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Persépolis Hda

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es par la force, le gouvernement iranien censure l’opposition et un couvre-feu est mis en place.

L’armée se divise et l’Ayatollah Khomeiny, chef religieux, prend le pouvoir.

Le pays est en fête mais pour peu de temps. Le régime fait plus de prisonniers politiques que celui du Shah et l’Irak de Saddam Hussein déclare la guerre à l’Iran.

L’histoire de Persépolis commence en 1979, peu avant la Révolution islamique iranienne. La protagoniste principale, Marjane, est une petite fille de huit ans, issue d’une famille à tendance progressiste. Nous sommes le 11 février, le Shah vient d'être renversé et l'Iran est en effervescence. Les choses prennent cependant une tournure inattendue, la foule n'est plus si libre qu'elle le croit... Alors que ses parents manifestent dans les rues contre l'arrivée au pouvoir des islamistes, Marjane évolue dans un univers très politisé et militant. Elle a dix ans lorsque le port du foulard devient obligatoire à l’école, en 1980, et cette nouveauté n'est pas sans éveiller chez elle de nombreux questionnements.

L’EXTRAIT :

Cet extrait est tiré du deuxième tome de la bande dessinée : Marjane sort de l’enfance, elle a 13 ans et voit les universités se fermer pendant la révolution culturelle iranienne alors qu’elle projette de devenir chimiste. Ses parents, très engagés, manifestent contre l’intégrisme à l’occasion du décret du port du voile pour toutes les femmes iraniennes. On découvre le quotidien d’une adolescente sous un régime intégriste.

C’est le début de la guerre Iran-Irak ( de septembre 1980 à août 1988 ) : la pénurie fait rage dans les supermarchés et les stations-service. Par ailleurs, après la révolution islamiste, les produits issus des pays occidentaux sont interdits en Iran.

Les parents de Marjane viennent de rentrer d’un voyage effectué en Turquie et d’où ils ont pu lui rapporter clandestinement des cadeaux : des posters de groupes interdits en Iran, le dernier modèle des Nike, un badge de Mickael Jackson et une veste en jean sur laquelle elle a brodé ces mots « Punk is not ded » qui expriment clairement sa révolte contre les valeurs établies ! Adolescente révoltée, Marjane cultive très tôt un goût pour la provocation mais adulte, elle opère une distance, souvent ironique, par rapport à elle-même comme le montrent les premières vignettes. On découvre l’adolescente dans deux situations assez cocasses : elle simule tout d’abord un solo de guitare avec une raquette de tennis devant un poster du groupe « Iron Maiden » puis elle essaie d’imiter la chanteuse Kim Wilde ( icône de la culture anglaise des années 80 ).

Les dessins sont réalisés en noir et blanc. Marajane Satrapi, s’inspirant du dessin de David B, nomme son graphisme réalisme stylisé. Il n'y a pas d'ombres, pas de contrastes, la dessinatrice ne fonctionne que par aplats. Les fonds des vignettes, noirs ou blancs, renforcent la vision des personnages, de leur silhouette. On trouve parfois des décors partiellement détaillés, ce qui laisse plus d'importance au texte. Voici ce qu’en dit Marjane Satrapi : « Dans la bande dessinée, contrairement à l’illustration, les dessins font partie de l’écriture. Ils ne viennent pas accompagner un texte déjà existant, les deux fonctionnent ensemble. (…) Je choisis le noir et blanc parce que mes histoires sont souvent très bavardes et si le dessin est lui aussi très bavard, cela peut devenir excessif. J’essaie d’obtenir une harmonie, je mise sur l’expression… »

Marjane Satrapi est la narratrice, elle raconte à la première personne dans les encadrés rectangulaires appelés cartouches qui peuvent avoir une fonction informative ou explicative comme lorsqu’elle dit, avant de sortir : « Pour une mère iranienne, ma mère était très permissive. A part moi, je ne connaissais que deux ou trois autres filles qui avaient le droit de sortir seules à treize ans. » Elle fait aussi des commentaires qui peuvent souvent faire sourire le lecteur.

Pour trouver des cassettes de ses groupes préférés, Marjane décide d’aller au marché au noir, illustré dans cet extrait par la scène de vente à la sauvette dans les rues de Téhéran. La vignette montre un groupe d’hommes qui cachent sous de grands manteaux tous les objets interdits, dans les bulles on peut lire les noms des groupes ou chanteurs prononcés avec l’accent. Le dernier personnage vend de tout : cassettes, jeux d’échec, maquillage ….il dresse en fait la liste des produits interdits par le régime.

Lorsqu’elle décide enfin d’acheter ses cassettes, elle se dirige vers un homme : le fond des vignettes est noir et les personnages se dédoublent pour exprimer la nervosité, la peur et l’angoisse. Ils regardent tous deux de tous les côtés pour repérer les gardiens de la Révolution.

Heureuse, elle repart en chantant l’un de ses tubes préférés ; soudain, surgit en arrière plan une voiture dans laquelle on aperçoit trois femmes voilées en colère. Et très vite, dans la vignette suivante, elles sont derrière Marjane, telles deux fantômes et l’interpellent : « arrête-toi ! » Leurs visages expriment la colère et la méchanceté. Les mains se posent brutalement sur elle.

Elles pointent du doigt les baskets de Marjane que l’on voit en gros plan et emploient un niveau de langue vulgaire alors qu’elles sont censées incarner la morale religieuse ! Par ailleurs, à travers la question « c’est quoi ces chaussures de punk ? » l’auteur cherche à se moquer d’elles en dénonçant leur bêtise. En effet, l’objet du délit ( une paire de baskets ) semble bien ridicule. Ces femmes représentent l’Etat mais elles sont clairement stupides et pas très malignes.

Puis elles la malmènent et inspectent sa tenue ; elles remarquent son badge de Michael Jackson, son jean etc. et l’agressent physiquement. La menace devient plus grande puisqu’elles décident de l’emmener au comité ( commissariat ). Marjane commence alors à pleurer et elle invente une histoire pour les attendrir. Les traits sont exagérés et confèrent au passage une dimension comique. C’est le mensonge qui va la sauver de cette interpellation : Marjane doit, pour leur échapper, comme dans une fable, faire preuve de ruse face à la bêtise et la violence des gardiennes de la Révolution.

La fin de l'épisode est émouvante : Marjane cache ses larmes à sa mère, n'osant lui raconter ce qu'il s'est passé et va directement se réfugier dans sa chambre. Elle a perdu un peu de son innocence ….

CONCLUSION :

Cet extrait raconte un épisode du quotidien d’une jeune iranienne sous un régime intégriste : interdictions et censures apparaissent, notamment sur la culture occidentale. Les Satrapi, laïques, n’imposent aucune religion à leur fille et lui inculquent plutôt liberté d’expression et d’imagination. A travers ce passage, Marjane cherche

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