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Transport Local

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rt qui obéit à une logique de recherche du profit, la situation semble s’empirer. Les ressources d’énergie fossiles et non renouvelables s’épuisent et vont coûter de plus en plus chères. Le pic pétrolier, qui aurait eu lieu en 2006 selon certains ou qui aura lieu en 2035 selon d’autres, en témoigne : nous ne pourrons plus produire autant de pétrole que nous en avons produit il y a 5 ans, ou, dans un avenir très proche nous arriverons au pic de production pétrolière de l’Histoire. Cela se traduit par la fin du « bon » pétrole bon marché, l’énergie que nous produirons sera chère et de mauvaise qualité. En effet nous avons épuisé les ressources faciles d’accès et facilement exploitables. Cette énergie fossile nous a permis de fabriquer tout ce qui nous entoure, au point que nous en dépendons totalement et que nous en consommons de plus en plus.

Le système de transport actuel semble se retrouver face au mur et l’inaction mènerait probablement à des catastrophes d’ordre environnementales, sociales et humaines graves.

Nous entendons par transport « local » ou « raisonnable » un transport repensé et bien différent du système dominant actuel. Ce serait un transport réfléchi sur le long terme, que les générations futures pourront jouir de la même façon que nous. Ce serait un transport respectueux de l’environnement, qui minimise sa consommation d’énergies polluantes et non renouvelables et qui maximise la consommation d’énergie non polluantes et renouvelables. Ce transport tendrait à réduire le nombre et la distance des trajets, il favoriserait l’activité locale et serait à échelle humaine.

Cela nous amène à nous poser plusieurs interrogations. Pour quelles raisons le transport actuel n’est-il pas viable ? Quels sont les risques à maintenir ce système ? Comment développer un transport « local » et « raisonnable » ?

Nous développerons dans ce dossier deux parties. La première fait le constat d’un système de transport à bout de souffle et analyse les problématiques. La seconde illustre notre réflexion sur les alternatives possibles pour un transport « local » et « raisonnable » de demain.

PREMIERE PARTIE : CONSTAT

En quoi le système de transport actuel est dans une impasse ? Quels sont ses limites ?

Il est nécessaire d’effectuer un changement global, une transition vers autre chose et trouver des alternatives. Quelles sont ces alternatives possibles ? Des changements ont-ils été déjà faits ? Quels en sont les résultats ?

LE TRANSPORT ACTUEL N’EST PAS VIABLE

Les transports représentent au total entre 20 et 30% des gaz à effet de serre générés par l’activité humaine, et c’est la seule catégorie dont la proportion continue de croître. Le trafic aérien augmente à une vitesse qui donne le tournis : +30% en 4 ans depuis 2002, 2.12 milliards de passagers transportés en 2006 et des projections qui suggèrent +5%/an jusqu’en 2026, avec à la clé quelques 29 000 avions supplémentaires en circulation. A terme, le transport aérien va devenir la plus importante source de gaz à effet de serre dans le monde.

En ce qui concerne le nombre des voitures en circulation, 550 millions en 2005, il est prévu là aussi une croissance de 5%/an avec donc un doublement d’ici à 2030. Ce qui élèvera le parc automobile mondial au-delà du milliard d’unités.

La pollution atmosphérique des transports provient à 80% des véhicules routiers (voitures, motos, scooters, camions, bus) et à 20% du transport aérien. La pollution générée par les trains et les bateaux est ici d’un ordre de grandeur négligeable.

En France, nous avons développé un réseau ferroviaire important et de nombreux transports publics. Aux Etats-Unis, excepté quelques villes comme à New-York, Washington, Boston et San Francisco, la majorité des déplacements se font par l’autoroute. L’étalement urbain, l’éloignement des fermes des bassins de populations fait que la nourriture doit parcourir de très grandes distances. En moyenne elle voyage 2 250 kilomètres avant d’arriver une assiette. De plus, les biens de consommations traversent l’Océan Pacifique puisqu’ils nous viennent de Chine, ce qui exige beaucoup de pétrole. En France, il existe encore des fermes près des villes et 47% des déplacements se font en voiture et en moyenne un automobiliste parcourt 13 000 kilomètres par an. Aux Etats-Unis, 84% des déplacements se font en voiture, avec une distance moyenne annuelle de 23 000 kilomètres. Lorsque le prix du baril augmente, et il ne pourra maintenant qu’augmenter, tout ce qui se déplace coûte plus cher.

