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Performances, representations et attitudes

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s, il semblerait que les apprenants s’appliquent de moins en moins. En règle générale, la lecture et l’écriture ne font pas partie de leurs préoccupations premières.

De plus, avec toutes les variantes en termes de formules éducatives proposées depuis des années à Maurice, entre le « ranking » ou le « grading », pratiquement tous les apprenants sont perdus voire abêtis par ces examens. On leur a enseigné à reproduire ce qu’ils ont appris par cœur et la majorité de ceux qui nous arrivent du CPE ne peuvent généralement fonctionner en autonomie. Ce sont ces élèves avec « les mêmes faiblesses que les années précédentes (le genre des mots courants, l’accord, la conjugaison et l’emploi des verbes, l’emploi des prépositions et la syntaxe de base)» que nous recevons au collège et même à l’université. En étant le plus réaliste possible, nous conviendrons qu’il est difficile de rectifier le tir en Form I car les « mesures correctives » auraient dû être prises « très tôt ».

De toute évidence, notre système éducatif tend à produire des apprenants manquant d’imagination et de créativité et à cause de ‘l’enseignement’ reçu, ils sont très peu capables de se concentrer longuement ou encore d’écrire soigneusement. Ceci est également mentionné dans le rapport du Mauritius Examinations Syndicate :

« Ils ne ‘réfléchissent’ pas avant de faire un choix ; ils ne ‘raisonnent’ pas et ne ‘vérifient’ pas si les réponses sont correctes. »

Quand il s’agit de « lire et d’interpréter des mots », les apprenants rencontrent beaucoup de difficultés et comme nous l’avons indiqué antérieurement, ceci a des répercussions jusqu’au secondaire voire même tout au long de leur vie.

De ce fait, notre problématique émane d’une nécessité de comprendre l’échec en français au collège St Mary’s ou encore le peu d’implication de certains de nos apprenants dans cette matière. Alors, en travaillant sur les performances, les représentations et les attitudes vis-à-vis du français en classe de « Mixed Ability » au SMC, nous souhaitons démontrer de manière objective qu’il existe souvent un lien entre ces différents éléments. Dans la même mesure, nous pourrons améliorer nos stratégies d’enseignement et guider au mieux nos élèves.

2. Elaboration du questionnement

Nous pouvons nous poser la question s’il existe à Maurice à l’heure actuelle un procédé véritablement efficace pour que tous les types d’apprenants puissent se développer en français. Une chose est sûre, la situation ne s’améliore guère si nous nous appuyons sur les rapports du MES. Mais qu’en est-il au SMC où la politique du « Mixed Ability » semble être aux antipodes de la politique nationale ? Y a-t-il possibilité que les représentations et attitudes des élèves en français en classe de « Mixed Ability » aient une répercussion positive sur leurs performances ? Ou alors est-ce encore plus complexe d’enseigner cette matière dans ce contexte particulier (qui sera explicité dans notre cadre théorique) ? Toutefois, en nous référant à notre expérience au collège St Mary’s, nous voyons qu’il demeure relativement difficile d’enseigner le français à Maurice pour plusieurs raisons qui seront tour à tour développées.

D’autre part, que se passe-t-il quand le « Mixed Ability » est introduit dans les collèges catholiques mauriciens quand nous savons tous que la philosophie même de notre système éducatif est basée sur la sélection ? En fait, ce changement s’opère en 2003 quand les Lords du Privy Council décident que « l’allocation des sièges [dans les collèges catholiques] se fait maintenant selon les dispositions suivantes : Critère 1 (Aggregate), l’appartenance religieuse n’est pas tenue en compte ; aucun ajustement n’est nécessaire pour les critères 2 (enfants du personnel) et 3 (a) (hardship cases) et 3 (b) (low achievers) […]». Subséquemment, le SMC accueille des apprenants aux capacités académiques disparates et cela malgré l’inévitable compétition autour. Le maître-mot c’est l’intégration et la mission lassalienne est davantage orientée vers une éducation plus équitable. C’est ainsi que les collèges catholiques de l’île optent pour le « Mixed Ability » qui est à l’origine un bel idéal car cela signifie a priori plus de justice sociale et moins d’exclusion. Tout compte fait, en introduisant cette formule, le Bureau d’Education Catholique a pour objectif premier une éducation pour tous au lieu d’une éducation pour la production d’une élite.

