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Regression Logistique

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nées, l'objet de nombreux travaux. Elle est aujourd’hui, particulièrement remise au goût du jour avec l’obligation pour les banques de noter leurs créances, dans le respect de la nouvelle réglementation dite « Bâle II ». La grande majorité des travaux s’appuie sur des outils d'analyse statistique de grandeurs comptables et de ratios financiers pour discriminer les entreprises saines des entreprises défaillantes. Elle débouche sur un calcul de score. Un score est un indicateur de synthèse censé donner en un chiffre, le degré de défaillance possible d’un débiteur. Il permet d’aider à la notation des créances, par une approche quantitative du risque de défaillance. La notation est entendue comme « une opinion indépendante et publique sur la qualité de crédit d’une entité » (J-F. de Polignac, 2002, p.19). Celle-ci n’est pas exclusivement liée à la santé

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Centre de Recherche en Ingénierie Financière et Finances Publiques (CRIFP), dirigé par le Professeur Jacques SPINDLER. 1

financière, puisqu’une entreprise peut avoir des résultats désastreux et conserver une bonne note, dès lors qu’elle soutenue par un Etat solide. En reprenant le même type de données comptables et financières que les études statistiques réalisées par le passé sur la question, nous mettons en œuvre dans cette recherche exploratoire, la méthode de la régression logistique avec, comme variable expliquée dichotomique, la défaillance. Nous verrons que cette approche se distingue sur certains points essentiels, de la méthode de l’analyse discriminante popularisée par la Centrale des Bilans de la Banque de France. La première partie de ce travail fait le point sur les enjeux actuels de la prévision de la défaillance et définit la problématique de notre travail (2). Dans une deuxième partie, nous argumentons sur l’intérêt et les avantages de la régression logistique, comparativement à d’autres techniques statistiques (3). Suite à cela, nous présentons dans une troisième partie, l'échantillon utilisé ainsi que les résultats obtenus (4). Enfin, nous concluons et proposons des extensions possibles au modèle (5).

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2 Un nombre de défaillances en croissance et la nécessité d’instruments de prévision

Après plusieurs années de baisse, le nombre de défaillances a tendance à progresser à nouveau en France (2.1). La défaillance d'une entreprise est un événement lourd de conséquences. En conséquences humaines d’abord, puisqu'elle conduit à des pertes d'emplois, mais aussi financières puisqu'elle s'accompagne presque immanquablement de pertes d'actifs chez ses partenaires : organismes sociaux, fournisseurs ou encore banques. La disposition d'instruments de prévision est donc indispensable (2.2), surtout dans le climat actuel de renforcement du contrôle des risques bancaires (2.3). 2.1 Un nombre de défaillances en croissance nette

Par défaillance, nous entendons tout type de dépôt de bilan se traduisant aussi bien par une liquidation effective, qu’un plan de continuation ou de cession de l’activité. La défaillance se caractérise par l’état de cessation des paiements et n’entraîne ainsi, pas automatiquement la cessation de l’activité. On notera que le terme de faillite, souvent usité, est plutôt réservé à la personne du gérant (on parle de « faillite personnelle ») et correspond de nos jours à du langage courant, pour désigner la cessation définitive de l’activité de l’entreprise. Nous lui préférerons donc, systématiquement le terme de défaillance. Dans une publication récente (C. Rieg, 2002), l'INSEE analyse l'évolution des défaillances en France entre 1997 et 2001. Les phénomènes les plus remarquables sont les suivants : recul d'un quart entre 1997 et 2000 des défaillances (de 48 600 à 35 400, soit - 10 % en moyenne par an), poursuite de la réduction au cours du premier semestre 2001 (baisse de 7,1 % par rapport au premier semestre 2000), puis inversion de la tendance à partir du second semestre 2001 (augmentation de 4,8 % par rapport au semestre correspondant de 2000). Le ralentissement de la conjoncture et la crise ayant affecté les entreprises liées aux nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) sont les grandes responsables de

