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Prévention des conduites suicidaires

Cours : Prévention des conduites suicidaires. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  19 Mai 2017  •  Cours  •  2 033 Mots (9 Pages)  •  778 Vues

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PREVENTION DES CONDUITES SUICIDAIRES

I- Définitions et données épidémiologiques :

On appelle suicide : tout cas de mort qui résulte directement ou indirectement d’un acte positif ou négatif, accompli par la victime elle-même. Le suicide accompli consiste en une série d’actions intentionnelles effectuée à l’encontre de soi-même et conduisant à la mort.

Le suicide n’est pas une pathologie en soi mais un comportement, une conduite pathologique.

Le plus souvent le suicide est consécutif à un trouble psychopathologique. Il peut être ponctuel, en réaction à une situation qui a dépassé les capacités adaptatives du sujet (par exemple déception amoureuse), cela va dépendre des sujets et de leurs capacités d’adaptation. Mais le plus souvent, le geste suicidaire a lieu chez une personne dont les difficultés psychologiques et psychiatriques évoluent depuis plusieurs mois, voire années.

Les conduites suicidaires sont des actes par lesquels le sujet tente de se donner la mort, c’est une urgence psychiatrique. Par extension, certains auteurs utilisent le terme de conduite suicidaire pour désigner des comportements où le désir de mort s’exprime de façon masquée, on préfère cependant le terme d’équivalent suicidaire (la personne a des comportements dangereux, tels que des excès de vitesses, traverser la rue sans regarder…)

La tentative de suicide est plus difficile à définir. La tentative de suicide correspond à tout acte par lequel un individu met consciemment sa vie en jeu, soit de manière objective, soit de manière symbolique. La tentative de suicide se distingue du suicide dans la mesure où elle n’aboutit pas au décès de la personne, ce n’est pas un suicide abouti. L’intervention précoce d’un tiers interrompant le processus mortifère peut être à l’origine de la vie sauve. Il existe parfois une détermination de mort moins grande chez ces sujets, plus désespérés - sans espérance de changement - que fondamentalement dans le désir de mort. En réalité, quelle que soit sa cause, la tentative de suicide est une conduite grave. Elle doit être analysée avec beaucoup d’attention et faire impérativement l’objet d’un examen psychiatrique.

Le suicidaire est un sujet manifestant l’intention de se suicider soit verbalement soit par son comportement.

Le suicidant est un sujet qui a survécu à une tentative de suicide.
Le suicidé est un sujet décédé lors de sa tentative de suicide.

Le suicide est fréquent dans le monde entier où son ampleur va en grandissant. On a évalué dans le monde à 1 million le nombre de morts par suicide (1 toutes les 40 secondes) au cours de l’année 2000. Les tentatives de suicide pendant cette même période ont été, selon les régions, 10 à 20 fois plus nombreuses.

Le suicide est une des trois premières causes de mort des 15-35 ans. Cette valeur est en augmentation puisqu’elle est passée de 10.1 à 16 pour 100 000 de 1950 à 1955. Les données montrent que le nombre d’homme se donnant la mort par suicide est supérieur à celui des femmes. Deux tranches d’âge paraissent particulièrement touchées et en augmentation : les jeunes et les sujets âgés, chez lesquels l’importance du phénomène est préoccupante. On considère en effet que les données épidémiologiques sont lacunaires et peu comparables d’un pays à l’autre car elles dépendent d’une part de l’état et des modalités de fonctionnement du sytème sanitaire et d’autre part de considérations cultuelles et psychologiques. Ainsi, certains paramètres comme la honte, la culpabilité, les préceptes religieux (dont certains peuvent être aussi localement protecteurs) certains tabous sociaux peuvent constituer des facteurs limitants à l’identification et/ou au recueil des données épidémiologiques. C’est ainsi que certains gestes automatiques comme les chutes, les accidents domestiques, les noyades ne sont pas répertoriés comme des suicides en dépit, en certains cas, de l’évidence d’une démarche déterminée par le patient.

