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Médias Et Démocratie

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ées. Le téléspectateur n'applique plus les critères d'un raisonnement logique inspirés par Descartes. Il ne se fit plus aux faits, mais bien à ses impressions. L'animateur ou le journaliste devient l'élément central sur lequel l'individu se base pour décider d'accorder ou non sa confiance aux informations données. Une apparence soignée et agréable, un vêtement inspirant le sérieux et le professionnalisme, un air convainquant sans paraître moralisateur, voilà les nouvelles caractéristiques de celui ou celle qui porte la vérité. La musique présente lors des génériques joue un rôle semblable aux éléments visuels. Elle est une transition qui décentralise l'attention et le sentiment de l'individu. Elle le prépare à accueillir des nouvelles informations et part le fait même, l'amène à oublier les sentiments et pensées négatives générées par la présentation d'informations choquantes ou attristantes. Même chose pour l'organisation du temps. Les capsules sont courtes et sans lien entre elles, espacées par des publicités qui permettent une déconnexion du téléspectateur et donc, limite ou enraye les réflexions plus approndies. Le téléspectateur est séduit, donc il croît. Il est distrait, donc il est heureux. Il est rassuré, donc il est prêt à recevoir davantage. Cela nuit grandement à la capacité et au devoir de l'individu de faire preuve de discernement et d'un jugement éclairé.

La télévision étant un divertissement destiné à tous, les jeunes en sont tout autant victimes que les adultes, d'autant plus qu'ils sont en pleine phase de développement. C'est à cet âge que la pensée critique et leur conception de l'univers qui les entoure sont formées selon leurs connaissances et leurs expériences. Ils sont donc particulièrement sensibles aux informations qu'on leur présente. On parle souvent de l'influence néfaste de la télévision et des jeux vidéos, qui regorgent d'actes violents ou de mauvais modèles de comportement. Par contre, on semble ne précise que très peu les impacts du contenu qui, à première vue, semble inoffensif en raison de l'absence de violence ou de stéréotypes négatifs. Leur perception d'évènements graves et qui nécessitent des réactions particulières et appropriées est flouée. Ils sont conditionnés à ne pas réagir, à ne pas intervenir. Si l'on affirme d'une part que ces médias les rendent agressifs et dangereux, on ne peut nier que d'une autre part, ils les rendent d'une passivité inquiétante face à ce qui se passe d'anormal. Ce conditionnement des jeunes à rester impassible devant les crimes ou les tragédies est un impact négatif majeur sur leur développement.

On peut donc comprendre que la télévision, contrairement à ce que l'on avance populairement, n'est pas à prendre à la légère, tel que le désirent certains individus aux motivations douteuses. Si l'information est ce qui donne forme à l'esprit et que la télévision en est un émetteur important, on devrait normalement pouvoir conclure que la télévision devrait être un modèle de vérité et de savoir. Or, selon ce qui a été vu précédemment au sujet des informations transmises, il a matière à s'inquiéter à l'idée que c'est aujourd'hui la télévision qui donne forme à l'esprit des individus. Vladimir Volkoff est l'un des premiers à affirmer publiquement son opinion à ce sujet. Il utilise le terme désinformation pour décrire ce phénomène qu'il définit comme une manipulation de l'opinion publique, à des fins souvent politiques, avec une information traitée par des moyens détournés. En effet, les informations télévisuelles sont très manipulées et les faits d'origines sont parfois quelque peu ou très différents de ceux qui sont présentés au public. Cela ne réside pas uniquement dans la modification des faits mêmes, mais aussi dans la façon qu'ils sont présentés. Les responsables sont très conscients des critères subjectifs de crédibilité du public et ils savent en profiter pour vendre leur produit qui est ici le contenu télévisuel. On ne se contente pas de relater des évènements dans le présumé but d'informer la population, on choisis aussi très soigneusement qui présentera ces informations, quelles seront les caractéristiques de cette personne et comment ces informations seront présentées. Comme expliqué précédemment, on engage des présentateurs possédant les caractéristiques souhaitées afin d'augmenter la crédibilité, on organise minutieusement le temps en sautant rapidement d'une information à l'autre de façon à conserver le téléspectateur dans un état réceptif et végétatif impropre à la réflexion critique, puis on agrémente le tout d'éléments visuels et sonores afin de limiter les variations d'impressions pouvant découler des contrastes de saveur des informations présentées. Ce procédé est efficace autant chez les adultes que chez les enfants, qui sont malheureusement encore plus affectés en raison du stade majeur de développement dans lesquels ils se trouvent. En somme, l'information n'est plus de l'information en soit, mais bien uniquement un divertissement, voire un conditionnement.

Quand on songe au pouvoir d'influence massif de la télévision et à la manipulation de l'information, on peut difficilement ne pas faire de parallèle avec la politique. Dans notre société pourtant dite démocratique, il devient très difficile de faire la part des choses avec toutes ses informations desquelles nous sommes bombardés quotidiennement. Les politiciens et les créateurs et diffuseurs du contenu télévisuels poursuivent des buts communs: séduire, convaincre et avoir le monopole. Ce n'est pas un hasard si les politiciens comptent tant sur les entrevues et les émissions de variétés pour augmenter leur popularité et présenter leurs promesses électorales. Ce n'est pas un hasard non plus si inversement, les chaines de télévisions diffusent volontiers ce contenu. Les deux parties sont grandement gagnantes dans cette collaboration. Il en revient donc au citoyen de ne pas se laisser berner, mais pour se faire, encore faut-il qu'il dispose des outils et connaissances justes nécessaires. Malheureusement pour lui et contrairement à ce qu'il pourrait croire, ce n'est pas la télévision qui lui fournira ces outils. Un citoyen avisé devrait être en mesure d'obtenir des informations neutres et véridiques, ce qui n'est pas le cas de ce qui lui est offert par la télévision. La quantité, la qualité et le rythme des informations offertes ne permettent pas une compréhension juste. De plus, il devrait être apte à discerner lui même le vrai du faux en faisant preuve de réserve et d'un point de vue critique face aux

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