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éritable tupuri publié par Lukas 1937 se trouve sous l’étiquette « Mata » (pp. 103-104). R. Boyd (1989, p. 185) classe le tupuri dans la branche Nord d’un groupe Mbum, à côté du « mundang » et du « mangbai } mambai », dans le groupe « AdamawaOugangui » du Niger-Congo. H. Jungraithmayr et D. Ibriszimow (1994) classent le kera dans la famille Tchadique, branche Tchadique oriental, sous-branche Sud, groupe Kwang-Kera.

1. Dans cet article, nous ne reproduirons pas les tons des langues citées, pour des raisons de simplification typographique. Cela n’aura aucune incidence sur le sujet en question. SEIGNOBOS C. & TOURNEUX H., 2001, Contribution à l’histoire des Toupouri et de leur langue, in R. Nicolaï (éd.), Leçons d’Afrique : Filiations, ruptures et reconstitution de langues, Louvain-Paris, Peeters, pp. 255-284.

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Les interrogations de S. Ruelland S. Ruelland, qui est la spécialiste de la langue tupuri, faisait état, dès 19781, de ses interrogations relatives à la composition du lexique tupuri. Elle donnait déjà plusieurs mots kera ou masa qui se retrouvaient en tupuri : kera labret initiation tabouret cou gawla» gunagay guébul kur tupuri gawla» gÔnÔgay guéubuli gÔrΩ, gÔr3. masa gÔnÔgayda2

L’auteur poursuivait par cette remarque :

« Les langues Adamawa ont un seul terme pour désigner ‘l’aile’ et ‘la plume’ : taëy. Le tupuri conserve taëy pour ‘plume’ mais utilise le terme gra» pour ‘aile’, terme que l’on retrouve en kera : gâra». » (Ruelland 19781, p. 67.)

Elle constatait ensuite (Ruelland 19782), en étudiant le lexique kera de K. Ebert (1976) que 200 mots, soit 10%, « auraient pu passer pour des termes tupuri ». Elle identifie une trentaine de ces lexèmes communs comme des emprunts à des langues tierces4. Dans le même article, S. Ruelland note ceci :

« Plus déroutante est la grande majorité des termes de la liste commune aux deux langues et dont rien ne permettait au départ de supposer un emprunt. [...] On ne peut que constater que ces termes, qui ne recouvrent d’ailleurs pas toujours des ‘objets’ ou ‘concepts’ susceptibles d’être empruntés, forment une aire commune aux deux langues. »

Elle cite alors une liste de quatorze verbes tupuri, suivie de quatre « adjectifs » et de neuf autres conjonctions ou éléments grammaticaux. Les verbes cités sont manifestement construits sur des racines tchadiques : tupuri baw bir bus sÔ÷ etc. kera baawe biiri buusi so÷e terrasser ranimer, ressusciter divorcer, répudier sucer

Elle conclut de sa comparaison qu’il y a un « vocabulaire commun au tupuri et aux autres langues de populations voisines avec lesquelles les Tupuri sont quotidiennement en contact ». Confrontation tupuri / Proto-Tchadique Si l’on confronte le lexique tupuri aux reconstructions de H. Jungraithmayr et D. Ibriszimow (1994), on peut y relever les réflexes d’une dizaine de racines astérisquées (considérées par les auteurs comme remontant à la strate la plus ancienne du Tchadique) : Proto-Tchadique écorce *÷kl/÷lk tupuri ÷ÔlÔgΩ

2. « Période d’initiation. » 3. « Partie de la nuque. » 4. On peut ajouter que la liste considérée comprend d’autres emprunts non détectés par l’auteur à l’époque : « pipe », « aiguille », « âne », « merci »... SEIGNOBOS C. & TOURNEUX H., 2001, Contribution à l’histoire des Toupouri et de leur langue, in R. Nicolaï (éd.), Leçons d’Afrique : Filiations, ruptures et reconstitution de langues, Louvain-Paris, Peeters, pp. 255-284.

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corps enfant buffle boire éléphant feu mûrir trois dent

*zk *w-l *s2w*lb *kw *nwk *s-b *s3n

se wele cay jo.ge bale (métathèse) wuu ruk.gi suwa’a sa«.

Tupuri et racines tchadiques aréales Jungraithmayr et Ibriszimow (ibid.) donnent également, dans leur ouvrage, des racines ou des formes lexicales d’extension moindre que les formes astérisquées, qui ne remontent pas au Proto-Tchadique. Dans cette gamme de formes, on trouve également plusieurs rapprochements possibles avec le tupuri : formes aréales haricot amer noir manger sortir panthère cracher sucer avaler dix nay glg rm d2kal br tp s2÷ slk klw tupuri ’aëy gelage rumrum5 re.ge kal.ge bele tuf.gi sÔ÷.ge silik.gi huwale.

