Le Visage De La Guerre

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L'expressionnisme (=l'art de l'émotion ) est le mouvement artistique qui se développe durant le 1er quart du XXième siècle. Ce mouvement débute avec Vincent Van Gogh ( bien que ces œuvres appartiennent au mouvement de l'impressionnisme ) et prend fin avec la création de la nouvelle objectivité. L'expressionnisme consiste à décrire le monde extérieur selon un langage plus émotionnel que plastique.

La nouvelle objectivité est le mouvement artistique dont Otto Dix et d'autre peintre de la même période furent les fondateur en 1920, ce mouvement succède à l'expressionnisme et est caractérisé par des représentation du réel sans cacher la vérité, du réalisme d'une époque et de son état d'esprit. Le mouvement prend fin avec l'arrivée d'Hitler au pouvoir qui qualifie ce mouvement d'Art dégénéré.

L'art dégénéré fut le nom donné par Hitler à l'art moderne alors qu'il arrivait au pouvoir, ce nouveau « mouvement » artistique lui permettait d'interdire l'art moderne et de conserver l'art classique qui selon lui symbolisait la pureté de la race allemande alors que les artistes modernes étaient pour lui une race inférieure. Les nazis interdirent de nombreux mouvement artistique et brûlèrent de nombreux tableaux après les grandes expositions des artistes dégénérés. Otto Dix, Chagall, Max Ernst … firent parti, malgré eux, de ce mouvement.

LE RETABLE D'ISSENHEIM

Otto Dix est influencé par l'œuvre de Mathias Grünewald : le Retable d'Issenheim.

Mathias Grünewald ne cache rien de la décrépitude du Christ, Otto Dix à son tour ne cache rien de l'horreur de la mort des soldats.

DER KRIEG :

Le triptyque « der Krieg » ( la Guerre ) est une peinture à l'huile sur bois formé de trois panneaux principaux ( panneau principal : 204 x 204 cm ; panneau de côté : 204 x 102 cm ) et d'une prédelle ( 60 x 204 cm ) .

Il est réalisé entre 1929 et 1932 par Otto Dix qui fortement marqué par la Première Guerre Mondiale veut dénoncer l'horreur de la Guerre.

Le triptyque comporte des ressemblances avec une œuvre de la Renaissance : Le Retable d'Issenheim de Mathias Grünewald.

« Der Krieg » est exposé à la Galerie Neue Meister de Dresde.

DESCRIPTION

Le triptyque d'Otto Dix est formé de trois panneaux principaux et d'une prédelle, chacun représentant un moment de la guerre.

PANNEAU DE GAUCHE

Le panneau de gauche représente l'arrivée des soldats sur le front, alors que le soleil commence à se lever, on y aperçoit une armée en mouvement sans fin et sans commencement, tous étant de dos.

• Au premier plan, on distingue une roue de chariot qui est en partie dissimulé par la brume.

• Au second plan, on aperçoit des soldats portant l'uniforme ( sac, casque et armes ) des poilus. Les jambes écartées des soldats prouvent qu'ils sont en mouvement. Les soldats sont de dos, on ne peut donc pas voir leur visage et leurs expressions. La file de soldats donne l'impression de n'avoir ni commencement ni fin. Les soldats forment ainsi une armée humains sans visage et sans identité qui avance d'un même pas vers le front.

• A l'arrière plan, on discerne un ciel chargé, épais, menaçant qui semble s'abattre sur les soldats.

La scène est encore ordonné ce qui ne sera pas le cas dans les autres panneaux, elle s

PANNEAU CENTRAL

Le panneau central représente l'après-guerre, c'est une scène de violence qui est montré par l'amas de corps et de débris au niveau du sol.

• Au premier plan, on peut observer l'horreur des tranchées : on y aperçoit un amas de débris ( barbelés, morceau de bois calcinés, viscères ) ainsi qu'un amoncellement de corps déchiquetés et éviscérés surplombé par un cadavre aux yeux vides, à la bouche ouverte d'où jaillit un ver, aux jambes pointaient vers les cieux, à la peau parsemé de pustules qui évoque les conditions d'hygiène abominables dans lesquels ont vécu les poilus dans les tranchées ( maladies, épidémie … ). Ce cadavre tend une main dans une tentative désespérée d'obtenir de l'aide qui reste suspendu dans le vide. Au dessus de cet amas de viscères et de corps est suspendu un squelette embroché sur un résidu d'architecture ou d'une branche et qui désigne de son doigt la mort horrible que subissent les soldats et la barbarie qui s'entassent plus bas.

