé et la foi vive des paysans. Cela montre que quelque sois notre rang l'on peut toujours apprendre de nos inférieurs.

Un prêtre marié 1864 Barbey d'Aurevilly

En effet, pour ce coin de pays d’où la religion n’était pas déracinée encore

(songez que je vous parle d’il y a plus de quarante ans !), cet inconnu, qui

n’en était plus un pour maître Tizonnet, était plus criminel et plus odieux que

l’assassin - que le bandit qui a tué un homme. Lui, il avait TUE DIEU, autant

que l’homme, cette méchante petite bête de deux jours, peut tuer l’Eternel - en

le reniant ! C’était un ancien prêtre - un prêtre marié !

Il s’appelait Sombreval - Jean Gourgue, dit Sombreval, du nom d’un petit clos

qui avait appartenu à son père, un paysan de la vieille roche, mort de la

conduite de son fils.

[...]

En 1789, l’abbé Sombreval fut chargé par son évêque d’une mission secrète. Il partit pour Paris, et, le croira-t-on ? il n’en revint pas. Paris, ce gouffre de corruption, de science et d’athéisme, l’avait dévoré. Il s’était jeté tout vivant, comme Empédocle, dans le cratère qui allait vomir la Révolution française, et ses sandales de prêtre, on ne les retrouva même pas au bord du cratère, tiède et menaçant. Il n’écrivit pas à son père ; il oublia son évêque ; il garda enfin avec tous ceux qui le connaissaient un silence qui les fit trembler.

Ces deux extraits résume l’histoire de Jean Sombreval, ancien prêtre devenu athée et même marié dans le Paris révolutionnaire. Ici l'on nous présente un prêtre qui a renié sa foi et va subir la vengeance d’un Dieu moins charitable que jamais. On aperçoit la mise en place d'un combat entre le bien et le mal qui a pour but le salut de l’âme de ce prêtre déchu. Le point de vu du narrateur est volontairement orienté vers la doctrine catholique, ce qui explique le jugement très lourd (TUE DIEU en majuscule pour marquer la faute) qu'il porte sur Sombreval. Cet image très sombre de la figure du prêtre pécheur montre que le mal, le péché et sa tentation ne les épargnes pas plus que quiconque.

La Faute de l’abbé Mouret 1875 Émile Zola

Après avoir récité l’Offertoire, le prêtre découvrit le calice. Il tint un instant, à la hauteur de sa poitrine, la patène contenant l’hostie, qu’il offrit à Dieu, pour lui, pour les assistants, pour tous les fidèles vivants ou morts. Puis, l’ayant fait glisser au bord du corporal, sans la toucher des doigts, il prit le calice, qu’il essuya soigneusement avec le purificatoire. Vincent était allé chercher sur la crédence les burettes, qu’il présenta l’une après l’autre, la burette du vin d’abord, ensuite la burette de l’eau. Le prêtre offrit alors, pour le monde entier, le calice à demi plein, qu’il remit au milieu du corporal, où il le recouvrit de la pale. Et, ayant prié encore, il revint se faire verser de l’eau par minces filets sur les extrémités du pouce et de l’index de chaque main, afin de se purifier des moindres taches du péché. Quand il se fut essuyé au manuterge, la Teuse, qui attendait, vida le plateau des burettes dans un seau de zinc, au coin de l’autel.

— Orate, fratres, reprit le prêtre à voix haute, tourné vers les bancs vides, les mains élargies et rejointes, dans un geste d’appel aux hommes de bonne volonté.

Et, se retournant devant l’autel, il continua, en baissant la voix. Vincent marmotta une longue phrase latine dans laquelle il se perdit. Ce fut alors que des flammes jaunes entrèrent par les fenêtres. Le soleil, à l’appel du prêtre, venait à la messe. Il éclaira de larges nappes dorées la muraille gauche, le confessionnal, l’autel de la Vierge, la grande horloge. Un craquement secoua le confessionnal ; la Mère de Dieu, dans une gloire, dans l’éblouissement de sa couronne et de son manteau d’or, sourit tendrement à l’enfant Jésus, de ses lèvres peintes ; l’horloge, réchauffée, battit l’heure, à coups plus vifs.

La Faute de l’abbé Mouret est le cinquième volume de la série les Rougon-Macquart. Il est le second ouvrage de la série qui traîte du catholicisme. Dans ce roman l'on observe la vie d'un prêtre déchiré entre sa vocation religieuse et l'amour d'une femme. Cet extrait nous décrit le point culminant de la messe : le canon. Cette description dans une parfaite tradition naturaliste fait preuve de vraisemblance et d’honnêteté. Cela est particulièrement émouvant quand l'on sait l’appréhension de Zola envers les religions.