Tupuri et langues tchadiques voisines Si l’on confronte maintenant le tupuri avec les langues tchadiques voisines – nous nous contenterons ici d’un survol partiel du munjuk, du kera et du masa –, la moisson devient beaucoup plus impressionnante. Sans prétendre à aucune exhaustivité, nous livrons ci-dessous les rapprochements qui nous paraissent les plus incontestables : tupuri `ahldq      `bbqnbgdq    `hkd       `Âm‡'c&hmhsh`shnm(  `khfmdq      `kktldq'edt(   `kktldq'k`lod(  Ÿmd       `mshknodBna   ÷`k`j-fd  g`j-fd   f`q`»   o`x    r`q`∂-fd   »f`k-fd bdëé-fd   fΩΩqgdëd  a`qx`l  munjuk ÷,k,j  g,f5 fq`»  o`x6  y,q  »,k r,é8     a`qhx`l kera  ÷`kfd  fâq`»  o`x7 masa

 `fdqgdë

3..Adverbe qui précise une teinte de noir. 6. « Etre coincé. » 7. « Chef. » 8. « Initié. » 9. « Eclairer. » SEIGNOBOS C. & TOURNEUX H., 2001, Contribution à l’histoire des Toupouri et de leur langue, in R. Nicolaï (éd.), Leçons d’Afrique : Filiations, ruptures et reconstitution de langues, Louvain-Paris, Peeters, pp. 255-284.

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`qqhudq      c`x-fd   `trrh+‡f`kdldms  k``x    a`hrrdq'rd(    g`l-fd  A`k`mhsdr     la`f`   a‡khdq      f`lk`   aqhldq      r`j-fd   aqnthkkdq     ftkto-fh  aqntrrd     etk05   b`aqhnkdr'e`hqdcdr( oΩq-fd   b`rrdq      g`v-fd  bg`lo      o`x    bg`rrdq     khl07   bg`teedq`trnkdhk gÔk-fd   bg`tud,rntqhr   a`ëxa`ëx  bkntdq      ÷`k-fd   bnhmbdq     »fhé-fh  bnhmbdq     rÔj-fd   bnshrdq      s`q-fd   bntqadq     ftm-fh   bntuqhq     a`q-fd   bq`bgdq     ste-fh   bthqd      j`q-fd15   bthqd+oq‡o`qdq   cΩe-fd   bthrrd      jtlmh   c`ldq      cΩj-fd   c`mrdq'dmfqntod( aÔk-fd   c‡bghqdq'rd(   aΩqΩr-fd  c‡bghqdq     »f`qfd   c‡s`bgdq     ats-fh   c‡s`bgdq     eÔj-fd   c‡sdqqdq     etqtj-fh   chrr‡lhmdq    ctrfh   chrrntcqd     »fÔqÔ÷-fd

10. « Germer. » 11. « Croître ; arriver. » 12. « Etre courbé. » 13. « Feuilles de Balanites aegyptiaca. » 14. « Empêcher. » 15. « Tourner à l’envers. » 16. « Lieu éloigné du village. » 17. « Sauter. » 18. « Nom propre d’une divinité de la chasse. » 19. « Etre sec. » 20. « Se chauffer. » 21. « Percer. » 22. « Boucher. » 23. « Bloquer » 24. « Collecter de l’argent. » 25. « Contourner. » 26. « Cuire (de la viande, des arachides). » 27. « Cuire (des poteries). » 28. « Rompre. » 29. « Enlever. » 30. « Mettre en désordre. »

c,x0/   cdxd00 k`x be-g,lv,j01 `l`f`x02      f`lk` r,j03 j,kv,o04 etk          etk o,q06         ohq            g`v uâv`x î,l g,v,k08  gnnkd1/            a`xa`x ÷,k10   ÷dkd »,é11 r,j12 s,q13 fv,m14 a,q          a`q s,e    ste     ste  j,q,g16 c,x,u   cded      câflâ'l‡s`sgflrd( c,f av,k          ank a,q,î17 »,q,v a,c    ahsh ev,j18   enfd u,qv,f   eâqfh c,v,y2/ »tq÷nj20        »tqt÷

SEIGNOBOS C. & TOURNEUX H., 2001, Contribution à l’histoire des Toupouri et de leur langue, in R. Nicolaï (éd.), Leçons d’Afrique : Filiations, ruptures et reconstitution de langues, Louvain-Paris, Peeters, pp. 255-284.

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chuhrdq'rd(    cns       ‡bnqbd      deeqhsdq'r&(    ‡lhdssdqds‡s`kdq  ‡lhdssdq     dmrdhfmdq    dmsqdq+rnqshq   drbk`ud     drr`xdq     drrtxdq   

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