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Prière à Dieu Voltaire

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oms reprenant les hommes : le scripteur passe à « nos, nous. », « ceux qui… » évoquant les hommes.

. l’adresse et exclusivement adressée aux hommes : la présence de Dieu disparaît peu à peu pour laisser place aux hommes : « puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères . » :

- Un appel aux hommes pour plus:

. de solidarité : « fais que nous nous aidions mutuellement à supporter le fardeau d’une vie pénible et passagère »

. de tolérance : « qu’il soit égal de t’adorer dans un jargon formé d’une ancienne langue, ou dans un jargon plus nouveau. » ou alors : «Si les fléaux de la guerre sont inévitables, ne nous haïssons pas, ne nous déchirons pas les uns les autres dans le sein de la paix »

. de responsabilité : « Qu’ils aient en horreur la tyrannie exercée sur les âmes, comme ils ont en exécration le brigandage. »

III- Un manifeste déiste.

- Le rejet des rittes source d’intolérance : « que toutes ces petites nuances qui distinguent les atomes appelés hommes ne soient pas des signaux de haine et de persécution.»

. dans l’habillement : « ceux qui couvrent leur robe d’une toile blanche pour dire qu’il faut t’aimer ne détestent pas ceux qui disent la même chose sous un manteau de laine noire »

. dans la langue : « qu’il soit égal de t’adorer dans un jargon formé d’une ancienne langue, ou dans un jargon plus nouveau. »

. dans la richesse: « qui dominent sur une petite parcelle d’un petit tas de boue de ce monde, et qui possèdent quelques fragments arrondis d’un certain métal. »

- Une divinité universelle et atemporelle : « Dieu de tous les êtres, de tous les mondes, de tous les temps. »

- Un déisme philosophique : le déisme de Voltaire c’est la reconnaissance d’une divinité qui permet le dépassement des pratiques rituelles, le rejet de toutes les formes de violence aussi bien sur le plan religieux que social.

Conclusion.

Le texte a la forme d’une prière en apparence, en réalité le contenu de la demande du texte est adressé aux hommes. Le but de Voltaire est d’amener les hommes à une tolérance mutuelle sur le plan religieux et social. C’est un appel à la fraternité entre les hommes. C’est un texte qui développe également le déisme de Voltaire : condamnation de la hiérarchie et des pratiques religieuses qui divisent les hommes.

Torture

Voltaire

(1694-1778)

Introduction.

Le concept de dictionnaire est nouveau pour le XVIIIe siècle. Ouvrage doublement utile, il permettait de recenser les connaissances mais aussi, d’exploiter d’une relative liberté car il permettait d'échapper à la censure. De fait, le dictionnaire est efficace pour toucher un large public et diffuser les écrits et les idées des philosophes des lumières.

Cela faisait que certains articles prenaient littéralement la forme de pamphlets.

C’est le cas du présent texte qui est une dénonciation de la torture, pratique courante et banale du XVIIIe, pratique barbare s’il en est et qui était pourtant cautionnée par l'Eglise.

Nous nous proposons d’étudier ce passage à la lumière du plan suivant :

I- Aspect énonciatif et pragmatique.

II- Une argumentation orientée.

III- L’ironie voltairienne.

I- Aspect énonciatif et pragmatique.

- Qui parle ? Voltaire.

- A qui ? Aux lecteurs.

- De quoi ? De la pratique de la torture

- Comment ?

. en argumentant à travers les exemples, les situations.

. en alternant récit, description, commentaires.

. en usant de l’ironie.

II- Une argumentation orientée.

- Des angles d’approche orientés : sciences et métiers sont détournés de leur fonction d'origine pour justifier la torture :

. l’histoire : « Les Romains n'infligèrent jamais la torture qu’aux esclaves… »

. la médecine : elle cautionne l’usage de la torture par son assistance : «… appliquer à la grande et à la petite torture, en présence d'un chirurgien qui lui tâte le pouls, jusqu'à ce qu'il soit en danger de mort »

. la justice : « Le grave magistrat qui a acheté pour quelque argent le droit de faire ces expériences sur son prochain . » Voltaire associe argent et torture par le biais de l’achat des charges permettant d’exercer la fonction de juge. Or suivant la logique du raisonnement c'est l'argent qui permet d'exercer la torture.

- La banalisation : « Le grave magistrat… va conter à dîner à sa femme ce qui s'est passé le matin. La première fois, madame en a été révoltée ; à la seconde, elle y a pris goût… »

- L’anecdotique contre la torture : l’affaire du chevalier de La Barre « …convaincu d'avoir chanté des chansons impies, et même d'avoir passé devant une procession de capucins sans avoir ôté son chapeau. »

- La disproportion entre :

. le crime : « … convaincu d'avoir chanté des chansons impies… », « … d'avoir passé devant une procession de capucins sans avoir ôté son chapeau … »

. et le châtiment : « … qu'on lui coupât la main, et qu'on brûlât son corps à petit feu… »

- Le ridicule : « … mais ils l'appliquèrent encore à la torture pour savoir combien de chansons il avait chantées, et combien de processions il avait vues passer, le chapeau sur la tête. »

III- L’ironie voltairienne.

- l’antithèse : « Les Romains n'infligèrent jamais la torture qu’aux esclaves, mais les esclaves n'étaient pas comptés pour des hommes. »

« … jeune homme de beaucoup d'esprit et d'une grande espérance, mais ayant toute l'étourderie d'une jeunesse effrénée… »

- les raccourcis : « La première fois, madame en a été révoltée ; à la seconde, elle y a pris goût, »

- les procédés de décalages : « Les Français, qui passent, je ne sais pourquoi, pour un peuple fort humain, s'étonnent que les Anglais, qui ont eu l'inhumanité de nous prendre tout le Canada, aient renoncé au plaisir de donner la question. »

- le jeu de mots : « humains / inhumains »

- La chute : « Les nations étrangères jugent de la France par les spectacles, par les romans, par les jolis vers, par les filles d'Opéra, qui ont les moeurs fort douces, par nos danseurs d'Opéra, qui ont de la grâce, par Mlle Clairon, qui déclame des vers à ravir. Elles ne savent pas qu'il n'y a point au fond de nation plus cruelle que la française. »

Conclusion.

Dans ce texte, Voltaire argumente contre l’emploi de la torture. Il argumente par l’exemple; il n'utilise que des exemples pour nous faire partager son émotion, dont les images sont plus choquantes que des mots.

Dans ce même état d’esprit, l’ironie Voltairienne prend toute son ampleur et donne toute sa mesure.

Prière à Dieu

Voltaire

Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

Ce n’est donc plus aux hommes que je m’adresse ; c’est à toi, Dieu de tous les êtres, de tous les mondes et de tous les temps : s’il est permis à de faibles créatures perdues dans l’immensité, et imperceptibles au reste de l’univers, d’oser te demander quelque chose, à toi qui a tout donné, à toi dont les décrets sont immuables comme éternels, daigne regarder en pitié les erreurs attachées à notre nature ; que ces erreurs ne fassent point nos calamités.

Tu ne nous as point donné un cœur pour nous haïr, et des mains pour nous égorger; fais que nous nous aidions mutuellement à supporter le fardeau d’une vie pénible et passagère ; que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants, entre tous nos usages ridicules, entre toutes nos lois imparfaites, entre toutes nos opinions insensées, entre toutes nos conditions si disproportionnées à tes yeux, et si égales devant toi ; que toutes ces petites nuances qui distinguent les atomes appelés hommes ne soient pas des signaux de haine et de persécution ; que ceux qui allument des cierges en plein midi pour te célébrer

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