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le : DIDEROT décrit le mode de vie de l'homme sauvage, proche de la nature, qui vit en paix et en dehors de tout sentiment de possessivité. Ainsi les femmes, sujet de discorde dans notre civilisation, n'appartiennent à personne, le mariage n'étant qu'une invention culturelle qui nous plonge dans l'illusion que l'autre nous appartient alors que par nature nous sommes fondamentalement libres. Nous serions ici dans une nostalgie d'une nature humaine perdue à jamais, corrompue par la culture qui se perpétue par la transmission de l'éducation : la culture éloigne l'homme de sa véritable nature, et peut même, comme le pense NIETZSCHE, constituer le grand malheur de l'homme, empêchant sa nature profonde de s'exprimer.

2ème partie : remise en question : l'homme n'a pas de nature Mais cette conception des choses ne repose-telle pas sur une illusion, celle selon laquelle il y aurait une nature humaine prédéfinie ? Comme l'a montré SARTRE, l'homme se définit justement comme néant, comme indéfinissable, comme un être qui justement n'a pas de nature puisque son existence précède son essence. Ce qui fait d'un homme un homme c'est sa liberté fondamentale, ses choix. Ce qu'il est ne provient pas de sa nature mais de ses choix : je n'ai pas une nature timide pour reprendre son exemple de L'existentialisme est un humanisme, ce sont les actes que je choisis d'exécuter qui me définissent comme timide. Je ne suis pas timide par nature, mais par choix... En allant plus loin si l'homme n'a pas de nature, alors la culture ne le dénature pas, elle le constitue à cent pour cent, l'homme n'est que culture : certes la nature me pousse à manger, mais le fait de manger est complètement imbibé de culture, je vais manger un repas créé par l'industrie alimentaire de ma société en suivant des coutumes de mon pays etc...

3ème partie : la nature de l'homme, c'est sa culture En réalité l'idée d'une dénaturation de l'homme est absurde : l'homme par définition s'oppose à l'animal et sa différence consiste justement en sa culture que l'on peut considérer comme faisant partie de l'essence de l'homme. On pourrait dire que l'homme est naturellement culturel et que, paradoxalement, plus il est un être de culture, plus il est conforme à sa nature. En effet l'être humain nait, comme le pense ARISTOTE dans l'Ethique à Nicomaque, avec des dispositions que son existence va permettre de développer pour devenir un être culturel. La culture est alors le moyen permettant le développement de nos facultés jusqu'à leur accomplissement. Un être civilisé est en ce sens un être dont on a réussi à développer tous les potentiels humains.

En conclusion, l'enjeu du sujet tourne autour de la définition de l'homme, de sa nature, avec en fond le problème de la contradiction entre une conception de nature humaine comme « ce qui est animal en nous » et une autre comme « ce qui définit l'homme par opposition à l'animal ». Alors que spontanément nous répondrions avec ROUSSEAU qu'il est évident que la culture dénature l'homme, une réflexion nous pousse à penser qu'en réalité la culture ne peut dénaturer l'homme puisque sa nature est précisément sa culture – a moins que comme le pense SARTRE l'homme n'ait aucune nature... Il ne faut pas non plus oublier que si traditionnellement on considère la nature de l'homme comme s'opposant a l'animal, il ne faudrait pas non plus négliger que l'animal en nous fait aussi partie de la nature humaine, et que si on a tendance à mettre les mauvaises pulsions de l'homme sur le dos de sa nature animale, nombre de perversions proviennent en réalité de la culture : n'est-il pas vrai que seul l'homme peut être inhumain ?

Sujet 2 : Peut-on avoir raison contre les faits ?

Introduction, problématique. Quand on veut montrer qu'on a raison, on montre « les faits ». Les faits, c'est ce que l'on ne peut contester, qui apparaît comme une évidence, et l'on s'en sert souvent comme « preuve » pour montrer que l'on a raison. Pourtant « montrer » ne fait pas preuve, pour cela il faut plutôt « démontrer », et cela s'effectue par la raison. En effet si les faits ont une force, en réalité ils ne démontrent rien : des faits sans interprétations peuvent dire tout et son contraire. On peut « faire parler les faits ». Alors, existe-t-il des faits neutres objectifs, dotés d'une force propre et autonome qui légitimerait leur recours pour avoir raison ou bien peut-on avoir raison contre les faits ? Si cela était possible, cela signifierait que les faits n'ont pas la force que l'on veut bien leur donner...