Enfin, nous le voyons, la question des énergies est un sujet extrêmement sensible. Elle est la cause de nombreuses guerres, de tensions géopolitiques croissantes, de corruption. On observe aussi que notre société est dépendante du pétrole, énergie qui est épuisable. Nous devons donc penser à d’autres alternatives à l’utilisation de cet hydrocarbure. Cependant, trouver une autre énergie non renouvelable ne ferait que repousser les problèmes qui sont liés à l’épuisement d’une ressource. Il est donc temps que les transports se penchent réellement sur la question : comment se passer définitivement du pétrole et de toute énergie non-renouvelable sur le long terme ?

1 – Capital, n° 193, Octobre 2007

LISTE NON EXHAUSTIVE DES EXCES DU SYSTEME DE TRANSPORT ACTUEL

L’industrie automobile ne s’est pas convertie à l’écologie, surtout aux Etats-Unis. Pour preuve, ce slogan intitulé « Stop pedaling, Start driving » (« arrêtez de pédaler, commencez à conduire ») qui incite les jeunes à acheter un 4x4 particulièrement polluant. Sur la publicité on voit une jeune femme, place passager, qui observe moqueuse le jeune homme ringard sur sa bicyclette.

Selon L’Ademe, à Paris les vélos dépassent les autos. L’Agence de l’Environnement de la maîtrise de l’énergie affirme que la vitesse moyenne d’un vélo dans les embouteillages serait de 14,5 km/h contre 9,6 km/h pour la voiture. La mairie de paris incite à l’utilisation de cycles en subventionnant à 25% avec un plafond de 400 euros l’achat d’un vélo ou d’un cyclomoteur électrique.

Selon l’association américaine Environmental working group, manger 110 grammes d’agneau équivaut à faire 21 kilomètres avec une voiture. En effet la production de viande est une grande consommatrice d’hydrocarbure.

Aux Etats-Unis, une carotte a en moyenne voyagé 3 000 km avant d’arriver dans les rayons des supermarchés. En plus de ne pas avoir de goût, elle est dangereuse pour la santé. Sa mise sur le marché est une catastrophe environnementale de bout en bout, de la production (agriculture polluante, produits chimiques) jusqu’à la distribution (emballage, présentation) en passant par le transport.

Une étude d’un laboratoire allemand prenant en compte notamment les matières alimentaires, les matières nécessaires à la fabrication du pot a totalisé à 9 115 kilomètres la distance qu’a parcourue un yaourt au fruit.

LES « FAUSSES BONNES » IDEES

LE LANCEMENT D’AUTOLIB’

Le 3 octobre 2011 a été présenté la « Bluecar » du groupe Bolloré. Cette voiture sera en libre-service à Paris dès le 1er décembre. La Bluecar est une petite voiture électrique, est-elle propre pour autant ?

Pour faire rouler une voiture électrique, il faut produire de l’électricité. Or en 2008, l’électricité était produite dans le monde pour 70% à partir d’hydrocarbures2. Cela signifie que la voiture électrique reste très largement dépendante des énergies fossiles. D’un point de vue mondial, elle est tout à fait similaire aux automobiles classiques, à l’exception près que le dioxyde carbone et autres polluants issus de la combustion du carburant ne sont plus émis sur les lieux de circulation mais en dehors de la ville.

En ce qui concerne la France, la situation est semblable. En effet, en 2009, 76% de l’électricité était produite à partir de l’énergie nucléaire3. Cette énergie est dite « propre » puisqu’elle émet moins de CO2, cependant elle produits des déchets radioactifs extrêmement dangereux comme le plutonium. En calculant la consommation théorique minimal de l’Autolib’ nous obtenons ceci : elle consommerait l’équivalent de 3,8 litres de gazole au 100 kilomètres en ville et 66,4 litres hors agglomération.

De plus, qu’elle soit à pétrole ou électrique, la voiture continuera à s’en prendre à la ressource la plus rare dans le contexte parisien : l’espace. Elle sera toujours aussi dangereuse pour les cyclistes et les piétons et sera toujours un frein pour organiser des transports en commun efficaces. Eva Joly déclarait le 2 octobre 2011 sur France Inter : « Il faut l’abandonner [la voiture électrique]. Le problème n’est pas Autolib’, c’est de se libérer de l’auto ».

Autolib’ ne semble donc pas être la révolution attendue. Elle n’est pas plus propre et respectueuse de l’environnement qu’une petite voiture traditionnelle de taille équivalente. Enfin elle ne ferait qu’empirer la circulation et l’aménagement de l’espace publique parisien.

2 – International Energy Agency (2010), Key World Energry Statistics.

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