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oit sinon en fait.

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Les nouveaux Etats

indépendants mènent au départ des

politiques

nationalistes et volontaristes pour poser les bases de leur développement futur. Partout l'Etat est l'inspirateur et le coordinateur du développement, y compris dans les nouveaux pays industrialisés d'Asie. Les crises pétrolières, puis les crises de la dette remettent en cause ces stratégies au seuil des années quatre- vingt. Dès lors, les programmes de réformes économiques d'inspiration libérale se répandent partout, car ils sont souvent la condition requise pour obtenir des aides financières cruciales. Très peu de pays du tiers monde échappent à cette emprise. Dans les pays développés après l'abandon du système de Bretton Woods, les politiques dites de déréglementation inaugurées à la fin des années soixante-dix aux EtatsUnis, puis au Royaume-Uni introduisent de nouvelles règles du jeu marquées par l'abandon par l'Etat de certaine prérogatives essentielles telles que le contrôle des mouvements de capitaux.

L'ETAT DE LA MONDIALISATION

A partir des années quatre vingt, le processus de mondialisation change qualitativement sous la pression de deux phénomènes. Tout d'abord, il faut noter que l'on passe aujourd'hui tant à travers les négociations du GATT pour le commerce international, qu'à travers le processus d'intégration européenne, d'une économie mondiale d'interdépendance à une économie mondiale intégrée. En effet jusqu'en 1985, la libération des échanges signifiait une libération limitée aux produits industriels (et encore pas tous), par ailleurs, les Etats demeuraient assez largement libres de mener les politiques économiques, monétaires, industrielles qui leur convenaient. L'extension du libre-échange conduit à remettre profondément en question le degré d'autonomie des politiques nationales. La libération des mouvements de capitaux entre les principaux pays développés, l'ouverture au libreéchange du secteur des services, l'ouverture des marchés publics à la concurrence internationale, tels sont quelques uns des bouleversements qui sont à l'œuvre aujourd'hui. La fin de la guerre froide elle-même tend à réduire le rôle du complexe militaro-industriel et donc de l'Etat dans le développement. Simultanément cependant le poids économique de l'Etat s'appesantit avec le développement de son rôle social : éducation, santé, retraite. Le secteur public a une mission de plus en plus domestique, tandis que le secteur des entreprises privées élargit son champ d'action au monde.

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Le second phénomène correspond à la généralisation (en Europe et au Japon après les Etats-Unis) de la stratégie de mondialisation des activités des grandes firmes. L'activité économique mondiale tend à se structurer en réseaux multiples de firmes dominantes qui couvrent l'ensemble de la planète à partir des trois pôles : Etats-Unis, Europe, Japon. Les réseaux sont le véhicule indispensable de la maîtrise des marchés. Ces réseaux servent, en fin de compte, à structurer l'ensemble des activités économiques. Leur développement actuel repose sur la révolution technique liée aux télécommunications et aux ordinateurs. Les coûts de mise en place des réseaux -en particulier pour la commercialisation des produitssont considérables et constituent des barrières à l'entrée (des concurrents) tout à fait redoutables. Les sociétés de commerce international japonaises, les systèmes de réservation du transport aérien, les réseaux bancaires et, bien entendu, les réseaux de télécommunication sont des exemples biens connus d'activités organisées en réseau qui permettent aux entreprises qui les possèdent de disposer de position quasi-monopolistiques. Ces réseaux sont de plus multifonctionnels. Ainsi, les sociétés de commerce ont-elles de multiples rôles, au centre desquels se trouvent la collecte et la diffusion de l'information, l'achat et la vente de produits, le financement et l'assurance des opérations de développement de leurs activités, enfin la gestion du personnel au sein des groupes. L'image d'un monde pris dans les mailles des réseaux d'entreprises capables d'observer et d'intervenir 24 h sur 24 h dans le monde entier pour gérer leurs intérêts n'est plus tout à fait du domaine de la Science Fiction. Simultanément, il apparaît que les firmes deviennent de plus en plus diversifiées. La forme conglémérale "lâche" mais structurée par de puissants réseaux constitue la forme la mieux adaptée à cette évolution. ESSAIS DE QUANTIFICATION Quelques informations quantitatives partielles permettent de se faire une idée approximative du phénomène de mondialisation. Dans le cas des Etats-Unis, les importations du secteur manufacturier représentaient en 1988 17,4 % de la production nationale, ou 16,5 °/0 du marché intérieur, la production américaine sous contrôle étranger représentait environ 12,7 %. Au total, une première évaluation nous donne une "pénétration" étrangère de près de 30 % du marché du plus grand pays du monde. Pour les pays européens, une approximation rapide nous donnerait des chiffres environ deux fois plus importants, soit près de 60 % ! Dans certains secteurs tels que les secteurs de l'électronique, la mondialisation est encore plus poussée. 85

