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Les violences urbaines

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s qui freinent cette sauvagerie naturelle. L’éducation et le contrôle social dressent des remparts internes et externes à la violence qui d’un point de vue théorique est conçue comme la conséquence d’un défaut de socialisation. Ainsi, explique-t-on la violence des jeunes par une décadence des mœurs, par les lacunes de la désocialisation, par les ruptures familiales, par le déclin de la morale.

Or, face au débordement juvénile lié aux mutations sociales, les réactions normatives ont toujours été de ce type. Mais si l’interprétation de la violence des jeunes en termes de crise peut apparaître banale, elle ne signifie pas pour autant que cette crise ne repose pas sur des faits spécifiques à l’époque actuelle, comme l’apparition de nouveaux publics scolaires. 5 modifications fondamentales seraient distinguées : - la progression de la délinquance des mineurs en nombre et taux.

- le rajeunissement de l’âge d’entrée dans la délinquance.

- l’aggravation des actes de délinquance

- le développement d’une délinquance d’exclusion territorialisée et accompagnée de trafics.

- l’explosion des incivilités

L’histoire des violences urbaines remontent dans leurs caractéristiques actuelles au début des années 80. Les références vont des événements des Minguettes, des ZUP de Vénissieux, de Vaulx en Velun en 81 aux quartiers nord de Marseille. Aux violences urbaines stricto sensu, se sont ajoutées les violences scolaires qui sortent peu à peu du strict fait divers. En les associant à un autre débat, celui sur l’immigration, les récits de ces violences confèrent à ces faits divers une autre identité. L’arrière-plan de l’immigration est désormais mobilisé pour rendre compte de certaines violences, mais aussi du problème d’une certaine délinquance.

Progressivement, se met en place une approche globale, la poli de la ville. Celle-ci s’est traduite par un ensemble de dispositifs notamment dans le cadre de la loi d’orientation pour la ville où avec els différentes dotations et subventions de l’état, et des partenaires publics. En 96, le pacte de relance de la ville reprend certaines dispositions de la loi du 4/02/95, sur l’aménagement et le développement du territoire et circonscrits géographiquement la crise urbaine en définissant 700 zones urbaines sensibles, 350 zones de redynamisation urbaines, et 38 zones franches crées dans les quartiers difficiles. Ces mesures en représentent qu’un élément dans la poli globale de lutte contre l’exclusion et la délinquance. La poli de la ville se rapporte à une nouvelle géo prioritaire, à une volonté de se mettre en adéquation avec les particularismes locaux et développe une discrimination territoriale positive.

Cependant, faire face aux problèmes de l’exclusion et du chômage nécessitent d’appréhender l’état d’insécurité qui caractérisent un certain nombre de villes françaises. La délinquance apparait de plus en plus précoce. Les infractions des mineurs se multiplient et la délinquance juvénile fait l’objet de préoccupations de plus en plus fortes de la part des pvrs publics. Cela ne peut se faire qu’à l’intérieur d’une stratégie globale et par une redynamisation de ces quartiers par l’éco.

A) Les spécificités nouvelles : la délinquance scolaire

L’école joue ici un grand rôle. La question des enseignements des valeurs reste posée. La dilution des valeurs éliminent l’affrontement entre le bien et le mal. Le manque de repères et d’acquis élémentaires dés le plus jeune âge de la scolarisation en sont les conséquences. Or, les valeurs républicaines sont de retour avec notamment l’enseignement de l’instruction civique dés l’école élémentaire. Le respect apparait dés lors comme un dénominateur commun. Kant définit le respect comme « l’unique sentiment moral, le devoir érigé en loi de la raison ». La morale Kantienne, reposant sur le respect de la personne même et ce que souvent inconsciemment demande les jeunes à travers l’expression même de leur violence. Pour Hyppolyte Taine (historien du XIXème), ce qui maintient une société poli, c’est « le respect de ses membres les uns pour les autres ».

Or, les violences à l’école forment un nouveau type de délinquance. On peut s’interroger sur la brusque émergence de cette violence, sur la scène publique, apparue comme un problème scolaire majeur alors que l’école pose d’autres problèmes plus graves comme l’inégalité ou l’absence d’intérêt scolaire des élèves. Mais l’école républicaine a longtemps fonctionné sur une ségrégation des publics scolaires. Ségrégation qui consistait à séparer les divers publics en fonction de leurs naissances, en réservant le lycée aux héritiers et boursiers, le collège aux meilleurs élèves issus de l’école élémentaire tandis que les autres élèves quittaient l’école à la fin de la scolarité obligatoire. L’offre et la demande scolaires étaient ainsi ajustées par la sélection sociale. Mais la massification a modifié cet état de fait.