En France :

120 000 tentatives de suicide par an;

12 000 décès par suicide par an (10% des tentatives de suicide),

9e cause de décès en France,

2e cause chez les 15-24 ans et 1ere cause chez les 24-35 ans.

La répartition sur le territoire n’est pas homogènes (cf carte du diapo). Il y a une sorte de gradient O-E et N-S. Des facteurs peuvent se superposer à ces gradients : un facteur économique (notamment au niveau des richesses), un facteur de consommation d’alcool.

Les modes de tentatives de suicide les plus courants sont :

l’intoxication médicamenteuse volontaire, en générale aux benzodiazépines, correspond à 70% des TDS en milieu urbain

la phlébotomie

la pendaison, la défenestration, les armes à feu sont moins couramment utilisées

Les modes de réussite suicidaire les plus fréquents sont :

la pendaison (43% des cas surtout en milieu rural)

les armes à feu (surtout chez les hommes, 23% des cas) et la noyade (plutôt les femmes)

la défenestration est moins courante

Les valeurs du Royaume-Unis, bien inférieures, interrogent sur les raisons pour lesquelles il existe en France une incidence si importante du suicide pour de cultures et des niveaux de vie comparables.

II- Facteurs de risque de suicide :

La connaissance et l’identification des risques suicidaires qui précèdent une tentative de suicide est indispensable pour la détecter et si possible la prévenir. On distingue les facteurs de risques généraux et les facteurs de risque psychiatriques.

Les facteurs de risque généraux :

antécédents personnels de TS : 30 à 40% des suicidants récidivent, 10% des suicidants décèdent par suicide dans les 10 ans

antécédents familiaux de TS ou de suicide

antécédents de maltraitante ou d’abus sexuel

âge : le risque de suicide réussi augmente avec l’âge, les traces d’âge à risque sont les 15-24 ans et les plus de 60 ans

les conditions socio-économiques : isolement affectif, emploi précaire ou chômage, professions libérales ou cadres supérieurs

situation géographique : pays industrialisé, milieu rural plus que milieu urbain

saison : 2 moments à risque : l’automne et le printemps

maladie chronique douloureuse et/ou invalidante

Les facteurs de risque psychiatriques :

troubles de l’humeur : épisode dépressif majeur, maladie maniaco-dépressive (ou trouble bipolaire). Le risque suicidaire est multiplié par 255 par rapport à la population générale

alcoolisme et toxicomanie : 2eme facture de comorbidité en cas de suicide

schizophrénie : 10% des patients schizophrènes décèdent par suicide, 40 à 50% ont fait une tentative de suicide

enfin, toute une série de pathologies mentales, regroupées parfois sous le nom de névroses, ainsi que certains troubles de la personnalité sont également associés aussi à un risque suicidaire élevé. Dans ce cadre, le facteur déclenchant est fréquemment en rapport avec une difficulté particulière des personnes à gérer les relations avec autrui ou à aménager l’anxiété.

III- Prévention du suicide :

Prévention primaire :

sujet non suicidaire mais avec des facteurs de risque

stratégies de dépistage précoce et thérapeutique appropriées

limitation des facteurs de risque et des facteurs de décompensation

Prévention secondaire :

sujet ayant des idées suicidaires

éviter le passage à l’acte par un mode de prise en charge le plus adapté

Prévention tertiaire :

éviter une récidive

Évaluation d’une conduite suicidaire :

ne pas banaliser et ne pas dramatiser

pas obligatoirement lié à une dépression ou à une maladie mentale

parfois seul moyen d’expression du patient devant une crise douloureuse (conjugale, sociale) : parfois autant une demande d’aide qu’un moyen d’en finir

pas toujours de relation entre la gravité de la situation et le moyen choisi

malgré tous les moyens d’évaluation clinique du risque suicidaire, le passage à l’acte reste un acte impulsif, il

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