Néanmoins, même si la philosophie du ‘système’ de « Mixed Ability » est à première vue intéressante, nous nous posons la question de savoir si ceci rend réellement service aux apprenants vu que nous continuons quand même à évoluer au sein d’un système éducatif élitiste qui lui reste inchangé.

3. Justification de la problématique

Présenter le « Mixed Ability » sans essayer de comprendre les paramètres existant autour serait à notre sens réducteur. De plus, comme les performances académiques sont fondamentalement importantes au sein de notre système éducatif, il nous a semblé pertinent d’orienter notre recherche de manière à pouvoir expliquer les liens existant entre cette entité et les représentations ainsi que les attitudes de nos élèves par rapport au français. En même temps, comme peu d’études ont été faites pour l’instant sur la situation particulière dans les collèges du BEC depuis l’instauration du « Mixed Ability », nous engager dans cette recherche nous a paru intéressant mais surtout important et inédit. De plus, même si cette étude de cas n’est pas applicable dans toutes les situations de « Mixed Ability », ce sera probablement un travail qui pourra aider d’autres enseignants dans des situations similaires ou comparables.

En outre, avant de nous plonger dans la rédaction de ce mémoire, plusieurs questions, en lien avec notre problématique, nous sont venues. Est-ce que les mauvaises performances des apprenants en français peuvent être associées à la mauvaise maîtrise de la langue cible ? Est-ce que cela peut être rattaché au contexte actuel au SMC ? Est-ce que les performances de nos élèves ont changé en français depuis l’introduction du « Mixed Ability » ? Y a-t-il plus d’échecs à cause de cette situation ? Y a-t-il un lien entre leurs perceptions de ce sujet et leurs performances académiques ? En ce cas, pouvons-nous par extension aborder la pédagogie différenciée dans nos classes de « Mixed Ability » ? Une chose est sûre, toutes ces questions nous ramènent inexorablement à notre préoccupation principale : Les performances, représentations et attitudes vis-à-vis du français en classe de « Mixed Ability » au collège St Mary’s.

Ceci dit, avant de procéder à la collecte de données et à la vérification d’hypothèses de départ, nous pensons que les représentations ou les idées reçues sur la langue française limite le développement et le progrès dans cette matière. Cette perspective sera abordée de façon plus détaillée dans notre chapitre I.

Notons également que les représentations individuelles sont souvent liées aux représentations collectives que nous avons d’une langue. Elles peuvent être accentuées de façon positive ou négative en classe de français en situation de « Mixed Ability ». Cela dépend de plusieurs facteurs tels que l’impossibilité à communiquer comme il se doit en français ou encore la dévalorisation de la langue première. Ensuite les élèves choisissant le français parce qu’ils considèrent que c’est une matière ‘facile’ ou peu importante, tendent à rendre le climat peu propice au travail en classe de « Mixed Ability ». Souvent, de par l’attitude d’un élève vis-à-vis du français en situation de « Mixed Ability », nous pouvons jauger sa motivation car le comportement en dit long sur les préférences d’un apprenant. L’attitude peut souvent être associée à la représentation et au bout du compte, les performances en classe ou aux examens peuvent être très révélatrices. Néanmoins, afin d’être le plus objectif possible nous homologuerons la validité de ces hypothèses en contexte et pour ce faire, nous avons choisi la classe de Lower VI Tech qui est une classe vraiment représentative de la situation du « Mixed Ability » au collège St Mary’s.

Somme toute, en nous appuyant sur les statistiques de Cambridge d’avant l’instauration du « Mixed Ability » au SMC, nous voyons que les résultats des apprenants en français sont relativement bas. Tout compte fait, c’est dans un souci de comprendre ces faibles performances et l’échec parfois, qu’il nous a paru fondamental de travailler sur ce sujet.

4. Objectif de la recherche

En raison de ces grands changements au niveau de l’éducation touchant le secteur dans lequel nous travaillons, il est naturel d’approfondir notre réflexion sur le «Mixed Ability ». Pour ce faire, nous interpréterons les attitudes de nos élèves dans le contexte actuel au SMC tout en essayant de saisir leurs représentations du français. Comme souligné précédemment, l’objectif de notre travail n’est certainement pas de proposer une vérité générale mais juste d’exposer une situation dans un contexte précis afin de mieux comprendre les performances, les représentations et les attitudes vis-à-vis du français dans ce contexte spécifique.

Dans le chapitre I intitulé « Le défi d’enseigner le français en

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