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Manon Lescaut

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insi d’un champ lexical de la timidité à un vocabulaire de la passion : « sagesse » ; « retenue » ; « excessivement timide » s’opposent à « enflammé » ; « transport » ; « amour » : « cœur » ; « désirs ».L’apparition de Manon dessine une fracture dans l’existence de Des Grieux : le pronom « moi » répété en incise dans la phrase ligne 12 à 16 le souligne. Cette rencontre est aussi la première étape d’un apprentissage amoureux (semblable au roman picaresque) où la femme séductrice mène le jeu alors que le jeune héros, passif, subit le charme.Noter la longueur inhabituelle de la phrase qui permet de décrire le processus de métamorphose du candide en amant passionné (« Elle me parut si charmante que moi, qui n'avais jamais pensé à la différence des sexes, ni regardé une fille avec un peu d'attention, moi, dis-je, dont tout le monde admirait la sagesse et la retenue, je me trouvai enflammé tout d'un coup jusqu'au transport. »).Un seul instant modifie immédiatement et pour toujours l’ordre des choses : la reprise de l’adverbe « déjà » le souligne (« L'amour me rendait déjà si éclairé » et « qui s'était déjà déclaré »).

La rencontre :Elle appartient au domaine de l’instant, du coup de foudre : l’adverbe « tout d’un coup » et l’emploi du passé simple « je me trouvais » le confirment.Phénomène d’isolement exprimé par le parallélisme « Il en sortit » / « Il en resta une ». Le connecteur d’opposition « Mais » souligne le caractère exceptionnel de cette rencontre. Manon est désignée comme unique par la comparaison avec d’autres femmes.Le récit inscrit d’emblée un amour fondé sur la sensualité comme le montre la comparaison, l’hyperbole « Coup mortel » et l’emploi du mot « désirs ».La communication établie entre les deux personnages passe par le regard mais aussi par la parole : verbes de parole « demandait » ; « répondit ». L’échange se fait d’autant plus facilement que Des Grieux a perdu sa timidité.Un jeu de proximité dans la passion et de recul ironique s’établit entre le narrateur et cet autre lui-même qui appartient au passé. Ainsi, le vocabulaire de la passion avec la périphrase « Maîtresse de mon cœur », et le vocabulaire de la préciosité avec « enflammé », « transport » témoignent d’une connaissance de l’amour qui est celle du narrateur plus âgé, et non celle du jeune Des Grieux.La métamorphose due à cette rencontre nous est d’ailleurs présentée comme le fruit d’une puissance capable « d’éclairer ». On note la métaphore l.25. Cet amour fait basculer le jeune Des Grieux dans l’âge adulte, l’âge de la connaissance, en ne lui inspirant que des intentions élevées.

B) La métamorphose : La rencontre a un effet immédiat que l'on remarque à travers l'utilisation d'un vocabulaire hyperbolique (irradié de lumière), termes qui expriment un élan incontrôlable, une véritable métamorphose. L'amour qui naît brusquement lui donne de la force et du courage, il prend tout à coup des initiatives surprenantes, impensables. Le personnage est comme hypnotisé, attiré par Manon. On note une succession de verbes d'action et de parole. A la vue de Manon, le personnage devient un autre homme. De plus l'utilisation du passé simple insiste sur la rapidité et l'enchaînement des actions (personnage énergique, audacieux, hardi). La transformation du chevalier s'effectue à l'intérieur d'un dialogue rapporté au discours indirect lequel fait alterner les deux interlocuteurs et cela à partir de la ligne 72. Dans ce dialogue le contexte disparaît (après la ligne 7, il n'y a plus de repères spatiaux et temporels), ceci amplifie le coup de foudre et montre à quel point les personnages sont pris par la rencontre (Tiberge semble disparaître)

II. Un Caractère tragiqueA) Une apologie personnelle : L’homme qui parle au début commente son expérience dans le sens du remords et de l’apologie personnelle. Le « Hélas » de la première ligne indique assez bien le jugement qu’il porte sur son aveuglement passé ; et le sentiment qu’il a d’avoir commis une faute s’exprime avec solennité, voire grandiloquence « Que ne le marquais-je un jour plus tôt ».Sans relâche, il amoncelle les excuses en insistant sur la pureté de sa vie antérieure et de ses intentions : « Nous n’avions d’autre motif que la curiosité » ; « J’avais marqué le temps de mon départ » ; « Moi dont tout le monde admirait la sagesse et la retenue ». Le ton est sans contexte celui du plaidoyer.Le texte est donc manifestement ambigu dans la mesure où le narrateur porte un regard émerveillé sur la catastrophe providentielle qui l’a rendu malheureux. Le jeune homme qui nous est présenté dans son élan chevaleresque a quelque chose de sublime : nulle prudence, nulle crainte des parents ne l’arrêtent. C’est avec l’admirable noblesse d’un héros qu’il tombe dans le piège.

B) L’annonce d’une passion fatale : Beaucoup d’éléments ont pour fonction, dans le texte, d’annoncer que la rencontre a produit des effets catastrophiques : ainsi est mentionné « Le

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