Les nouveaux lycéens n’intériorisent pas spontanément la nouvelle discipline, et la contrainte liée à l’apprentissage scolaire. Le développement de la crise éco et les difficultés sociales n’ont fait qu’aggraver le phénomène. Dans beaucoup d’établissements, els élèves issus de milieu marqué par le chômage et la pauvreté, cristallisent tout un ensemble de désavantages. Tous les problèmes qui dominent les quartiers difficiles délinquance, bandes, trafics, envahissent d’autant plus l’école que la scolarité s’allonge. De même, les problèmes traditionnellement liés à l’immigration comme la ségrégation face à l’emploi et au logement, ou els réactions xénophobes, pénètrent dans l’école. Ainsi, la violence scolaire est d’abord une violence sociale qui entre à l’école.

Dans un rapport, l’oppression quotidienne, E Debarbieux, universitaire et directeur de l’observatoire européen de la violence scolaire, démontre que la répétition des actes, le harcèlement continu, et les micro violences permettent de construire un pvr fondé sur la loi du plus fort. Selon lui, l’exclusion des élèves les plus difficiles des établissements scolaires souvent demandés par les enseignants ne résoudraient rien. Il conclut plutôt à un « effet établissement » en termes de discipline, tous les établissements n’obtenant pas les mêmes résultats alors qu’ils sont confrontés aux mêmes situations. Il souligne ainsi le rôle de l’école qui peut réduire els comportements violents ou les aggraver, ex : constitution de classe réservée aux mauvais élèves.

B) Une difficulté récurrente : la comptabilisation des faits

Les mineurs sont aujourd’hui responsables de plus d’1/3 de la délinquance sur voie publique, soit plus du double de 1992. Ils sont els auteurs de plus de 70% des délits concernant les biens privés. Par ailleurs, les mineurs de moins de 16 ans représentent désormais 12% des personnes interpellées par la sécu publique et près de 50% des mineurs mis en cause. Il existe peu d’instruments de mesure des situations afin de connaitre l’état réel de la délinquance et mesurer la demande sociale en matière de sécu. La connaissance de la délinquance repose principalement sur les stats policières et pénales dont il conviendrait de recouper les chiffres avec d’autres infos. Ainsi, pour certains types d’infraction, il peut exister une différence non négligeable entre le volume réel des faits et ceux rapportés à la police. Soit parce que la victime estime qu’il n’y aura pas de suite à sa plainte, soit parce qu’elle ne souhaite pas témoigner, soit par peur de représailles.

Quand aux phénomènes de commercialisation et conso des stupéfiants, les infractions comptabilisées ne peuvent rendre compte de la réalité. Dans le même esprit, il est difficile de dire si les délits sexuels ont réellement augmenté, ou si ce sont els victimes qui désormais portent plus facilement plainte.

C) Un constat qui laisse en suspens de nombreuses interrogations

Face à cet état de fait, le gvt a demandé à des experts de lui remettre des rapports sur la thématique de la violence urbaine et de la délinquance juvénile. Dans un rapport remis au ministre de l’intérieur en mai 98, Mmes Body Gendrot et Le Guennec constataient un changement qualitatif dans les violences urbaines par la construction d’un patriotisme de cité et l’augmentation des formes d’agression, essentiellement tournée vers les institutions. Elles ont également constaté que les quartiers de province que l’on croyait sans problèmes connaissaient désormais des incidents répétés. La notion d’incivilité est apparue en France dans les années 80 comme une tentative de traduction du terme américain « disorders » auquel il était fait de plus en plus allusion dans ce pays pour désigner un phénomène montant : les transgressions des normes sociales non susceptibles d’une incrimination pénale. Vu sous cet angle, les incivilités apparaissent principalement comme une menace pour les relations sociales et l’ordre civile.

II) Des solutions nécessairement diversifiées

Les tentatives d’explication des ces phénomènes de violence sont particulièrement nombreuses, les pvrs publics sont aujourd’hui en quête d’une poli efficace.

A) Les tentatives

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