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cette inversion de tendance. Dans le même temps l'INSEE signale que désormais, des entreprises de grande taille sont victimes de défaillances. Cette tendance est confirmée par une étude de Dun & Bradstreet2, selon laquelle, « le nombre d’entreprises de plus de 100 personnes ayant déposé le bilan sur le premier trimestre 2002 atteint 63 contre seulement 34 pour 2001, soit une progression de 85% alors que le niveau était resté stable en 2001. Le chiffre d’affaires réalisé par les 10 plus grosses sociétés ayant enregistré une ouverture de procédures collectives sur le premier trimestre 2002 atteint 1,7 Milliards d’euros. La défaillance du grossiste informatique METROLOGIE pèse pour 0,8 Milliard d’euros, le répartiteur en pharmacie OUEST REPARTITION pour 0,2 et le transporteur routier VIALLE pour 0,1 Milliard d’Euros ». Il est à craindre que l'année 2003 ne se caractérise par une conjoncture médiocre et que l'augmentation du nombre de défaillances se poursuive compte tenu de l'effet « boule de neige » engendré par les dépôts de bilan. Dans un tel contexte, les entreprises déjà sensibilisées au risque de défaillance depuis le début des années 90 se doivent d’anticiper celle de leurs clients, voire de leurs fournisseurs. Elles découvrent, grâce notamment à la généralisation de l'Internet, des outils de prévision du risque de défaillance, fondés sur une meilleure accessibilité à l’information comptable et le calcul d’indicateurs ad hoc. 2.2 La prévision de la défaillance

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La défaillance d'une entreprise a souvent pour origine, la défaillance d'un client. La France se caractérise encore par un niveau élevé de crédit interentreprises. Dans une étude récente, F. Sauvage (2002) indique en 2001 un encours de 290 Md€ pour un montant de 122 Md€ de crédits bancaires de trésorerie aux entreprises3. L’auteur précise à ce sujet, que ce crédit est un facteur de transmission des défaillances et que l'une des meilleures sources de prévention est l'information économique et financière. Ces dernières années ont vu d'ailleurs, l'émergence de la fonction de credit-manager, dont l'une des missions est l'analyse du risque client. Dans le cas de la France, l'obligation de dépôt des comptes annuels des entreprises met à la disposition de tous, les informations comptables de base : bilan et compte de résultat. Le développement du Minitel et de l'Internet a par ailleurs, autorisé un accès plus rapide et plus large à ces informations, favorisant également le développement de sociétés spécialisées dans le stockage, l’analyse et la mise à disposition de données financières et comptables. Un des arguments publicitaires majeurs de ces sociétés est la nécessité pour une entreprise quelconque, de vérifier le solidité financière de ses clients. Il est par ailleurs, intéressant de noter qu’une des bases de données leader sur ce marché, Diane, fournit pour chaque entreprise, le score Conan-Holder issu d’une analyse discriminante4. Relevons que l’utilisation telle quelle de ce score est fort contestable, car la

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In Duval T., « Inversion de tendance pour les défaillances d'entreprises : les indicateurs repartent à la hausse sur le premier trimestre 2002 », http://www.exafi.fr, page web : http://www.netpme.fr/procedurecollective/article.php?article=196 3 Sommes converties et arrondies en euros par les auteurs

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Rappelons que le score Conan/Holder prend en compte 5 ratios : R1 = EBE/Endettement Global ; R2 = Capitaux permanents/Total Bilan ; R3 = VRD/Total Bilan ; R4 = Frais Financiers/CA HT ; R5 = Frais de 3

fonction n’a a priori, fait l’objet d’aucune actualisation et qu’elle repose par ailleurs, sur une hypothèse critiquable de normalité des données (cf. infra). S’agissant des banques, l'analyse du risque de défaillance de l'emprunteur a toujours constitué le cœur de la problématique de l'analyse financière qui accompagne toute demande de crédit. Mais, le renforcement des contraintes prudentielles les conduira certainement à développer plus encore, les outils de quantification de ce même risque. 2.3 Contraintes prudentielles et analyse du risque

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Etre banquier, c'est analyser le risque. C'est dans cet esprit que l'analyse financière s'est construite. Son objet est d'évaluer la solvabilité future de l'entreprise à partir de l'analyse des informations comptables qu'elle fournit, du fonctionnement de la relation banque-entreprise et éventuellement de la conjoncture globale et sectorielle. Il s'agit principalement d'une approche quantitative, même si des éléments qualitatifs tels que l'évaluation de la qualité de l'équipe dirigeante peuvent être intégrés. L'information

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