En route 1895 Huysmans

Et le prêtre fait à grands pas le tour du catafalque, le brode de perles d’eau bénite, l’encense, abrite la pauvre âme qui pleure, la console, la prend contre lui, la couvre, en quelque sorte, de sa chape et il intervient encore pour qu’après tant de fatigues et de peines, le Seigneur permette à la malheureuse de dormir, loin des bruits de la terre, dans un repos sans fin.

Ah ! jamais, dans aucune religion, un rôle plus charitable, une mission plus auguste, ne fut réservé à un homme. Élevé au-dessus de l’humanité tout entière par la consécration, presque déifié par le sacerdoce, le prêtre pouvait, alors que la terre gémissait ou se taisait, s’avancer au bord de l’abîme et intercéder pour l’être que l’Église avait ondoyé, étant enfant, et qui l’avait sans doute oubliée depuis, et qui l’avait peut-être même persécutée jusqu’à sa mort.

Cet extrait décrit avec précisions et admiration la célébration d'une messe par un prêtre. Huysmans décrit le mysticisme avec contemplation et respect. Dans cette observation d'un office religieux le prêtre apparaît souverain et digne. Cela est très enrichissant car dans la littérature l'on choisit rarement de représenter la messe et son ministre. Cela est du entre autre au fait que En route permet à Huysmans de nous raconter sa conversion.

Journal d’un curé de campagne 1936 Georges Bernanos

Oui, je pleurais. Je pleurais sans un sanglot, je crois même sans un soupir. Je pleurais les yeux grands ouverts, je pleurais comme j’ai vu pleurer les moribonds, c’était encore la vie qui sortait de moi. Je me suis essuyé avec la manche de ma soutane, j’ai distingué de nouveau le visage du docteur. Il avait une expression indéfinissable de surprise, de compassion. Si on pouvait mourir de dégoût, je serais mort. J’aurais dû fuir, je n’osais pas. J’attendais que Dieu m’inspirât une parole, une parole de prêtre, j’aurais payé cette parole de ma vie, de ce qui me restait de vie. Du moins j’ai voulu demander pardon, je n’ai pu que bégayer le mot, les larmes m’étouffaient. Je les sentais couler dans ma gorge, elles avaient le goût du sang. Que n’aurais-je pas donné pour qu’elles fussent cela, en effet ! D’où venaient-elles ? Qui saurait le dire ? Ce n’était pas sur moi que je pleurais, je le jure ! Je n’ai jamais été si près de me haïr. Je ne pleurais pas sur ma mort. Dans mon enfance, il arrivait que je me réveillasse ainsi, en sanglotant. De quel songe venais-je de me réveiller cette fois ? Hélas ! j’avais cru traverser le monde presque sans le voir, ainsi qu’on marche les yeux baissés parmi la foule brillante, et parfois même je m’imaginais le mépriser. Mais c’était alors de moi que j’avais honte, et non pas de lui. J’étais comme un pauvre homme qui aime sans oser le dire, ni seulement s’avouer qu’il aime. Oh ! je ne nie pas que ces larmes pouvaient être lâches ! Je pense aussi que c’étaient des larmes d’amour…

Le roman décrit l’existence simple d’un jeune prêtre catholique dans la petite paroisse d'Ambricourt dans le nord de la France. Il est désespérer du manque de foi de la population de son village. Cet extrait écrit à la première personne du singulier invite à s'immiscer dans l’âme du prêtre. Par là Bernanos nous permet de comprendre la façon de penser de ce prêtre. L'utilisation de nombreuses questions rhétoriques a pour but que l'on suive aisément le cheminement de la pensé du personnage. Ici l'on voit la figure d'un prêtre qui ne se pense même plus capable d'exercer sa charge pastorale. Pour ne pas perdre l’espérance, il se rattache à sa foi. Bernanos désire révéler la présence de Dieu et montrer qu'on ne doit jamais perdre confiance. Cela montre les deux facettes de cette homme consacré qui avant d’être un être sacré est un être humain (sensible,émotif,pécheur...). Sans désacraliser sa personne cela permet de la rendre plus accessible et compréhensif par la majorité.

La Clairvoyance du Père Brown « La croix bleue » 1994 G.K. Chesterton

Six personnes seulement étaient montées à Harwich et au cours du trajet. C’était un petit employé de

...

Télécharger au format  txt (20.1 Kb)   pdf (167.7 Kb)   docx (14.3 Kb)  
Voir 13 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com