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Quels sont les enjeux de la presse municipale dans une commune ?

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t de tambour qui lançait son habituel « avis à la population ». Ainsi, on invitait la population à prendre connaissance des grandes décisions municipales sur la place du village. Ce seul moyen de communication va perdurer quasiment jusqu’à la révolution ou la volonté de la population d’être informé et de mieux comprendre les décisions prises par leur municipalité va se faire de plus en plus ressentir, période à laquelle ont commence à voir apparaître les premiers conseils municipaux.

Dans cette démarche d’information de la population, le premier bulletin municipal voit le jour en 1874 à l’initiative respective des villes de Rouen, Amiens et Grenoble. D’autres communes prennent exemple sur ses villes pionnières et en diffusent également un peu plus tard, c’est le cas notamment pour de grandes villes comme Lyon, Montpellier, Clermont-Ferrand… Près de dix ans plus tard les bulletins municipaux se généralisent, après la révolution des mairies. Le mouvement se développe de plus en plus en province pour ensuite atteindre la capitale. Ainsi, le premier bulletin municipal de Paris voit le jour le 12 juillet 1882. À cette époque, le bulletin municipal est constitué essentiellement d’informations politiques : publications du contenu des conseils municipaux… toujours dans une volonté d’information des citoyens. Gilles Feyel, professeur à l’institut français de Presse, a travaillé sur les origines de la presse municipale et estime que 64,6% des bulletins municipaux ont été crées avant 1914 et 35,4 % l’ont été après 1920.

Chaque ville avait une périodicité de parution différente. Certains bulletins municipaux étaient publiés de manière quotidienne comme celui de Paris tandis que d’autres étaient hebdomadaires comme à Béziers, ou encore mensuels (Caen, Lorient…).

Cette effervescence de création de bulletins municipaux a eu lieu réellement entre 1880 et 1914, période triomphante de la République. Ils constituaient un véritable symbole de cette République et de la participation des citoyens au devenir de leur ville.

Par la suite, plus que de rendre compte des décisions municipales, le bulletin municipal devient un véritable outil de promotion de la ville et de l’équipe municipale et jusqu’en 1960 ce sont les Maires qui le rédigent. Par exemple en 1935, Henri Tasso, Maire de Marseille, utilise le bulletin municipal comme support d’autopromotion pour redorer son image à la suite de litiges avec la municipalité.

C’est à partir des années 60/70 que de véritables services de communication voient le jour dans les municipalités. Ils vont peu à peu se structurer et c’est à ce moment que l’on verra apparaître de véritables journaux municipaux. À partir des années 70, le journal municipal devient de plus en plus important, il n’est plus l’affaire du Maire uniquement et ce sont de véritables professionnels qui prennent en main la rédaction. Ainsi, le journal municipal devient plus « sérieux » avec une périodicité de publication régulière, le plus souvent mensuellement. Il est désormais illustré, la une est en couleur, il est composé d’un plus grand nombre de pages…

Le journal municipal devient alors un véritable outil de communication avec les citoyens, opérant pour leur bien-être au sein de la municipalité. Plus proche du journal municipal que l’on observe aujourd’hui dans toutes les villes.

C. La presse municipale aujourd’hui

1. Présentation

La presse municipale a énormément évolué et même si l’appellation reste inchangée : bulletin ou journal municipal, un grand nombre de villes diffusent aujourd’hui de véritables magasines de ville. C’est depuis les années 80 que les journaux municipaux s’inspirent de la presse traditionnelle nationale. Et c’est dans le même temps que les métiers de la communication explosent. Grâce à cela, le magasine de ville est un outil d’expression et de communication ouvert à tous.

Aujourd’hui, le journal est distribué en boite aux lettres, la rédaction est réalisée en interne au sein du service communication. C’est un journal de 35 pages en moyenne, tout en couleur, imprimé en Offset, illustré par un photographe, réalisé et mis en page par des professionnels de la PAO (Programmation Assistée par Ordinateur).

Il est aujourd’hui un support gratuit destiné aux habitants de la ville, il est ouvert à la publicité. La publicité, qui offre une visibilité importante aux annonceurs qui sont la plupart du temps des entreprises ou commerces locaux, permet de financer une partie de la production du journal. La part de publicité ne doit pas dépasser 33 % de la surface du journal, c’est ce qu’impose le cahier des charges. Sur le BMO « Vivre à Antony » la publicité représente un tiers de la surface, ce qui permet d’en financer la production à hauteur de 60 % environ. On estime à 63 % le nombre de journaux intégrant de la publicité, mais ce chiffre ne cesse d’augmenter. Et seulement 22 % d’entre eux ont recours à une régie publicitaire pour gérer les insertions, c’est le cas du BMO d’Antony qui fait appel aux services de Série Media (régie publicitaire), pour gérer son espace publicité.

