« 240 Sermons Allemands », Par E. Doumergue, Doyen De La Faculté Libre De Théologie Protestante De Montauban.

d, conseiller secret du Consistoire, dans un Salut de Noël » (l. 71)

cheminement des sources / destinataires : « envoyés d'Allemagne aux soldats allemands prisonniers en France,» (l. 2)

Nature : « nos documents doivent être considérés surtout comme des documents de la campagne pangermaniste, à l'intérieur. C'est, bien l'Allemagne religieuse, mais l'Allemagne officielle et publique. » (l.14-16) ; « avec l'approbation du Ministre de la guerre » (l. 37) ; « avec autorisation officielle(l. 39)

« campagne » = propagande » ; « à l’intérieur »; « officielle et publique »

« Cet appel a été tiré à 20.000 exemplaires » (l. 36) ; « « L'Association des Juifs allemands'» a publié quatorze allocutions » (l. 41) ; « un Salut de Noël, tiré à 80.000 exemplaires » (l. 72)

B – Une approche critique du discours :

« Parmi ces sermons peut-on constater des différences, selon les confessions religieuses, auxquelles appartiennent Ies prédicateurs ? — Non » (l.17-18)

Un démontage des stéréotypes nationaux relevés dans le discours allemand :

Ivrognerie russe : « ne semble pas avoir entendu parler de l'interdiction de la vodka par le tzar » (l. 21-22)

Massacres de catholiques par les anglicans  « ne semble pas avoir entendu parler des massacres ordonnés par la très catholique Marie la Sanglante » (l. 23-24)

II – « Deutschland über alles » / « L'Allemagne est au-dessus de tout » (l. 51-52)

A – « Les péchés des Alliés » (l. 19)

« Alliés »

vocabulaire religieux : « péché »

« la Serbie? le meurtre de Sarajevo » (l. 20)

« la Russie ? le vol et l'ivrognerie » (l.20-21) ; « La Russie voudrait rendre son « russianisme » à moitié barbare maître de l'Europe. » (l. 31-32)

 « Le père franciscain ne trouve pas cependant l'Allemagne sans péché. Elle boit beaucoup. Il y a là une « vraie maladie populaire » l.26-27)

« l'Angleterre ? d'avoir fait périr beaucoup de catholiques depuis Henri VIII » (l. 22-23) ; « L'Angleterre ne pense qu'à Mammon, à son égoïsme, à ses jalousies » » (l. 30-31)

« la Belgique? « Elle nous a honteusement trompés, tandis qu'elle nous assurait de sa neutralité » (l. 25-26)

« La France ne songe qu'à sa vanité nationale, à sa soif de revanche, » (l. 32)

« Soif de revanche »

Et en prenant les pays globalement : « Les autres nations n'ont pas d'idéal». (l. 30)

B – « Ce sont les Allemands, en qui le germe de la perfection humaine se trouve le plus » (l. 53-54)

« dans le sens le plus absolu, dans un sens politico-mystique. On remonte à Fichte dont on cite ces lignes : « Parmi tous les peuples modernes, ce sont les Allemands, en qui le germe de la perfection humaine se trouve le plus, décidément ». Et à Fichte on joint Richard Wagner : « Incontestablement c'est l'Allemand qui est destiné à anoblir le monde » » (l. 52-55)

« « Nous », les Allemands, nous combattons pour « l'égalité », pour un « vrai droit national » » (l. 33) ; « . « Ordre, propreté, sérieux, don d'organisation, sont des caractères par lesquels les Allemands sont vraiment « élus», forment un peuple-prêtre pour tout l'univers. (…) Et si nos ennemis désignent ces qualités par le mot militarisme, espérons que ce militarisme durera longtemps pour le bien de la patrie. (…) » » (l. 45-48)

Une Allemagne qui se purifie encore dans la guerre, qui y puise une vertu plus élevée :

« religion et les mœurs laissaient fort à désirer avant la guerre. (…) Mais enfin « une vie nouvelle de foi est sortie de la semence sanglante.... Et si, en fait de moralité, il y a encore beaucoup à faire, les commencements de l'amélioration sont là. »

une source de l’expansionnisme agressif allemand : « le pangermanisme allemand » (l. 50)

III – L’Allemagne pense (à tort) combattre pour Dieu.

A – L’Allemagne, élue de Dieu

1/ L’espace d’accueil de la ‘seule vraie Réforme’

« Dieu a accordé à l'Allemagne une Réformation bien supérieure à toutes les Réformations. « Ce que Dieu a fait avec Luther dans notre Réformation, il ne l'a fait chez aucun peuple. Il a élu notre peuple pour cela ! Que l'on compare une fois la réformation allemande et la réformation anglaise. » D'après le prédicateur, en Allemagne, il y a la conscience ; en Angleterre, il y a les passions charnelles des despotes »

« Selon l'enseignement des plus vulgaires pamphlets catholiques, le prédicateur protestant fait d'Henri VIII, qui maintint la messe et brûla les protestants, le Réformateur de l'Angleterre ! C'est trop d'ignorance ou trop de calomnie. » (l. 60-63 »

2/ « Disposition naturelle de l'âme allemande pour l'évangile » (l.69)

« dire que, dans le christianisme, on trouve des éléments essentiels, qui appartiennent essentiellement à la nation allemande. «: Qui n'a pas perçu la voix allemande, la vox germanica, dans le grand concert de l'évangile ? Qui, par exemple, ne l'a pas entendue dans les appels de l'évangile à la lutte, à la vaillance dans les combats, à la véracité, à la fidélité jusqu'à la mort ». Il paraît que tout cela est proprement allemand, et étranger aux autres nations ! « On peut donc parler de la disposition naturelle de l'âme allemande pour l'évangile et le christianisme ». (l. 64-69)

3/ La ‘fausse nuance’ juive

« « L'Association des Juifs allemands'»