A l'échelle du monde, on obtient des taux de globalisation moins importants. Les pays de l'Est n'étaient pas encore ouverts et les pays endettés avaient été contraints de réduire leurs importations, tandis que les MNC par prudence s'en étaient retirées. Une estimation nous donne en moyenne mondiale 22,3 % d'échanges internationaux par rapport à la production ou à la demande mondiale et 16,5 % de contrôle étranger, soit un total de globalisation d'environ 38,8 %. On peut a priori penser que la globalisation est beaucoup moins avancée dans les secteurs des services pour deux raisons essentielles : tout d'abord, la déréglementation y est récente et partielle ; par ailleurs, les services par nature s'échangent peu. Cependant dans certains secteurs précis (finance, transport aérien par exemple), celle-ci est déjà très avancée.

LA REGIONALISATION, MONDIALISATION

SUBSTITUT

OU

COMPLEMENT

DE

LA

Cependant, face aux graves difficultés économiques qui s'accumulent : montée du chômage en Europe, transition catastrophique dans les pays de l'est, recul de l'Amérique Latine, drame sans fonds de l'Afrique, certaines réactions hostiles à la poursuite de la globalisation se manifestent. La gestion du systèmemonde construit sur les hypothèses libérales paraît devenir de plus en plus insupportable d'où l'idée -minoritaire' encore- de reconstruire des solidarités régionales à partir des Etats. D'une certaine façon, la régionalisation se situe au centre des conflits : elle peut être conçue comme une extension des nations pour constituer de nouveaux Etats multinationaux (sous des formes à définir), ou comme une sous-division de la globalisation, nécessaire à la bonne gestion des activités des FMN -parfois aussi la régionalisation peut servir de laboratoire pour expérimenter de nouvelles formes de déréglementation. En ce sens, le débat sur l'élargissement de l'Europe est bien un débat sur le degré de préférence régionale qui varie en sens inverse du nombre de participants. En effet, plus ce dernier augmente plus il sera difficile de gérer des intérêts de plus en plus contradictoires, si ce n'est en laissant le marché opérer spontanément une sélection. Au delà du caractère ambigu de la régionalisation au plan institutionnel, celleci est d'abord un phénomène naturel résultant de l'intégration locale des marchés. Il est en effet toujours plus facile d'échanger des biens, des services ou même des capitaux et des hommes

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entre pays proches qu'entre pays lointains. L'aspect institutionnel de l'intégration ne doit pas faire illusion. Ainsi les pays membres de l'AELE échangent moins de biens et de services entre eux qu'ils n'en échangent avec les pays de la CEE. La proximité géographique joue bien, dans ce cas, un rôle primordial. Dans le même ordre d'idées, on assiste aujourd'hui à une intégration accélérée de l'économie taïwanaise dans l'économie de la République Populaire de Chine, alors que les relations diplomatiques entre les deux pays sont encore inexistantes, la proximité tant géographique que culturelle a renversé tous les obstacles institutionnels. On peut dès lors se demander à quoi servent les tentatives d'organisation régionale. La création d'une Union Régionale est en fait motivée par la volonté de peser sur le fonctionnement même du système mondial. Jusqu'à présent en effet, les Etats-Unis ont pu, plus ou moins unilatéralement, imposer des modifications brutales du système mondial. Ainsi

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