L’information contenue dans ses journaux est extrêmement diversifiée. Et aucun ne se ressemble puisque c’est l’affaire de véritables journalistes et de vraies rédactions qui ont chacune leur propre style. On estime que 81 % des publications sont rédigées en interne. D’après une étude de 2002, sur les 1849 communes de plus de cinq mille habitants que compte la France, on dénombre 2551 journalistes rédacteurs, 1671 pigistes et plus de 1150 photographes, qui se chargent de la publication 133 000 numéros par an.

La majorité des publications de journaux municipaux est mensuel, surtout dans les grandes villes, c’est le cas pour « Vivre à Antony » qui parait chaque mois, soit onze numéros par an puisqu’un unique numéro ne parait que début juillet pour tout l’été. Cependant, 35 % des journaux sont trimestriels c’est le cas notamment pour la ville de Chevreuse dans les Yvelines.

La presse municipale constitue le premier groupe de presse français, avec le plus gros tirage 12 millions de numéros publiés par mois. Ce type de presse a un fort succès et est très lu puisqu’une majorité des Français utilisent le journal municipal comme source d’information sur la vie de leur commune soit 76 %.

2. Contenu

On peut aujourd’hui admettre que la presse municipale se constitue autour de trois axes complémentaires. D'une part, on y trouve la dimension « service », c'est-à-dire renseigner les habitants sur ce dont ils pourraient avoir besoin. On leur expose ainsi ce que la ville peut leur offrir et comment ils vont pouvoir accéder à ces services. D’autre part il y également une part qu’on pourrait qualifier de « politique ». En effet, même si comme nous l’avons expliqué ci-dessus, le bulletin municipal n’a plus pour vocation la propagande politique de la ville, il reste tout de même un certain nombre d’information politique. Le bulletin est ainsi un outil de connexion entre les élus politiques et les citoyens. Les élus transmettent leurs idées et les informations qu’ils souhaitent véhiculer de manière plutôt discrète. Dans le journal d’Antony, monsieur le Maire s’exprime chaque mois à ses riverains à travers l’éditorial en première page. Les élus quant à eux, s’expriment dans un encadré nommé « parole d’élu » à chaque article en rapport avec sa délégation. De plus, il y a une page purement politique où les élus des différents partis (y compris les élus de l’opposition) ont la liberté de parler de ce qu’ils souhaitent, il s’agit de la page « tribunes libres » en fin de journal. Enfin, la troisième part importante du journal municipal est la part dite « stratégique ». La ville communique sur ses actions et projets les plus importants, tels que par exemple les grands projets d’urbanisme. Et ce, pour informer ses habitants d’une part, mais c’est également une manière de promouvoir la ville.

Le contenu des journaux municipaux est influencé par l’actualité et par les évènements locaux qui vont avoir lieu le mois prochain (pour les publications mensuelles). Dans les articles on met surtout l’accent sur qu’il va se passer, plutôt que de rendre compte ce qui a eu lieu. On consacre tout de même une place aux manifestations qui ont eu lieu dans des rubriques telles que « les images du mois », « Ca s’est passé à X »… en général il s’agit de mini comptes-rendus de la manifestation illustrés par une photographie. Dans « Vivre à Antony » on consacre une double page aux manifestations du mois passé dans la rubrique « flash » au tout début du journal ou l’évènement est résumé dans une brève illustrée d’une photo. On procède ainsi d’une part, bien évidemment, pour informer les riverains des manifestations qui vont avoir lieu et pour qu’ils y participent, mais aussi dans un souci de proximité « temporelle », c'est-à-dire qu’au bout d’un mois, l’information est trop ancienne pour qu’on y consacre un article entier. Le caractère mensuel rend l’exercice encore plus difficile : l’information diffusée ne doit pas être erronée : « nous n’avons pas le droit à l’erreur du fait que nous soyons un mensuel, la PQR peut se tromper car elle peut rattraper le coup le lendemain, mais pour nous c’est différent » Catherine

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