1ère partie : On ne peut avoir raison contre les faits Non, les faits sont ce qu'ils sont. Les faits. Ils sont justement ce à quoi l'on fait référence pour prouver que l'on a raison. La définition que l'on donne d'ailleurs traditionnellement à la vérité est l'adéquation entre les choses et ce que l'on en dit : adequatio intellectus rei comme l'écrit Saint Thomas dans la Somme théologique. Il serait alors absurde d'avoir raison contre les faits, puisque les faits sont l'indice de vérité. En effet si avoir raison signifie « dire la vérité » alors il s'agit pour prouver nos dires de mettre en évidence les faits, de les montrer. Les faits ont une force propre, objective, une force en soit que nous ne saurions remettre en question

2ème partie : Remise en question : les faits peuvent être trompeurs Cependant cette thèse oublie une chose importante : les faits peuvent être trompeurs. En effets les faits dont nous parlons sont essentiellement le produit de la perception, et nos sens peuvent nous tromper comme l'a bien souligné DESCARTES dans Les méditations métaphysiques : un bâton plongé dans l'eau m'apparait comme brisé, une tour carrée m'apparait ronde... D'une manière générale la perception nous trompe énormément, et si nous nous en tenions qu'à elle nous penserions encore que le soleil tourne autour de la terre. Dans ce cas précis, celui du passage de la conception géocentrique à une conception héliocentrique, on peut dire que COPERNIC et GALILEE ont eu raison contre les faits : des calculs rationnels ont permis de se détacher des faits qui n'étaient qu'apparence pour établir une vérité. La science a justement pour objectif de dépasser les apparences, les illusions et d'établir des vérités issues de raisonnements, produits donc par la raison, contre les faits, provenant essentiellement des sens. On pourrait donc avoir raison contre les faits, quand ceux-ci sont trompeurs.

Montrer des faits n'est pas démontré que l'on a raison.

3ème partie : les faits n'existent pas : ce sont des constructions de notre esprit Nous pouvons même aller plus loin en nous référant à la Structure des révolutions scientifiques de Thomas KHUN, qui démontre que les faits ne sont jamais bruts, neutres, mais toujours-déjà une interprétation, une construction. Les données scientifiques qui pourraient paraître objectives et faire office de faits sont en réalité des données non neutres, complètement relative à l'instrument de mesure qui les a émise et à la théorie scientifique qui lui sert de cadre (KUHN parlera de paradigme scientifique) : alors que les déplacements de masse d'air mesurés par une éolienne s'expliquent chez ARISTOTE par la théorie selon laquelle « la nature a horreur du vide », la science d'aujourd'hui explique le phénomène par les différences de température des masses d'air. ARISTOTE pourrait se référer à de nombreuses descriptions de phénomènes objectifs (des « faits » bien établis) pour « avoir raison », mais la science post-aristotélicienne a montré qu'il avait plutôt « tord avec les faits » ! Les faits sont donc avant tout des interprétations, ils sont construits par des conceptions qui leur préexistent. C'est déjà ce que disait KANT dans La critique de la raison pure : nos perceptions ne sont pas des données brutes du monde transmises par les sens mais ce sont des constructions structurées par les catégories de notre entendement et conditionnées par notre raison : l'arbre que je vois n'est pas l'arbre en soi mais l'arbre tel qu'il m'apparait, produit de la combinaison de ma sensibilité et de mon entendement, ce que KANT appellera un phénomène par opposition à la chose en soi ou noumène. SCHOPENHAUER disait que le monde était avant tout « ma représentation » : il n'est pas objectif, donné, neutre c'est-à-dire présentation mais re-présentation, présentation à nouveau, et en partie produit par moi-même. Dans ce cas la conclusion qu'on peut en tirer est délicate et nuancée : on ne saurait avoir raison contre les faits puisque les fait sont en partie notre produit (nous aurions aussi pu parler de la gestalt théorie ou l'école américaine de Palo Alto qui montrent comment on perçoit le monde au travers de nos désirs, nos souffrances, nos besoins etc...), mais qu'on peut avoir raison contre eux à un niveau supérieur de l'esprit : celui de la raison, qui permet de prendre de la distance par rapport à notre sensibilité.

Conclusion Alors qu'il était tout d'abord évident que

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