• Au second plan, on peut discerner un unique survivant qui quasiment invisible assiste à la scène. Le visage et le regard dissimulés par un masque à gaz, sa cape le privant de ses bras et donc de tout mouvement, il est le témoin de l'atrocité de la guerre. On aperçoit déjà les ruines des maisons, des bâtiments qui ont été détruit par les bombardements.

• A l'arrière plan, on peut distinguer le restes des maisons écroulées et calcinées ainsi qu'un paysage désertique dans lequel ne subsiste aucune trace de vie humaine (= paysage dévasté par la guerre). Le ciel est toujours chargé et inquiétant mais on y aperçoit une faible lumière.

Dans ce panneau, trois personnages sont importants :

• Le survivant qui représente la déshumanisation des poilus : on ne voit de lui rien de vivant, il assiste à l'enfer de la guerre sans avoir l'air de broncher.

• Le cadavre suspendu joue quant à lui le rôle d'angelot macabre qui indique l'échec d'une élévation vers les cieux et une mort passant par la souffrance.

• Le corps du cadavre qui surplombent l'amas de mort dénonce la cruauté de la guerre, son corps est criblé de balle comme si l'on s'était acharné sur lui.

PANNEAU DE DROITE

Le panneau de droite représente l'entraide entre les soldats valides et les blessés, c'est une scène d'espoir. Elle correspond à la fin de la journée comme à la fin d'une bataille.

• Au premier plan, on distingue des corps sans vie au sol ainsi que trois hommes vivants; deux blessés, l'un rampant l'autre étant portés, ainsi qu'un soldat valide qui soutient l'un des deux blessés. Le sauveur n'étant autre qu'Otto Dix lui-même, il est le seul personnage à faire face et dont on voit le visage, le regard et les expressions, il est aussi la seule personne a ne pas porter l'uniforme des soldats ( pas de casque, de masque et d'armes ). Derrière lui, on distingue un tronc d'arbre calciné.

• A l'arrière plan, le ciel est plus sombre que dans les panneaux précédent et donne l'impression qu'il s'abat sur le monde, on discerne aussi le reste des maisons qui disparaissent sous les épais nuages.

Otto Dix prouve dans cette scène qu'il connaît ce qu'il peint.

PREDELLE

La prédelle a deux signification, soit elle représente le repos des soldats soit leur mort.

• On y aperçoit des soldats morts ou endormis dans ce qui pourrait être une tente ou un caveau. Les soldats sont allongés, un drap les surplombe. La file de soldats semble ne pas avoir de fin.

Cette scène est la plus calme mais aussi la plus sombre de toute.

TECHNIQUES UTILISES

Otto Dix a utilisé de nombreuses techniques pour créer son triptyque.

COULEURS

Dans son triptyque, Otto Dix utilise principalement des nuances de rouge, de brun et de gris. Les couleurs utilisés sont tantôt froide ( noir, gris... ) tantôt chaude ( rouge... ) mais sont toutes associés à l'univers de la guerre.

Le rouge représente le ciel tourmenté présent dans les trois panneaux principaux, le sang, les viscères et le feu du champ de bataille...

Le gris marque les soldats, leur casques, leurs vêtements ainsi que leurs armes.

Le brun, lui, est utilisé pour la terre des tranchées.

Ces trois couleurs symbolisent les éléments importants de la guerre qui sont présents dans tout les témoignages des poilus (pluie, boue et sang...).

Otto Dix dépeint l'univers de la guerre : une bataille qui se déroule dans la boue et la crasse et qui se traduit par la violence et la mort.

LUMIERE

Otto Dix dans son triptyque « der Krieg » ne traite pas la lumière de la même façon dans chaque panneau, elle provient de source différentes.

• Dans le panneau de gauche, la lumière monte du sol