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Les Grandes Épidémie Et La Civilisation Des Moeurs

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sement. Ces mesures ne sont pas apparues pour des raisons scientifiques, basée sur la contagion, mais seulement à cause de la peur et le dégout que les lépreux inspiraient. Etre lépreux était alors autant une condition sociale que physique.

-Ensuite, Gousblom a étudié la peste, qui agissait rapidement et temporairement. La nature contagieuse de cette épidémie était bien comprise mais les voies de transmission étant encore inconnues, elle était considérée comme venant de l’extérieur et suscitait donc la peur et la haine des étrangers. En l’absence de savoir scientifique, les gouvernements ont mis en place des mesures rationnelles, telles que la quarantaine, les certificats de santé des voyageurs.

-La syphilis est la troisième épidémie à laquelle l’auteur s’est intéressé. Il s’agit d’une maladie associée à la débauche et au vice et qui touche - pour la première fois - toutes les classes sociales de la même façon. Elle diffère de la peste par son moyen de propagation, en effet elle ne peut pas être fuit, elle se transmet par les « voies insaisissables » On assiste à une condamnation morale du malade syphilitique.

-Enfin, la dernière épidémie vue par l’auteur est le choléra. Cette maladie, transmise par les eaux sales, touchait majoritairement les populations les plus pauvres, et a entrainé une stigmatisation de la classe ouvrière. Du fait de la grande proximité entre la classe ouvrière et les riches, ces derniers ne peuvent plus ignorer l'insalubrité et le surpeuplement des plus pauvres(« la grande puanteur de Londres »). Donc ce sentiment de trop grande proximité va permettre l’apparition du système d’égout. Il a permis de mettre fin à cette épidémie : c’est la première fois que la technique l’emporte sur la maladie.

L’étude de ces quatre épidémies fait ressortir la différence entre les classes sociales.

En effet on remarque à chaque fois, que les plus riches parviennent à éviter les maladies (maisons de campagne pour sortir des villes, conditions de vie salubres, possibilité de lire et d’appliquer les traités d’hygiène…). Ces épidémies mettent en avant la notion de précarité et une stigmatisation des plus pauvres. C’est la présence de ces classes qui est à l’origine de pressions sociales sur les gens et donc d’un changement de comportement.

En effet la modification des mœurs, selon l’auteur, n’est jamais motivée par des raisons d’hygiène mais par des contraintes sociales : c’est l’impression de soi que l’on veut produire sur les autres, surtout vis-à-vis des personnes de classe sociale supérieure qui contraint les comportements. Goudsblom nous donne l’exemple de l’apparition de la fourchette : son utilisation a été motivée par l’apparence de raffinement et de dextérité qu’elle entrainait.

Ce n’est qu’au XXème siècle que son utilisation a été validée par des raisons d’hygiène.

Ainsi on a vu évoluer la norme de propreté, à la fois en faveur de l’hygiène contemporaine (fourchette, crachat…) mais aussi dans le sens contraire (il ne fallait pas se laver les mains en sortant d’une pièce car cela risquait de provoquer les pensées impures chez les autres).

La conclusion de Goudsblom rejoint donc la théorie du procès de civilisation d’Elias : ce sont les contraintes sociales qui influencent les comportements et dans le cas de l’hygiène, ce sont les plus hautes couches sociales définissent donc les mœurs.

De plus, au cours des siècles, on a observé un changement de la sensibilité sociale.

En effet d'une société collective où l'on appliquait les normes par respect des autres, où les pressions sociales s'exerçaient sur tous et entre tous, on est arrivé dans une société individuelle faite d'auto-contrainte. La norme est intériorisée par l'individu. En effet, au moyen âge, on vivait tous ensemble en famille et entre amis : il y avait une pièce commune pour tous. Puis petit à petit, on assiste à une individualisation de sa personne (chacun a sa propre chambre).

Les considérations sociales sont restées prépondérantes par rapport aux considérations sanitaires jusqu'au début du XIXème siècle. L'apparition des campagnes de santé publique appuyées par des explications rationnelles et scientifiques a permis la démocratisation de l'hygiène. Aujourd'hui les considérations hygiéniques ont une place d'honneur.

Les gouvernements ont su mettre en place des mesures pour lutter contres ces épidémies: ils ont été les avant-gardes des conseils de santé.

"L'hygiène est devenue une tache que chaque individu peut et doit accomplir

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